La Route

Note: 3.68/5
(3.68/5 pour 22 avis)

Après Le Rapport de Brodeck, Manu Larcenet adapte de nouveau une oeuvre majeure de la littérature. Couronnée par le prix Pulitzer en 2007, "La Route" a connu un grand succès et a été adaptée au cinéma en 2009 avec Vigo Mortensen dans le rôle principal.


Adaptations de romans en BD Après l'apocalypse... Larcenet Les Arts Appliqués de Paris Les coups de coeur des internautes

L'apocalypse a eu lieu. Le monde est dévasté, couvert de cendres et de cadavres. Parmi les survivants, un père et son fils errent sur une route, poussant un caddie rempli d'objets hétéroclites, censés les aider dans leur voyage. Sous la pluie, la neige et le froid, ils avancent vers les côtes du sud, la peur au ventre : des hordes de sauvages cannibales terrorisent ce qui reste de l'humanité. Survivront-ils à leur périple ? Avec cet album, Manu Larcenet réussit une adaptation d'une originalité absolue et pourtant d'une totale fidélité. En posant son trait sous les mots du romancier, en illustrant les silences du récit, l'artiste s'est approprié l'univers sombre et fascinant du roman de Cormac McCarthy. D'un roman-culte il a fait un album d'une beauté saisissante, à la fois puissant et poignant. Incontestablement un des chefs-d'oeuvre de la bande dessinée moderne. Cormac McCarthy a signé plusieurs romans phares dont "La Route" mais aussi "No Country for old men", également adapté par les frères Coen au cinéma. Son oeuvre est essentiellement disponible aux éditions de L'Olivier (et Points), associées à Dargaud sur ce projet. L'écrivain est décédé le 13 juin 2023. Son roman, publié aux Éditions de l'Olivier et chez Points pour la version poche, a été vendu à près de 800 000 exemplaires.

Scénario
Oeuvre originale
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 29 Mars 2024
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série La Route © Dargaud 2024
Les notes
Note: 3.68/5
(3.68/5 pour 22 avis)
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Par sloane
Note: 5/5 Coups de coeur du moment
L'avatar du posteur sloane

Grandiose, fascinant, extraordinaire. Je pourrais ainsi aligner d'autres superlatifs pour dire tout le bien que je pense de cette adaptation. Depuis Le Rapport de Brodeck, je suis un grand fan du dessin de M. Larcenet et plus particulièrement de sa maitrise du noir et blanc. Quelle maestria, il n'en fallait pas moins pour rendre compte de cette ambiance post apocalyptique. La fin du monde comme si vous y étiez. A ce propos je m'interroge sur les avis de posteurs précédents qui s'interrogent sur le manque d'ambiance du récit. Ben mon colon ! Pour du glauque nous sommes servis, cet inexorable "road trip" ponctué de rencontres effrayantes si elles ne font pas sursauter ou flipper le lecteur laisse tout de même un sentiment d'inéluctable sans espoir de rédemption pour l'humanité. Oui ce n'est pas drôle, cela pousse à désespérer du genre humain. Pour ceux qui pensent qu'il reste un peu d'espoir ben ce récit nous montre de quoi l'homme est capable et que l'on ne vienne pas me dire que j'affabule. Forcément culte et coup de cœur.

11/02/2025 (MAJ le 13/02/2025) (modifier)
L'avatar du posteur Steftheone

Autant le dire dès le début mais si vous cherchez une BD pour vous distraire et vous remonter le moral, passez directement votre chemin. Cette œuvre est froide, âpre, dure et sans espoir. Cette nouvelle adaptation d'un roman par Larcenet est une nouvelle fois une réussite, après l'excellent Le Rapport de Brodeck qui m'avait également emballé (peut-être un poil plus d'ailleurs). Pourtant, au contraire de cette dernière œuvre, il semblait beaucoup plus difficile d'adapter le livre de Mc Carthy tant les émotions passent essentiellement par les silences entre un père et son fils et les descriptions de ce monde désolé. Cette BD est d'autant plus réussie que Larcenet arrive à s'approprier l'ouvrage initial tout en restant fidèle à l'histoire. A cet effet, la fin très ouverte qui rejoint à quelques détails près celle du film, reste pour moi la meilleure manière de finir cette histoire. Ainsi, Larcenet arrive de très belle manière, par le dessin essentiellement, à transcrire cette amour entre un père et son fils dans un monde post-apocalyptique et déshumanisé ne laissant plus beaucoup de place à l'espoir. Les "alors d'accord" concluant chaque réponse du père aux questions parfois naïves mais toujours touchantes de son fils agissent comme autant de pincements au cœur du lecteur. Le sujet du suicide est également traité amenant chacun à se questionner sur ce qu'il ferait à pareille place. Mais c'est bien par le dessin que cette œuvre de Larcenet mérite à mon sens la note ultime. Tout comme dans "Le rapport Bordeck", le trait est fin et soigné et le monde fourmille de détails. Les corps sont décharnés et les visages presque morts. Les teintes de gris nuancées parfois de rouge, de jaune, de mauve et d'ocre sont vraiment du plus bel effet et transcrivent de très belle manière le côté poussiéreux de cette Terre dévorée par les flammes et suffoquant de ses cendres. Une œuvre magnifique qui a su me toucher. Le cœur me dit donc de réhausser ma note à 5/5. SCENARIO (Originalité, Histoire, personnages) : 8,5/10 GRAPHISME (Dessin, colorisation) : 9/10 NOTE GLOBALE : 17,5/20

10/02/2025 (modifier)
Par Yann135
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Yann135

Quelle claque les amis ! Attention avec cet album sombre et poignant, nous sommes sur du très très bon. Cet album de Manu Larcenet est monstrueusement génial ! Ce chef-d’œuvre – oui n’ayons pas peur des mots - ne se laisse pas ignorer. La terre est recouverte de cendres, le soleil a disparu, et les hommes luttent pour leur survie. Deux silhouettes, un père et son fils, marchent vers le sud, cherchant un hypothétique salut. Le dessin magnifique de noirceur est à couper le souffle. Le graphisme de Manu Larcenet nous plonge brutalement dans un monde post apocalyptique où la désolation règne. Chaque page est un petit bijou, et la relation entre les deux protagonistes est palpable, presque matérielle. J’ai retrouvé dans cet album toute l’excitation que m’avait procuré inexistences de Christophe Bec. Manu Larcenet a accompli un travail exceptionnel tout en gris et noir, en adaptant ce roman sombre de Cormac McCarthy. MA GNI FI QUE ! A ne pas manquer ! Une réussite totale !

13/06/2024 (modifier)
Par Hervé
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Hervé

C'est certainement l'album que j'attendais le plus cette année. Certes, j'avais lu le roman il y a quelques années et je ne l'avais pas trouvé terrible à l'époque, mais j'avoue que j'avais hâte de découvrir la version de Larcenet. J'ai longuement hésité sur la version qu'il fallait lire, pour finalement opter pour les deux (la version n&b, et la version dite "couleur"), avec pour une fois, une préférence pour cette version courante qui met plus en valeur l'histoire, à mon avis. Le tirage limité (4000 exemplaires) étant plus difficile à déchiffrer. En adaptant cette œuvre sombre de Cormac McCarthy, Manu Larcenet réalise une nouvelle fois une prouesse. Avec Blast, il m'avait époustouflé par son talent narratif, et là il renouvelle l'exploit du "Rapport de Brodeck", avec un graphisme magnifique. Son précédent album reposait sur le noir et blanc, et là Larcenet nous propose toute une teinte de gris, propre à l'ambiance du roman, avec ses pluies de cendres incessantes. L'auteur nous propose de nombreuses planches muettes, mais le dessin est tel, qu'elles méritent qu'on s'y attarde. Ayant relu le roman hier, (roman qui vient d'être réédité cette semaine, et illustré par Larcenet), je dois dire que j'ai retrouvé toute l'atmosphère lourde et glauque de Mac Carthy dans cette bande dessinée. Encore une fois une œuvre forte et puissante de Manu Larcenet, que je situe au même niveau que Le Rapport de Brodeck. Lue deux fois depuis sa sortie , dans les deux versions et relu le roman également en version poche , je suis resté scotché par cette adaptation de Larcenet. Certainement l'album de l'année.

01/04/2024 (modifier)

A l’annonce de l’adaptation du chef d’œuvre de Cormac McCarthy « The Road » par Manu Larcenet, j’étais dubitatif. Ayant lu le roman, pas évident de trouver la bonne formule pour dessiner un texte si contemplatif et si avare en parole. Pas que je doutais des capacités de cet auteur, mais je me demandais comment son style graphique allait pouvoir épouser de manière réaliste la profonde noirceur du roman et allait soutenir ces images de désolation dans la répétitivité et sans lasser. Les premières images disponibles sur internet m’avait pleinement rassuré mais ne m’avait pas préparé à un tel choc en tenant l’objet physiquement (les objets en fait i.e. La version noir et blanc et la version couleur !) entre mes mains et en ouvrant et parcourant les pages. MAGISTRAL ! D'ailleurs, si vous hésitez entre la version noir et blanc et la version couleur, un conseil, achetez les deux ! Chaque planche et je dis bien chaque planche est un régal pour les yeux. Le Rapport de Brodeck avait fait très fort à l'époque mais l’auteur pousse le curseur beaucoup beaucoup plus loin dans la perfection de son trait. La mise en couleur est incroyable de nuances et embelli le tout. Ne vous y trompez pas toutefois, même si des étincelles de joie apparaissent ici ou là, tout n’est que cendres, âpreté et désespérance. Manu Larcenet a su rester fidèle à l'oeuvre originel qui n'est point dénaturée mais sublimée en y apportant sa touche personnelle. Emouvante, terrifiante, brillantissime, insurpassable, etc... Je vais m’arrêter là avec les superlatifs car je pourrais les enfiler un à un comme des perles. Manu Larcenet a totalement réussi son pari, il m’a même donné l’envie de relire le livre. C'est dire ! Chef d’œuvre absolu, si j'avais pu mettre six étoiles, je l'aurais fait !

29/03/2024 (modifier)