El Djazaïr (Argelia)
Version engagée de la révolte algérienne face à l'occupation française - avant la guerre d'Algérie...
Le Colonialisme Les petits éditeurs indépendants Maghreb Séries avec un unique avis
À l’heure où l’on disserte, avec un aplomb sans pareil, à propos de la violence de l’insurrection algérienne emportant tout sur son passage tel un fleuve sorti de son lit, El Djazaïr a le poids d’une évidence. Cette bande dessinée nous rappelle que la première violence fut celle des rives qui l’enserraient. Et de cette violence-là, la violence coloniale, ceux qui se prélassent dans le marigot ont à coeur de taire la cruauté ordinaire et l’insondable cupidité. 34 ans après sa publication en espagnol, le trait d’El Djazaïr ne s’est pas émoussé. Le dessin de Luis Garcia en conserve intact le tranchant. Il cisèle une fresque sans pareille de ce que fut la longue nuit coloniale pour le peuple algérien. Et 124 années de luttes pour se défaire du joug de la France. Jusqu’à ce 1er novembre 1954 ou s’initia l’assaut final… (présentation de l'éditeur)
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Date de parution | Octobre 2012 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Publiée initialement en Espagne en 1979, cette œuvre est avant tout une commande de l’État algérien, réalisée par des auteurs de talent, militants de gauche fraichement émancipés du franquisme. C’est donc une œuvre engagée. Si les auteurs se sont un peu émancipés des demandes algériennes, ça n’en reste pas moins une vision militante de l’histoire algérienne (l’album traite essentiellement de la période qui va de 1911 au début du soulèvement de 1954). L’album était prévu au départ pour un public populaire algérien (même si visiblement il n’a jamais été publié en Algérie – censure du régime ?), c’est donc parfois didactique, et Luis Garcia insiste fortement sur l’oppression subie par la population algérienne et les entourloupes et violences des colons et des autorités (voir la girouette de Gaulle). Je regrette juste quelques raccourcis, un empilement de faits qui aurait pu être davantage étayés et détaillés, avec une pagination beaucoup plus importante. Mais pour le reste, c’est une lecture certes partiale, mais intéressante. Côté graphique, je suis admiratif et depuis longtemps grand fan du travail de Garcia, dont le travail en Noir et Blanc nerveux, classique et réaliste, est vraiment chouette. Il est vraiment là à son meilleur. En fin d’album, un imposant dossier complète la lecture. Des entretiens, mais surtout une très imposante bibliographie (y compris en BD).
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