La Querelle des arbres

Note: 4/5
(4/5 pour 1 avis)

Une fable au cœur de l’Indochine coloniale.


1919 - 1929 : L'Après-Guerre et les Années Folles Indochine Le Colonialisme Séries avec un unique avis

Années 1920. Settimo, bûcheron corse en exil, débarque dans une plantation du bord du Mékong. Petit à petit, ses préjugés d’occidental arrogant s’érodent au contact des locaux et surtout d’un garçon étrange, Chân Ly. Mais les pouvoirs de chaman de ce dernier, ainsi que son grand-frère engagé dans la dissidence politique, se heurtent rapidement à la violence intrinsèque de cette société coloniale. La tension monte, la répression policière s’intensifie et, bientôt, chacun devra choisir son camp...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 24 Avril 2024
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série La Querelle des arbres © Casterman 2024
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 1 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

24/04/2024 | Mac Arthur
Modifier


L'avatar du posteur Mac Arthur

Si ce récit semble reposer sur une solide assise historique, l’histoire qui nous est contée tient bien plus de la fable fantastique. Et comme toute fable, celle-ci nous parle autant sinon plus de nous et de notre époque que de l’Indochine des années ‘20. N’espérez donc pas trouver ici une évocation réaliste de cette Indochine (malgré des éléments historiques intéressants), les personnages vous apparaitraient alors sans doute trop modernes. Par contre, prise pour ce qu’elle est, cette fable nous propose des personnages attachants et une histoire très touchante. Les thèmes abordés vont de l’éducation des masses (ou le maintien dans l’ignorance de ces mêmes masses) à la compréhension entre les peuples en passant par les croyances animistes (et principalement le lien qui unit un jeune enfant et les arbres). C’est à la fois vaste et cohérent, la dimension fantastique apporte à la fois exotisme et fantaisie alors que la dimension historique permet d’ancrer ce récit dans un contexte précis (celui de la colonisation). Le résultat est un récit porté par de multiples personnages tous intéressants et souvent moins manichéens que ce qu’ils semblent être au premier regard. J’ai trouvé ce récit très touchant, digne d’une grande fresque historique alors même que nous sommes devant un récit fantaisiste, les personnages principaux m’ont touché, les rôles secondaires apportent tous quelque chose, l’aspect animiste du récit m’a beaucoup parlé, et la fin m’a profondément ému. Le dessin de Renaud Farace est d’une belle qualité. L’artiste joue beaucoup avec les ombres, les cadrages et les regards tout en gardant un style accessible au plus grand nombre. C’est agréable à lire, souvent beau à voir (pas mal de grandes cases) et toujours pertinent vis-à-vis de ce que les auteurs cherchent à nous raconter (jusque dans les changements de style effectués lors de certaines séquences). Les personnages sont bien typés et malgré leur profusion, le risque de confusion est des plus restreints. Les décors sont soignés et souvent immersifs, même si la priorité est donnée aux interactions entre les différents acteurs. Franchement, tout m’a plu. C’est une lecture que je recommande, qui touche tout en donnant matière à réflexion.

24/04/2024 (modifier)