La Mare
Après la perte tragique de leur fils, Huub et Sara emménagent dans une vieille maison de famille isolée dans les bois de Veluwe. Ils espèrent mettre le deuil derrière eux et reprendre leur vie en main. Mais est-ce vraiment une bonne décision ?
Auteurs néérlandais L'horreur en bande dessinée Le deuil Les petits éditeurs indépendants
Dans la forêt, au fond de leur jardin, il y a une mystérieuse mare, remplie d'une eau stagnante noire. Le point d'eau est entouré par de vieux hêtres où d'étranges marques sont gravées dans l'écorce. Sara espère retrouver le goût de la création, et peindre de nouvelles toiles dans ce nouvel environnement. Elle abandonne son traitement psycho-médical pour y parvenir. En découvrant de vieux carnets de croquis laissés par le grand-oncle de Huub, elle s'enfonce peu à peu dans les ténèbres...
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Date de parution | 23 Février 2024 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Première réaction à la vue de la couverture : tiens un album de Charles Burns. Et en fait non Erik Kriek est un auteur néerlandais mais son dessin de belle qualité en est très proche. De même que l'ambiance un peu poisseuse à l'instar de Black Hole avec ici une mystérieuse mare sombre au milieu des bois entourant la maison de campagne où Hubb et Sarah s'installent après en avoir hérité. Ils souhaitent changer de vie après la mort de leur enfant. La mère arrête les médocs et se met à avoir de furieuses hallucinations. Des gens disparaissent étrangement. Bizarrement la tournure des dialogues ne m'a pas choqué alors que je suis généralement sensible sur ce point. J'ai trouvé que l'effet "horrifique" marchait plutôt bien alors que ce n'est pas forcément facile à transmettre en bande dessinée. Bref, ce n'est pas l'ouvrage qui révolutionne le genre car le scénario suit certains codes déjà vus mais ça mérite le coup d'oeil.
Un des genres qui fonctionnent le moins bien en bandes dessinées, selon moi, est le genre horrifique. C’est pourtant le genre choisi par Erik Kriek dans ce récit. Son inspiration semble principalement venir des films de la seconde moitié des années septante et de la première moitié des années quatre-vingt. On retrouve ainsi ce concept de la maison maudite marquée par la mort, et dans laquelle vont débarquer des personnages eux-mêmes perturbés par un drame personnel. Il s’agit donc d’un récit sans réelle surprise et, pour qu’il marche, son ambiance se devait d’être marquante. Et de ce point de vue, le dessin d’Erik Kriek est un réel atout. Il s’en dégage une noirceur et une forme de difformité malaisante qui sont fort a propos. C’est, je pense, le principal atout de ce livre. Malheureusement, l’écriture n’est pas à la hauteur du dessin. A commencer par la calligraphie choisie, que je trouve trop grosse par rapport au format du livre. J’ai ainsi constamment eu l’impression que les personnages criaient. Mais les dialogues eux-mêmes tombent souvent à plat. Comme aucun traducteur n’est mentionné dans l’album, je suppose que c’est Erik Kriek qui s’est lui-même chargé de cette version française, et je me demande s’il s’agissait d’une bonne idée. La traduction est correcte mais certaines tournures de phrases sont lourdes. J’avais ainsi à la fois l’impression de lire un résumé de ce que les personnages devaient dire dans la version originale tout en trouvant certaines informations données un peu inutiles ou redondantes. Le principal demeure cependant le récit en lui-même. Et celui-ci manque clairement d’originalité. Par ailleurs, les personnages auraient pu être plus développés, histoire de leur donner plus de zones d’ombre et de justifier la noirceur du récit. Là, l’ensemble m’a semblé trop gentil, trop expéditif et trop prévisible. Pour ma part, ce sera un bof, et cet album confirme à mes yeux qu’il est difficile d’effrayer au travers d’une bande dessinée.
C'est ma première ballade en compagnie de Erik Kriek. Le dessin m'a charmé, ainsi que cette couverture qui rappelle un peu le dessin de Charles Burns. Il y avait a priori tout pour me plaire, et avant toutes choses le trait un peu pictural de l'auteur, un brin naïf, allié à une colorisation du plus bel effet, les blancs créant un effet dynamique assez saisissant. Et les premières pages (que l'on pourra déguster en cliquant sur l'image) m'ont vraiment mis dans les meilleures dispositions. Elles sont splendides, et on outrepassera sans doute pas la raison en y décelant un hommage au film Shining, plus précisément à son générique. Ce que confirmera le reste de l'histoire avec cette maison maudite... Très bon départ donc, tout schuss. Et puis rapidement, on trébuche sur des dialogues maladroits. Manifestement, il n'y a pas eu de relecture car les coquilles sont nombreuses : oubli de mots, erreurs orthographiques, expression bancale, lourdeur... auxquels s'ajoutent de probables soucis de traduction. On a vu pire, mais c'est quand même agaçant. Le plus gênant, c'est la teneur même des dialogues que l'on aurait aisément pu alléger du superflu. Un exemple avec cette scène où un policier, interrogeant l'héroïne sur une disparition, lui demande « quand avez-vous vu Emilio pour la dernière fois ». Celle-ci répond alors : « Le mois dernier. Mon mari avait fait un risotto… ». Mais qu’est-ce qu’on en a à braire du risotto franchement ? A la limite, on dirait une parodie d'OSS 117, c'est dire ! Ceci n’est qu'un exemple, mais cet esprit lourdaud gâte la sauce. Les personnages ne sont pas empathiques. Le mari, en particulier, est con comme un balai, au point qu'on a franchement envie de le voir décéder rapidement. Le fameux Emilio, ami du couple de protagonistes, est quant à lui affublé d'une tête über-flippante... Reste le scénario, cousu de fil plus blanc que blanc. D'abord le gamin qui revient d'outre tombe, où le lecteur inattentif ne verra pas du tout venir le coup de l'hallucination, et puis l'histoire de ce trou d'eau noire qui attire mystérieusement ses victimes... Bref ! Je me suis ennuyé au point de finir par trouver le dessin convenu et aussi maladroit que les dialogues. Heureusement, c'est assez vite lu. N'étant pas rancunier, j'ai réservé L'Exilé, du même auteur, aventure qui se déroule au Xe siècle chez les Vikings, histoire de lui laisser une seconde chance. Mais en attendant, La Mare est une lecture tout à fait dispensable, à moins toutefois de rechercher un dessin peu banal.
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