Spirou et Fantasio Classique - La Baie des Cochons
Spirou, Fantasio et Seccotine se retrouvent dans la Cuba de Fidel Castro et de Che Guevara.
1946 - 1960 : L'Après-Guerre et le début de la Guerre Froide Caraïbes L'univers de Spirou et Fantasio La révolution Cubaine
Fidel Castro est complètement furioso ! Car tout autour de lui, ça papote et ça complote, afin de l'éliminer du jeu politique. Même ses propres hommes, infiltrés par la CIA, lui offrent des cigares piégés ! En voyage à New York pour un discours historique à l'ONU, le leader cubain est sur ses gardes, totalement paranoïaque. Tout l'inverse de Spirou, venu en tant que simple reporter pour couvrir l'événement. Mais notre groom ignore encore qu'il va se retrouver accusé d'attentat contre Castro puis emmené de force à Cuba ! Ses seuls espoirs : Fantasio, qui s'envole aussitôt vers l'Amérique du Sud, ainsi que Seccotine, déjà à Cuba pour un reportage. À moins que cette dernière ne se laisse séduire par les idéaux communistes du charismatique Che Guevara...
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Date de parution | 24 Mai 2024 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Le scénario est indigent. La BD ne s'adresse à personne: Ni aux enfants, qui ne doivent rien comprendre avec des références à d'autres albums, et un thème et des personnages historiques non contextualisés. Ni aux adultes, avec une histoire simplète, des dialogues avec des accents ridicules, un traitement des personnages historiques catastrophique. Passez votre tour sur cet album, il y a des sorties bien plus intéressantes avec Spirou!
2.5 Une chouette converture à l'ancienne mais c'est tout ce que j'en retiendrai. L'histoire est tarabiscotée pour les plus jeunes et trop planplan pour les plus grands connaissant le contexte historique. Notre quatuor de héros est assez bien croqué à l'ancienne également mais le reste... ces cowboys semblant clonés, ces décors parfois très vides... à moins que ce soit fait pour sembler également vintage, lorsqu'il fallait débiter les albums pour un hebdo. Il y a quelques idées bien trouvées comme le suaire du Che mais ça ne suffit pas à freiner la vitesse de pagination.
Je rejoins l'avis général, cela devient compliqué de s'y retrouver dans toutes les séries de Spirou et Fantasio. Et pourtant, je suis un aficionado de la première heure. On sent bien que la ligne éditoriale chez Dupuis est perdue face à ce monument, ce qui n'a pas empêché quelques pépites de sortir. Revenons en à nos cochons. Cela devient compliqué de donner un avis tant le passif est lourd pour cette série. Pour la Baie des Cochons, on est dans la madeleine de Proust... un peu amère. Les influences sont clairement là et ne sont pas cachées. Le trait, le style, les couleurs... tout y est, en référence à Franquin. Hélas, n'est pas Franquin qui veut. Et l'ombre du maître (telle celle du Z) plane fort sur cette nouvelle aventure. Objectivement (oui soyons le), ça fonctionne pas trop mal quand même. Rappelons que Spirou et Fantasio est avant tout une BD pour les jeunes, et non pour les vieux comme moi, pétris d'attentes et de souvenirs. Le trait est dynamique, l'humour est un peu téléphoné et n'a pas la finesse de celui de Franquin, mais pour un jeune public, pourquoi pas. A lire ce qu'y en avait été dit, je m'attendais à une déception totale, au point d'hésiter à l'acheter. Et au final, je ne regrette pas. La lecture reste plaisante et replonge dans les tomes passés. Une madeleine reste une madeleine. On peut se questionner sur l'intérêt de situer l'aventure dans un contexte historique tel que la baie des cochons et vouloir réécrire l'histoire. A y réfléchir, c'est peut être la partie la moins habile de cette histoire. A quelques exceptions près dans les spins off, j'attends toujours des auteurs qui prendront le temps de s'installer dans l'univers de Spirou et Fantasio afin de nous offrir un nouvel arc narratif de leurs aventures, comme l'a fait Franquin au début, Fournier avec plus de difficultés et bien sur Tome et Janry qui ont réussi à se hisser à la hauteur du maître.
La baie des cochons : pas un Spirou classique mais... moisi, sans âme si ce n'est celle pillée, plagiée sur Franquin et les autres Après le succès autant public que critique (chez Branchés Culture aussi) du Spirou chez les Soviets de Fred Neidhardt et Fabrice Tarrin, voilà le one-shot converti en une collection : Les aventures de Spirou et Fantasio - Classiques. La deuxième équipe à se mouiller, dans une baie des cochons survoltée en cette année 1961, est composée du dessinateur caméléon Elric (déjà repreneur d'Iznogoud, entre autres albums) et des quasi-inconnus Mickaël Baril et Clément Lemoine, spécialistes de Lucky Luke. Sans arriver à se séparer de l'ombre de Franquin avec une histoire resucée et grossière. Le vintage, c'était mieux avant. Et le lecteur de rêver à l'aventure cubaine avortée par Tome & Janry. Changement total de latitude et de longitude. Après la Russie enneigée, retour sous des températures plus clémentes, d'autant plus que les esprits s'échauffent, à Cuba, pour Spirou et Fantasio. Qui ? Pas le Spirou et Fantasio de la série originelle, ni de la collection "vu par" (encore que cette nouvelle anthologie parallèle pourrait très bien être un spin-off du spin-off), mais ceux des "classiques". Soit ce que l'éditeur Dupuis identifie comme l'âge d'or. Celui de Franquin qui, après Rob-Vel et Jijé, inventa la mythologie et la bible du groom le plus célèbre du Neuvième Art. Avec ses amis, son bestiaire (le Marsu!), ses gadgets, son phrasé, sa dynamique. Puis, l'esthétique d'une maquette, pas de dos rond mais bleu avec son lettrage vertical et une quatrième de couverture grise. Le vintage à fond, dont on accommode les (excellents) restes soixante ans plus tard. Tantôt du côté de Chaland, tantôt du côté de Bravo, s'amusant et parodiant ses aînés, Elric n'a jamais caché son intérêt pour Spirou. Il en partage des émanations et fulgurances régulièrement sur son mur Facebook. Si on lui avait dit, il y a près de 20 ans, que son rêve se réaliserait, il aurait sans aucun doute signé des deux mains. En 2024, le voilà à signer cette aventure inespérée d'une main de... Franquin et de l'autre de... Tarrin (qui a conseillé Elric sur son dessin). Dès les premières planches, et un premier attentat au cigare désamorcé par Fidel, Elric se fait fidèle à Franquin, dans le design des personnages et des décors dans lesquels ils vont se balader ou être jetés. Car, très vite, les reporters vont être pris pour des traîtres à la Revolución et le dépaysement va être total. Bon, en bande dessinée, surtout européenne, on a l'habitude de voir des auteurs-repreneurs devoir surfer sur les codes initiés par les créateurs des héros perpétués. Astérix, Les Schtroumpfs, Alix et bien d'autres comme Lucky Luke (tiens, puisqu'on en parle, lui aussi apparaît dans cet album travesti en un autre personnage). Spirou est en fait un de ces cas à part qui ont pu s'affranchir de leur enveloppe originelle pour évoluer au fil des époques et du style, souvent tranché, de ses parrains successifs (Fournier, Chaland, Tome & Janry, Yoann et désormais Schwartz, sans parler de tous les auteurs de "vu par..."). Voilà, après Tarrin, dans une moindre mesure qui laissait tout de même parler sa particularité (comme dans les Astérix qu'il réalise), qu'Elric se force ou est forcé à faire du Franquin, sans s'en tirer aussi bien. Oh, il ne se débrouille pas trop mal, mais quand on compare avec le maître qu'il doit faire un peu plus que recopier, jamais il n'y a l'étincelle. N'en déplaise aux gardiens du temple qui attendent ce moment depuis cinquante-cinq ans (et ne se retiennent jamais de massacrer sur la place publique le travail de ceux qui tentent de nouvelles choses avec les personnages iconiques), ça ne tient pas la route. Encore moins 62 planches d'un album complètement vide et empilant les clichés. Voire les plagiats. Bien sûr, on peut s'amuser à parodier la BD, et les séries rivales du groom-reporter, mais encore faut-il le faire de manière subtile. Ce n'est pas franchement la subtilité qui habite cet album. Visez la couverture. Elle vous rappelle quelque chose? Non, deux choses! Le célèbre cliché d'Alberto Korda immortalisant Che Guevara et qui deviendra viral (on n'utilisait pas encore cette expression à l'époque) à la mort de celui-ci. Il date de 1960, le photographe est décédé en 2001. Ça ne fait pas assez longtemps, j'ai l'impression, que pour que l'oeuvre soit tombée dans le domaine public et que le champ d'action de la propriété intellectuelle soit éteint. Deuxième élément, la couverture, le fond rouge, les personnages principaux en bas à droite dans un nuage blanc, et un personnage exotique en plus grand: c'est le concept de la couverture qu'avait donnée Franquin au 11e tome de la série-mère: Le gorille a bonne mine. Ce choix et cette mise en relation sont assez curieux, on crée une collection pour s'évader de la série phare pour y revenir avec une couverture plagiée... Le tout en faisant référence à un autre album, le tome 14, Le prisonnier du bouddha (fond rouge aussi), dont La baie des cochons est une suite indirecte, incarnée par l'insaisissable Harold W. Longplaying et son invention, le générateur. Un petit bouton sur ce gadget révolutionnaire, le G.A.G., qui vous donne la force de Benoît Brisefer, déplaçant des montagnes. Le hic? Pas d'astérisque, pas de renvoi vers la vénérable oeuvre de Franquin (à part une allusion en quatrième de couverture), c'est comme si les auteurs s'appropriaient ce personnage, cet appareil... dont le lecteur qui aurait perdu de vue Le prisonnier du bouddha se demandera s'il n'a pas loupé un épisode? Quitte à chercher les pages manquantes dans ce nouvel album qui font que des éléments tombent comme des cheveux dans la soupe. Sans cohérence. Déjà, le lecteur part un peu perdu, et les auteurs le semblent aussi. Et ce n'est pas fini. De gag à plat en gag à plat (même si on sous-emploie le rebondissant Marsupilami), on dirait que cette aventure sait qu'elle court à sa perte et ne vaut pas la chandelle allumée dans les yeux des afficionados du Spirou des premières heures. Alors, elle perd du temps. Ça blablate, ça blablate, oui mais en Espagnol, oui mais en Anglais, ou en espagnolisant le franchais. Quitte à ne plus rien comprendre à ce charabia - on demande la VOST -, encore moins quand, tout d'un coup, un peu plus loin, tous les personnages semblent enfin parler la même langue. Rien n'a de sens, et c'est surtout lourdingue. Bon, on a parlé de ces bons vieux Longplaying et Marsupilami (ah oui, tiens, il y a Spip, en planche 20, qui se "demande quand il allait servir à quelque chose dans cette aventure", aveu d'oubli des scénaristes obligés au fourre-tout ?) mais quid des autres personnages ? Alors, il y a Fidel Castro et Che Guevara, plutôt bien campés dans leur idéalisme, leur grandiloquence et leur furie, puis Kennedy et, dans le reste de la galerie... on croise un Lucky Luke, une descendante de Bonnemine aux cheveux noirs, des ersatz d'Abdallah et des Dupondt. Ce n'est pas qu'ils sont cités, qu'on leur rend hommage, c'est qu'on les utilise facilement. Hop, un personnage gratuit et qui fonctionne. Tout le monde, il est là, tout le monde y fait pitié dans une histoire amenée au forceps, absolument pas passionnante, éculée, épuisante, déprimante et énervante. Ne vous méprenez pas, cette baie des cochons est vraiment une cochonnerie. Un album en apparence bien fait, mais sans âme puisque pillant tout l'amour qu'a mis Franquin dans cette série. C'est de loin le pire album de Spirou qu'il m'ait été donné de lire. Ce n'est pas un Spirou classique, c'est un Spirou moisi, indigeste, indigne et indigent. N'y a-t-il pas de pilote dans ce missile éditorial, ce monstre de Franquinstein ? Notons que cette collection va se poursuivre avec au moins deux tomes annoncés en 4e de couverture. Elric, Lemoine & Baril ont déjà manifestement signé pour Zorgrad tandis que Lewis Trondheim (qui a déjà goûté à du Spirou avec Panique en Atlantique) et Fabrice Tarrin (ce sera son troisième après Les géants pétrifiés et Spirou chez les Soviets, donc) signeront Le trésor de San Inferno. Je ne vous cache pas que je suis plus tenté par l'un que par l'autre.
Spirou et Fantasio est décidément une saga compliquée à suivre, tant on ne sait plus où situer chaque nouveau tome qui sort. Avec La Baie des cochons, les éditions Dupuis nous aident un peu à clarifier les choses, en regroupant le nouveau tome avec Spirou chez les Soviets sous un nouveau label, qui semble s'apparenter à une saga : Spirou et Fantasio Classique. L'esprit y est visiblement de renouer avec l'ancien Spirou, de la période Franquin, promesse alléchante, s'il en est. Le tome précédent de Neidhardt et Tarrin apportait une fraîcheur paradoxale dans la galaxie Spirou, comme s'il était impossible que le personnage réussisse à survivre durablement loin de son âge d'or. On ne s'en plaindra pas, car il faut bien avouer que c'est avec un plaisir non dissimulé qu'on se plonge dans cette atmosphère de guerre froide que le premier tome avait déjà posée. La première chose qu'on apprécie vraiment, c'est la maquette éditoriale, qui reprend trait pour trait les anciennes éditions. Rien que ça mérite déjà l'achat ! Cette maquette à l'ancienne nous ramène à l'essence même des "vrais" Spirou, loin des avatars malheureux qu'il a connus par la suite. Ensuite, La Baie des cochons semble principalement vouloir se situer dans la lignée du Prisonnier de Bouddha, projet d'autant plus louable qu'il nous évite de ramener encore et toujours Zorglub, qui a été pas mal essoré par tous les successeurs de Franquin (même si l'annonce du prochain tome des mêmes auteurs, Zorgrad, nous révèle que cette absence ne sera pas longue, mais bon, à voir). Indéniablement, les auteurs ne semblent pas manier avec une aisance parfaite les codes de la saga, ni même les codes de l'écriture d'un scénario de bande dessinée. Pour ma part, je suis tout prêt à leur pardonner leur inexpérience et les maladresses qui en découlent, au moins l'essai est-il joliment ambitieux et parfaitement louable. Mais il faut reconnaître que l'enchaînement des péripéties se fait parfois de manière un peu foutraque et ne témoigne jamais d'une fluidité se rapprochant de près ou de loin de celle du Maître. Toutefois, les personnages sont bien ceux que l'on connaît. Les caractères sont scrupuleusement respectés, les personnages agréablement valorisés, et la tonalité loufoque de la période Franquin appliquée. Les gags sont inégaux, mais on sourit beaucoup et il y a d'excellentes trouvailles. Et finalement, c'est bien ce plaisir qui prend le dessus. Certes, on ne pourra pas crier au génie mais pour ma part, je souhaite à ces auteurs de trouver leur équilibre et de poursuivre ainsi. Ils me semblent vraiment être sur la bonne voie et je pense qu'avec le temps et la pratique, ils pourraient réussir à faire vivre à Spirou un nouvel âge d'or. Un âge d'or qui pourrait bien arriver plus tôt que prévu, quand on voit en 4e de couverture que le prochain tome de cette nouvelle saga classique sera dessinée par Tarrin et écrit par Trondheim, un maître du pastiche... Dire qu'on a hâte relève du plus pur euphémisme.
J'ai cessé depuis des années d'acheter et de lire la série Spirou et Fantasio, trop de déchets , trop de séries dérivées, trop d'auteurs, une politique éditoriale incompréhensible bref la magie n'était plus au rendez-vous. Pourtant , j'ai cédé à la tentation avec cet album signé Elric, un ancien de bdparadisio, comme moi. La couverture est alléchante, mais je regrette que la maquette de reprenne pas celle de Spirou chez les Soviets (avec un dos rond), album qui m'avait agréablement surpris. Le scénario se voulait une suite du "prisonnier du Bouddha", tout un programme. Hélas, j'ai rapidement décroché. Le dessin est pas mal, mais le manque d'arrière plan sur de nombreuses cases, a gâché ma lecture. Et le style Franco-Belge est un peu trop grossier, les personnages deviennent trop caricaturaux (Quelqu'un a-t-il reconnu JFK ?), on se croirait le plus souvent dans un dessin animé que dans le monde de Spirou et Fantasio. Mais le grand reproche que je ferai sur cet album est cette idée stupide des dialogues en anglais, et des accents prononcés qui viennent vraiment gêner la lecture. C'est lourd et inutile ! Mais tout n'est pas à jeter dans cet album. Le gag du T-Shirt du Che est très bien amené, l'idée de faire reposer sur nos 2 héros l'échec de l'opération de la Baie des Cochons est judicieuse, et j'ai été ravi de retrouver le Marsupilami. J'attendais beaucoup de cet album, et malheureusement j'ai été déçu. Autant, l'album de Tarrin et Neidhardt m'avait amusé, autant celui-ci est en dessous de mes attentes. Dommage, je n'étais pas au rendez-vous.
Je vais faire rapide et simple : j'ai presque eu l'impression de lire un Peyo. Je n'ai rien contre cet auteur (Peyo), celui-ci a fait de très bonnes choses, mais à mon avis, ce n'est pas adapté pour Spirou et Fantasio, surtout quand on se réfère à l'époque où c'était Franquin qui était au crayon. Le graphisme n'est pas précisément au top, ça manque souvent de détails, de décors, de dynamisme et beaucoup de choses. Mais ça reste valable, sans avoir à jeter l'album à la poubelle ou dans la cheminée. Ça se laisse lire, presque par nostalgie d'un temps devenu trèèès ancien.
L'éditeur Dupuis commence à mettre un peu d'ordre dans ses nombreuses publications d'albums dans l'univers de Spirou et a décidé d'intégrer La Baie des Cochons dans ce qu'il appelle désormais les Aventures de Spirou et Fantasio Classique, aux côtés de Spirou chez les Soviets et de deux autres albums à venir, eux aussi dessinés par Fabrice Tarrin et par Elric. Il s'agit d'aventures se déroulant durant l'âge d'or de Spirou, à savoir dans la seconde moitié de la période de Franquin, période ainsi située aux alentour des années 60. La Baie des cochons se passe justement en 1960, s'inscrivant dans un moment historique précis, le discours de Fidel Castro à l'ONU. Il fait également suite à l'album Le Prisonnier du Bouddha puisqu'on y retrouve l'américain Longplaying et le petit générateur atomique Gamma qui fait s'envoler choses et personnes. Spirou et Fantasio se rendent à New York où un quiproquo va amener Spirou à être fait prisonnier par les hommes de Castro, et Fantasio va devoir s'infiltrer à Cuba pour le libérer avec l'aide de Seccotine. J'ai une certaine affection pour Elric car à la manière d'un Emile Bravo il exerce une passion pour les classiques de la BD franco-belge du milieu du 20e siècle, celle de Peyo et de Franquin notamment, et il l'exprime dans son trait et ses albums. Malheureusement, à la différence d'Emile Bravo, Elric n'a pas encore su atteindre sa propre personnalité et le même niveau de maîtrise technique, et c'est en lisant les planches de cet album que je m'en suis rendu compte. La couverture et sa mise en page ainsi que le format global de l'album me laissaient espérer retrouver l'ambiance des Spirou et Fantasio de ma jeunesse. Mais une fois la première case passée, la différence technique entre un Franquin ou même la plupart de ses successeurs et le trait d'Elric se révèle flagrante. Les décors se font rares et quand ils sont présents, quelques-uns sont très bien, mais beaucoup sont laborieux ou paresseux. Les personnages paraissent grossiers, à la manière des BD d'humour de supermarché. Traits épais, anatomies bas-du-cul, panel réduit d'expressions sans finesse, alternance bizarre d'encrages précis et détaillés et d'autres lâchés et paresseux... Là où je m'attendais à des personnages de Franquin, je trouve plutôt ceux de Dino Attanasio et ce n'est pas un compliment à mes yeux. La présence en guest-star de l'élégant Serge Clerc sur certaines cases n'y change pas grand chose si ce n'est accentuer encore ces écarts entre les différents encrages des planches d'Elric. Quant aux personnages phares de la série, ils alternent entre de rassurantes impressions de calques des dessins de Franquin et des dérapages complets quand il s'agit de proposer du nouveau. Mon avis est similaire pour ce qui concerne le scénario. Pour commencer, l'équilibre ne se fait pas entre le sujet historico-politique, dont les références parleront aux adultes, et le ton de l'aventure et de son humour qui semble destiné aux enfants. C'est en effet une suite de péripéties, de quiproquos faciles, de dialogues embrouillés et de gags bêtas qui divertissent un très jeune lecteur mais ennuient rapidement un adolescent ou plus âgé. Là encore le manque de finesse est flagrant, sans parler de la qualité de l'humour. Le rythme et la mise en scène sont défaillants, il n'y a aucun sens de l'enjeu, tout tourne trop vite à la farce avant même d'avoir su capter le lecteur, comme un mauvais album de la série Le Marsupilami. On ne s'amuse tout simplement pas. Grosse déception pour ma part alors que la couverture tellement classique dans sa forme avait soulevé tant d'espoir chez moi.
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