Ulysse & Cyrano

Note: 4.2/5
(4.2/5 pour 5 avis)

Un récit sur l’apprentissage du bonheur, né d’une profonde amitié et d’une passion commune. Ce récit culinaire dans la France des Trente Glorieuses mettra en appétit ses lecteurs tout en posant des questions aussi nécessaires qu’universelles : qu’est-ce que le plaisir ? Où se trouve l’épanouissement... et comment l’atteindre ?


1946 - 1960 : L'Après-Guerre et le début de la Guerre Froide Bouffe et boisson Bourgogne École européenne supérieure de l'image

Ulysse Ducerf va passer le bac. Les maths ne le passionnent guère, mais impossible de se défiler quand on est promis à un brillant avenir : l’École polytechnique puis la reprise, un jour, des cimenteries familiales. Telle est la volonté du père d’Ulysse, mais ce dernier est rattrapé par de graves accusations : 10 ans plus tôt, son entreprise aurait participé à l’effort de guerre allemand. La famille s’installe en Bourgogne, où Ulysse fait la connaissance d’un homme bourru et secret. Le choc est immédiat : Cyrano et la grande cuisine vont bouleverser à jamais la vie d’Ulysse...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 05 Juin 2024
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Ulysse & Cyrano © Casterman 2024
Les notes
Note: 4.2/5
(4.2/5 pour 5 avis)
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03/06/2024 | Mac Arthur
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Par Emka
Note: 4/5
L'avatar du posteur Emka

Note réelle 3,5 arrondie à 4 pour l’effort sur l'édition et la qualité graphique Antoine Cristau et Xavier Dorison nous offrent une histoire émouvante où la passion pour la cuisine devient une aventure initiatique. Le jeune Ulysse, submergé par les attentes de sa famille, rencontre Cyrano, un chef cuisinier au passé tumultueux, et ensemble, ils explorent les délices et les défis de la gastronomie. Mais le plaisir des sens passe aussi par la qualité de l’édition, comme Le Grand A, j’ai beaucoup apprécié la beauté de l’objet qui rend vraiment service à la qualité de l'illustration. Un format 24x32, sur un beau papier et une couverture en toile cirée, quelle classe ! Ca ne va pas dans le sens de la réduction de budget, mais très beau boulot de Casterman ici. Le dessin de Servain est tout simplement splendide, avec des couleurs qui créent une atmosphère chaleureuse et accueillante. Chaque page est un festin pour les yeux, où les plats prennent vie de manière presque palpable. Les expressions des personnages ajoutent une profondeur émotionnelle qui rend l’histoire encore plus touchante. Si l’ensemble de la BD est captivant, les dernières pages … m’ont laissé sur ma faim. J’ai trouvé la fin trop convenue, on dirait un film feel good à l’américaine et j’avoue avoir été déçu de ne pas vivre quelque chose de moins convenu… Malgré cette conclusion un peu creuse, j’ai passé un très bon moment de lecture. Je dois avouer que je suis très bon public dès qu’on parle de bonne bouffe et on en parle bien ici.

29/07/2024 (modifier)
L'avatar du posteur Le Grand A

Non mais matez un peu la qualité du livre. On va parler du contenu mais avant tout est-ce qu’on peut s’attarder sur la qualité de l’objet ? Une superbe illustration très évocatrice qui fait tout le tour du bouquin, aux couleurs automnales et enchanteresses. Le toucher, c’est suffisamment rare pour le souligner mais la couv’ est en toile cirée, certains n’en n’ont rien à foutre mais quand on aime les beaux livres comme moi, ça fait son petit effet. Si on rajoute son format 24x32 et ses 176 pages, ça c’est ce que j’appelle du « roman graphique ». Bon après pour le reste… j’ai bien aimé, ouaip. Déjà je vois « Xavier Dorison », je suis un lecteur fidèle depuis plus de 25 ans, j’ai rarement été déçu, Dorison il y a les afficionados, il y a ceux qui font un rejet, je fais partie du premier camp. En plus je feuillette un peu, ça me plaît bien, le dessinateur c’est celui du Livre de Skell auquel j’avais accroché. Donc ça part très bien mais il faut transformer l’essai, est-ce que le bouquin vaut ses 35 boules (tout de même) ? Le dessin de Servain, je l’ai dit juste avant, j’apprécie ça fait le café, même si ce n’est pas la grosse explosion qui me met l’eau à la bouche. Les scènes de bouffe dans les films de Miyazaki par exemple, ça ça me donne la dalle. Lui ça passe plus par les couleurs j’ai l’impression, on traverse toutes les saisons, c’est étincelant et efficace en même temps. L’histoire est à l’image des recettes de cuisine qu’elle propose : rien de révolutionnaire ni d’esbroufe, mais c’est concocté avec beaucoup de soin et de plaisir. Comme le répète les personnages, « In Voluptate Veritas » dont ils font leur devise. Je me suis délecté de chaque case, chaque bulle, de cette ode à la bonne chair, un discours épicurien qui certes ne casse pas trois pattes à un canard, le Cyrano pourrait sortir d’une historie de San Antonio ; mais dont la truculence fait du bien. Après en sous main il y a du drama bien sûr, les deux compères ont un passif lourds et sans trop le savoir ils vont s’entraider et parvenir à aller de l’avant. Une belle histoire sur l’amitié, la transmission et la filiation… voilà ça brasse plein de petites sous lectures capables d’être capté par n’importe quel lecteur (le choix des prénoms n’est pas innocents, etc). Les récits les plus intelligibles sont souvent les meilleurs, Ulysse & Cyrano est de ce tonneau là.

26/06/2024 (modifier)
Par Hervé
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Hervé

Avant tout, il faut souligner la qualité éditoriale de l’objet, une très belle couverture et un format un peu plus grand qu’à l’accoutumée. Casterman a, en cela, suivi les éditions Glénat avec 1629, ou l'effrayante histoire des naufragés du Jakarta scénarisé par un certain Xavier Dorison, qui est aussi aux fourneaux avec « Ulysse & Cyrano ». Le prix de cet album est certes un peu élevé, mais avec près de 170 pages, cela vaut vraiment le coût. Malgré les bonnes critiques lues ici ou là, je ne m’étais pourtant pas précipité sur cet album, le scénario surfant à première vue sur le monde des chefs cuisiniers, médiatisé à outrance dans les média et qui m’horripile à un point que vous ne pouvez pas deviner ! Et puis, j’ai cédé à l’avis de ma libraire et j’ai bien fait. Il faut dire, que dans le climat morose que nous traversons actuellement, cette bande dessinée est un rayon de soleil, une récréation, une lueur d’espoir. Le temps s’est arrêté lors de la lecture. Que cela fait du bien ! Je ne connaissais pas Stéphane Servain et j’avoue que son dessin est simplement lumineux, et cela va des décors aux personnages. Même les planches consacrées à la cuisine mettent en appétit. Certes le personnage bourru de Cyrano n’est pas très original mais il est terriblement attachant. On pourrait arguer que Xavier Dorison et Antoine Cristau surjouent de bons sentiments au cours de l’intrigue, mais qu’importe quand c’est bien réalisé. Sur fond de sombre histoire familiale, et d’apprentissage, les auteurs nous offrent une bande dessinée que j’ai dévorée d’une traite malgré ses 168 pages, et qui, je crois, tombe à pic pour s’échapper de la période trouble que nous vivons. J’ai suivi les aventures d’Ulysse avec délectation. Cette chronique m’a touchée et je ne manquerai pas de la relire, il va s’en dire. Prenante, émouvante parfois, amusante très souvent, ce récit ne peut que vous marquer. Une de mes meilleures lectures de l’année pour le moment.

18/06/2024 (modifier)
Par Cosme
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Cosme

Cela faisait plus de trois mois que je n’avais pas posté un avis. Non pas que je n’ai pas lu de bandes dessinées, mais plutôt que mes lectures ne m’avaient pas assez enthousiasmé pour prendre le temps d’en rédiger un. Et la pour le coup, après avoir dévoré cet album, je n’avais qu’une hâte, partager le plaisir que j’ai eu à le lire en espérant transmettre ce plaisir à d’autre. Dorison au scénario, pour moi c’est gage de confiance, il faut dire que c’est un auteur prolifique et il suffit de regarder sa fiche auteur pour voir le grand nombre de séries de grandes qualités qu’il a produite. Le scénario d’ailleurs, il ce passe dans l’après guerre, nous découvrons Ulysse, jeune homme d’une bonne famille, devant passer son bac et partie dans une demeure à la campagne avec sa mère pleine de trouble alimentaire pour réviser et devoir un jour reprendre l’entreprise familiale (ce qu’il ne souhaite pas du tout), pendant que son père reste à Paris pour régler des problèmes et procès autour d’accusations de collaboration durant le seconde guerre mondiale. Et Ulysse va rencontrer Cyrano, vieux cuisinier déçu et déchu, replié sur lui même. Naît alors une belle amitié, et la transmission d’une passion, la cuisine. Ce qui changera les deux personnages incontestablement, les poussant l’un comme l’autre à ce surpasser et à aller au delà d’eux même. C’est magnifiquement bien écrit, la lecture est fluide, on vit avec délectation les temps passés en cuisine, leurs échanges, leurs passions, la transmission du savoir. Le découpage est parfaitement réussi, je n’y ai pas vu de fausses notes. Le dessin de Servain commençait à remonter dans ma mémoire. J’en était resté à Le Traque Mémoire et à L'Esprit de Warren. Il a clairement évolué depuis toutes ces années. Et il s’occupe des couleurs en plus apparemment maintenant d’après la fiche album. Le dessin comme les couleurs sont vraiment beaux, adaptés au scénario. Je me suis perdu dans ses planches mais dans le bon sens du terme, j’ai pris mon temps d’admirer, de contempler, de me laisser bercer par l’ambiance. Je me lançais dans un gros album de plus de 170 pages, pensant le lire en deux fois, mais le plaisir était tel que je l’ai lu entièrement, et l’enthousiasme tel que je me retrouve à deux heures du matin à écrire un avis juste après avoir fini ma lecture. C’est sans hésiter l’album qui m’a le plus plu jusqu’à présent en 2024. C’est poétique, émouvant, touchant. Un très belle ouvrage, tant dans le contenu que pour le contenant comme l’a fait remarquer Mac Arthur. Casterman a fait un beau travail d’édition. Un conseil, ne passez pas à côté de cet album!! Ça serait dommage. Note réel 4,5

14/06/2024 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Fichtre ! Il s'en est fallu de peu que j'attribue la note maximale à cet album ! sans doute ma frilosité est-elle due à sa thématique sommes toutes très classique mais même de ce point de vue, je trouve que les auteurs parviennent à faire du neuf avec du vieux. Cet album, s'il nous conte avant tout une histoire d'amitié, développe avec intelligence la thématique de l'accomplissement personnel. Choisir, c'est renoncer, disait André Gide, et cette citation résume parfaitement l'ensemble du livre. Les auteurs nous amènent ainsi à réfléchir sur nos propres choix, à réaliser la charge qui pèse sur chacun d'entre nous, résultante de nos choix de vie, et qu'il nous faudra assumer. C'est une très belle thématique, que je trouve finement développée dans le présent album. Mais ce thème ne serait rien sans les personnages qui le portent. le couple formé par Ulysse et Cyrano est extrêmement classique et il est difficile de ne pas s'attacher à ces deux gaillards. Mais ce sont les rôles secondaires qui sont à mes yeux les mieux réussis, à commencer par le père d'Ulysse, qui en présente l'antithèse parfaite et dont on se rend progressivement compte des sacrifice qu'il a dû accepter pour un prétendu confort matériel. Et puis il y a le livre objet en lui-même. Les éditions Casterman ont vu les choses en grand et non seulement l'objet présente un format impressionnant mais, en plus, les planches de Stéphane Servain sont toutes extrêmement soignées et belles à voir. Car ce n'est pas tout d'avoir un bel écrin, encore faut-il qu'il convienne au bijou qu'il renferme. Et ici, c'est le cas. Aucune planche ne m'a semblé vide, aucun décors ne m'a semblé pauvre, aucun regard ne m'a semblé creux. la richesse des planches justifie le format de la bande dessinée. Même la pagination m'a semblé parfaite. Franchement, on n'est pas passé loin du culte !

03/06/2024 (modifier)