Howard le Canard - L'Intégrale (Howard the Duck)

Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)

Le héros le plus improbable de l'univers Marvel se lance dans ses propres aventures !


Marvel Univers des super-héros Marvel

Le héros le plus improbable de l'univers Marvel se lance dans ses propres aventures ! Cigare au bec, Howard le Canard ne se contente pas d'aider l'Homme-Chose à protéger Cleveland. Avec son amie Beverly, il affronte les adversaires les plus surréalistes, fait équipe avec Spider-Man et se présente à la présidence des États-Unis ! Voici sans doute la collection INTÉGRALE la plus inattendue de notre catalogue, et pourtant de nombreux fans l'espéraient ! La série satirique de Steve Gerber n'a jamais été publiée en France, mais le héros est bel et bien identifié par le grand public, grâce à un film sorti dans les années 80 et à un personnage qui repointe son nez dans les séries les plus absurdes de la Maison des Idées. Voici enfin l'occasion de découvrir ce qui a fait d'Howard un personnage culte ! Texte : L'éditeur

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 24 Avril 2024
Statut histoire Histoires courtes 1 tome paru

Couverture de la série Howard le Canard - L'Intégrale © Panini 2024
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)
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04/05/2024 | Gaston
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Par Présence
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Présence

Pas le canard que vous croyez - Ce tome contient les épisodes 1 à 14 de la série Howard the duck (en abrégé HtD) et le numéro annuel 1, ainsi que sa première apparition dans Fear 19, et celles dans Giant size Man-Thing 1, Marvel Treasury edition 12, et des extraits de Giant size Man-Thing 4 & 5. Ces épisodes sont initialement parus en 1976/1977, et ils ont tous été écrits par Steve Gerber. Les dessinateurs sont Val Mayerik (Fear 19, HtD annual 1, Giant size Man-Thing 1), Frank Brunner (Giant size Man-Thing 4 & 5, HtD 1 & 2), John Buscema (HtD 3), Gene Colan essentiellement encré par Steve Leialoha (HtD 4 à 14), et Sal Buscema pour Marvel Treasury edition 12. Howard le canard est (comme son nom l'indique) un canard anthropomorphe venant d'une autre dimension, avec des pieds palmés, des mains à 4 doigts, une veste de costume bleue, des gants blancs, un minuscule chapeau, et il fume le cigare. Il est arrivé par inadvertance dans notre réalité, lors d'une crise survenue au nexus des réalités (dans un marais de Floride où réside Man-Thing). Il a fini par rester pour de bon à Cleveland, où il s'est lié d'amitié avec Beverly Switzler. Ce n'est pas un superhéros, malgré ce que pourrait laisser penser le choix de la couverture pour ce recueil. Après avoir accompagné Man-Thing et quelques autres dans un imbroglio transdimensionnel, il se retrouve sans le sous et sans emploi à Cleveland, dans l'état de l'Ohio. Au cours de ces nombreux épisodes, il va se retrouver à combattre une vache vampire (avec une cape), un sorcier souhaitant récupérer un objet de pouvoir (avec une apparition décalée de Spider-Man), l'homme-navet (sic), un somnambule magicien, un bonhomme de pain d'épice géant, les 4 membres de KISS, etc. Un concours de circonstance va le pousser à se présenter comme candidat à la présidentielle des États-Unis. Ce recueil se termine avec de nombreux bonus, dont une postface en 1 page de Steve Gerber (datée de 2008), et une interview d'époque, de 9 pages, menée par David Anthony Kraft, beaucoup plus personnelle que ce à quoi on pouvait s'attendre (car parue dans un fanzine appelé FOOM, Friends Of Ol' Marvel). Dans cet entretien, le lecteur a la confirmation de ce que lui a montré la lecture de ces épisodes : Howard, c'est Steve Gerber. Il n'y a qu'à regarder le sous-titre de la série : piégé dans un monde qu'il n'a pas créé (Trapped in a world he never made). Derrière les aventures hallucinées d'Howard, le lecteur a accès à ses pensées intérieures qui reflètent l'esprit d'un individu inadapté à la société dans laquelle il se trouve. La transposition d'Howard en Steve Gerber n'est ni systématique, ni de tous les instants. En fonction des épisodes, Howard peut se conduire en personnage principal traditionnel, assez sarcastique, ou être vu par les personnes qu'il croise comme un imposteur, un nain dans un costume de canard. le lecteur sent que le scénariste tente de jouer sur cette méprise comme d'un élément comique, mais le niveau d'humour reste bas. Ses opposants sont souvent de drôles de clients, de la vache mordue par un vampire, à une quadragénaire convaincue qu'il existe une conspiration de voleur de foie à laquelle Howard est associée. Il croise de rares personnages de l'univers partagé Marvel : Spider-Man, Hellstorm, Man-Thing, et KISS dans leur version superhéros à la sauce Marvel. Au bout de quelques épisodes, c'est la liberté narrative qui frappe le lecteur de plein fouet. Alors qu'Howard a commencé dans une série obscure d'un personnage (Man-Thing, alors écrit par Steve Gerber) déjà bien éloignée du modèle de base des superhéros, il s'éloigne encore plus du moule Marvel. Il n'est pas question à proprement parler de supercriminels costumés. Dans l'interview en fin de tome (ainsi que dans l'épisode 16), Steve Gerber reconnaît qu'il fait une concession majeure au comics de superhéros : inclure un affrontement physique par épisode, pour entretenir la dynamique du récit, mais c'est la seule. Il explique également qu'à l'époque l'expression créatrice des auteurs de comics était encore fortement bridée par l'existence et l'implémentation des exigence du Comics Code Authority, une forme de règlement d'autocensure mis en place par la profession pour éviter des récits trop traumatisant pour le public des enfants, avec le risque d'une censure extérieure plus drastique. Toujours dans cette interview en fin, Steve Gerber revient sur la genèse du personnage. Il explique qu'il s'agissait d'un figurant dans une histoire de Man-Thing et qu'il avait explicitement précisé au dessinateur qu'il ne devait pas ressembler à Donald, pour éviter toute réclamation de Disney (il y en aura quand même). Au vu du caractère irascible d'Howard (et de son cigare), il y a peu de risque de le confondre avec Donald. La liberté de ton se manifeste donc dans la dimension loufoque des opposants, ainsi que dans les sujets abordés. le scénariste peut aussi bien évoquer la difficulté pour une personne non-conformiste de vivre en société, que la religion organisée, que le paraître des hommes politiques, que le comportement potentiellement irrationnel des autres membres de la société, ou encore la déprime (proche de la dépression). Dans l'interview, Gerber confirme ce que ressent le lecteur : il n'avait de plan à long terme pour Howard, préférant concevoir chaque épisode selon l'inspiration du moment. Ce genre d'approche narrative fonctionne donc plus sur les principes de la comédie dramatique, que sur le mécanisme d'une intrigue ambitieuse. En fonction de l'inspiration de l'auteur, le résultat peut être emballant (la dynamique de la candidature était personnelle et bien huilée), ou lassant (la suite de séquences liées à la déprime d'Howard). Dans les 2 cas, le lecteur n'a aucune idée de ce à quoi s'attendre. Restant dans le cadre de récits destinés à la jeunesse, Steve Gerber se tient relativement éloigné d'une narration trop expérimentale ou psychédélique, pour rester sur la base d'histoires avec des personnages et une progression dramatique. Il aborde des sujets qui lui tiennent à cœur, et s'il n'était pas trop pressé ce mois-là, il réussit à mettre en scène ses propres convictions personnelles sur la solitude, la vie en société, l'amitié, et même la relation avec le lectorat. Ce dernier point est abordé dans l'épisode 16 de la série (le dernier de ce tome). le lecteur découvre une suite de dessins en double page, avec des pavés de texte écrits par Steve Gerber. Ce dernier explique qu'il était en retard pour rendre son histoire, mais qu'il ne souhaitait pas que ce numéro soit une réédition d'un numéro précédent (pratique utilisée à l'époque, en cas de créateur en retard par rapport à la cadence mensuelle). Il rédige donc un texte très personnel dans lequel il se met en scène, avec Howard comme expression de sa conscience. le lecteur a du mal à croire que le responsable éditorial de l'époque ait pu donner suite à un tel écart par rapport à l'ordinaire des comics. À la lecture de ce texte, il apparaît que l'auteur tient un propos à destination d'adultes et pas d'enfants, ni même d'adolescents. Plusieurs dessinateurs se succèdent pour mettre en scène ce canard d'une race à part. le premier est compétent par rapport aux standards de l'époque, dans une veine réaliste, avec un bon niveau de détails. Par contre quand Val Mayerik revient pour le numéro annuel, ses dessins sont devenus assez laids. le lecteur ressent tout de suite un changement de qualité pour le mieux, avec la quarantaine de pages dessinées par Frank Brunner. le niveau de réalisme est plus élevé, et les expressions du canard sont beaucoup plus parlantes. La mise en couleurs reste criarde et elle l'est tout au long du tome du fait de moyens techniques assez limités à l'époque. L'épisode 3 d'HtD permet d'apprécier une prestation honorable de John Buscema, pas trop pressé, mais par très inspiré non plus. Sal Buscema réalise un travail fonctionnel, assez laid en ce qui concerne les expressions des visages. Environ les 3 quarts du volume sont dessinés par Gene Colan. L'association entre Howard et lui ne semble pas une évidence a priori. Pourtant son approche graphique est assez éloignée des standards des superhéros de l'époque, avec un rendu mettant en avant le mouvement, plus ou moins accentué en fonction des séquences. L'esthétique de Colan ne recherche pas la rondeur des contours, ni la propreté des surfaces. Les lignes de contour peuvent être torturées, cassantes, et les surfaces sont texturées par des traits ou de petits aplats de noir non significatifs. Au final cette esthétique très particulière sert plutôt Howard, qu'elle ne le dessert. Il n'apparaît ni comme un superhéros, ni comme un ersatz de Donald. L'encrage de Steve Leialoha est assez respectueux des crayonnés de Colan, en y intégrant des aspérités ou des précisions de détails pas toujours en phase avec la composition générale du dessin. Ce n'est pas le meilleur encreur de ce dessinateur, mais il ne trahit pas non plus l'esprit des dessins. Cette première moitié des épisodes d'Howard the Duck ne s'adresse pas à tous les lecteurs. Il vaut mieux être familier avec la forme des comics de l'époque, ou de Steve Gerber pour disposer de la motivation nécessaire, afin d'entamer cette lecture. Sous cette réserve, le lecteur découvre une série de Steve Gerber en total décalage avec la production de l'époque, très personnelle, et différente des autres qu'il a pu écrire (Man-Thing, Omega the Unknown, et autres). Une œuvre personnelle d'un créateur piégé dans un monde qu'il n'a pas créé.

11/06/2024 (modifier)
Par Gaston
Note: 2/5
L'avatar du posteur Gaston

Enfin cette série est publiée en intégrale et je vais pouvoir me venger ! En effet, il y a quelques années j'avais acheté le premier volume de l'intégrale en anglais au prix fort et j'ai vite déchanté en lisant les histoires et que je me suis rendu compte que je n'accrochais pas du tout alors qu'on m'avait dit du grand bien de la série. Depuis, j'ai relu quelques fois cette intégrale et aussi le reste de la série (mais cette fois-ci en empruntant) et j'arrive toujours au même constat que je n'aime pas Gerber lorsqu'il part dans des gros délires. Howard le canard a eu un petit buzz lorsqu'il a commencé à paraitre dans sa propre série (avant il va faire une apparition dans la série L'Homme-chose et ensuite va connaitre quelques histoires courtes dans les numéros géants de L'Homme-chose) au point qu'il aura assez de notoriété pour être le premier héros Marvel à avoir son film seulement une décennie après sa naissance alors qu'il a fallu presque 40 ans pour que Spider-Man apparaisse au cinéma. Perso, je ne comprends pas trop que ce personnage a été aussi populaire, mais j'imagine qu'il fallait être présent dans les années 70. L'humour de la série n'a pas fonctionné la plupart du temps pour moi. Gerber mélange à la fois la parodie des comics et de la pop culture en général (Star Wars par exemple) et la satire sociale et je trouve que la mayonnaise ne prend pas. Ça part dans tous les sens et c'est trop décousu pour moi. Il y a quelques passages qui m'ont fait sourire, mais au mieux je trouvais que c'était moyen. Même le célèbre récit où Howard se présente à l'élection présidentielle américaine m'a paru correct sans plus, je vois pas pourquoi c'est devenu un classique. Bref, l'humour vieillie souvent mal et pour moi c'est le cas d'Howard le canard. J'ai eu l'impression qui me manquait des références pour apprécier la série, mais si j'ai besoin d'une encyclopédie sur les années 70 à coté de moi pour comprendre une série, je pense que c'est un problème. Sur ce que j'ai vu sur internet, c'est une série qui divise avec ceux qui adorent et ceux qui n'aiment pas. C'est typique le gros délire d'auteurs où on adhère ou pas alors pour vous faire une idée ne faite pas la même erreur que moi et emprunter les albums pour voir ce que vous pensez de ce personnage. Dommage j'aurais voulu apprécier Howard, surtout que la plupart des histoires sont très bien dessinées par le grand Gene Colan.

04/05/2024 (modifier)