Delta Blues Café
À l'occasion de la sortie de son film Robert Johnson, du blues dans les veines, Laup, acteur noir de Guyane française, est encensé par la critique. Seule ombre au tableau : le commentaire acerbe du professeur Moore de l'université du Mississippi, un vieil homme blanc spécialiste des musiques afroaméricaines du début du xxe siècle.
Blues [USA] - Dixie, le Sud-Est des USA
Alors en tournée de promotion, Laup profite d'un passage dans la région pour rencontrer le professeur. L'accueil est glacial. Contre toute attente, le jeune acteur décide de suivre le vieil homme dans sa quête de disques oubliés... et d'un amour perdu.Leur périple les conduit chez l'extravagante Jezie, ange gardien de ce Delta Blues Café où se réunissent les fans de blues, et où tout peut arriver, le meilleur comme le pire...
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Date de parution | 27 Mars 2024 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Vrai grand amateur de musique, musicien lui-même, Philippe Charlot profite de ce récit pour partager avec nous son amour du blues du Delta, celui de la première moitié du XXème siècle, de Robert Johnson, John Lee Hooker, Mississippi John Hurt et tant d’autres. Et quoi de mieux pour partager son amour que de nous raconter une histoire d’amour ? Le récit s’articule ainsi autour de… deux histoires d’amour, celle d’un jeune acteur qui va tomber fou amoureux d’une serveuse et celle d’un vieil érudit qui ne peut oublier son seul vrai et grand amour. Entre les deux, le climat est tendu, le second s’avérant totalement imbuvable et aigri. L’histoire est plaisante à lire et au travers de celle-ci Philippe Charlot parvient à montrer la richesse musicale du Delta, avec pléthore d’artistes et d’interprètes oubliés, mais aussi sa grande vitalité encore à l’heure actuelle. Son récit joue sur la nostalgie d’une époque autant que sur l’idée que la musique permet d’unir les hommes. Le dessin de Miras est très bon en lui-même, mais peut-être pas tout à fait adapté au sujet. Son trait caricatural et sa colorisation très photoshopée donnent à ses planches un côté artificiel que je trouve peu judicieux lorsqu’on parle de musique profonde comme le blues. Par contre, l’expressivité des personnages donne aux scènes les plus truculentes un côté ‘farce’ qui passe plutôt bien. Même si d’aspect trop artificiel pour moi, la colorisation de Midas apporte beaucoup de chaleur et de lumière au récit. C’est vrai qu’on n’a pas trop l’habitude de voir le blues aussi vivement coloré et que ça change de ce qui nous est proposé d’ordinaire. Cet emploi de couleurs vives et chaudes est en tous les cas assez conforme avec le ton de l’album, plutôt léger et sans prise de tête. A titre personnel, j’ai plutôt bien aimé mais je m’attendais à quelque chose de plus fort. Là, je dirais que c’est gentil, agréable mais peu marquant. Pas mal, mais pas un indispensable.
Une BD rendant hommage au Blues du Delta, celui de Robert Johnson et des nombreux musiciens noirs des abords du Mississippi. Sauf que cela ne se déroule pas dans les années 1920 ou 30 mais dans les années 90 pour se focaliser davantage sur l'héritage de ces derniers. Laupo Grangé vient de jouer le rôle de Robert Johnson dans un film et connait plus ou moins son sujet, mais nettement moins que le professeur Gordon Kyle Moore, sommité en la matière et connu pour avoir écumé la région à la recherche de toutes les pistes 78 tours des anciens enregistrements de Blues. Sauf que celui-ci est devenu un vieil homme borné et acariâtre auquel Laup n'a d'autre choix que de s'accrocher pour approfondir sa passion naissante... pour le Blues mais aussi pour la charmante jeune femme qu'il a vu évoluer à ses côtés. Cet album aborde le blues du delta par un angle intéressant. Déjà le fait que cela se déroule presque de nos jours et non pas dans le Sud profond et raciste du début du XXe siècle. Il s'agit en effet de suivre un érudit en la matière pour avoir à travers lui un aperçu d'ensemble de la somme des musiciens qui ont marqué cette musique et leur époque. Et l'intrigue se devait aussi de faire en sorte que ce personnage ait lui-même vécu cette époque dans sa jeunesse. Mais il y a aussi un traitement original dans l'esprit. Déjà il y a ce discours sur le fait que le blues se doit d'être coloré et non pas en noir et blanc comme ces vieux films ou ces photos anciennes, et la BD offre justement de belles couleurs, chaudes et lumineuses, pour rappeler la vie qui se dégage du blues. De fait, le graphisme est joyeux et engageant, très loin des quelques albums sombres et souvent en noir et blanc que j'ai lus auparavant sur le blues de Robert Johnson. Et puis il y a ces deux histoires d'amour, celle du vieil homme pour un amour disparu il y a bien des années, et celle du jeune héros pour un romance qu'il essaie de mettre en place. Il en résulte un sentiment d'optimisme et de joie de vivre, bonheur de profiter du moment et d'une bonne musique qui relie les gens entre eux. Un petit côté Bagdad Café d'ailleurs, notamment sur la conclusion de l'album. Il m'a manqué une petite étincelle ou un peu plus de développement du scénario pour être complètement charmé, mais j'ai quand même beaucoup aimé ma lecture.
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