Horizons climatiques - Rencontre avec neuf scientifiques du G.I.E.C.
L'état des connaissances sur les changements climatiques, leurs causes et leurs impacts sont évalués depuis plus de 30 ans par le Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Évolution du Climat : le GIEC. La principale mission de ces scientifiques est de se partager la lecture de toutes les études et de les synthétiser sans aucun parti pris. Surtout, le GIEC met ses rapports à disposition des décideurs politiques et du grand public. Pourtant nous sommes nombreux et nombreuses à en ignorer les contenus ou ne pas savoir comment s'emparer des connaissances de ces rapports.
Bichromie Changement climatique Documentaires Environnement et écologie
C'est le cas de Xavier lorsqu'il croise Iris, jeune docteure en sciences du climat qui va le guider à la rencontre de neuf experts, auteurs et autrices de certains de ces rapports. Xavier va peu à peu changer sa façon de voir le monde et passer par toutes ces émotions qui accompagnent notre douloureuse et nécessaire prise de conscience (choc, déni, colère, acceptation...) sur ce sujet majeur du changement climatique et de son urgence. À travers la parole des neuf scientifiques, dont Jean Jouzel et Valérie Masson-Delmotte, cette bande dessinée documentaire nous offre une synthèse très claire des derniers rapports du GIEC. On y découvre les connaissances actuelles sur l'évolution du climat, les risques et inégalités sociales associés ainsi que des pistes de solutions réalisables, tout en abordant la légitimité de la science et le rôle des chercheurs. Iris-Amata Dion et Xavier Henrion nous livrent un véritable travail de vulgarisation scientifique dans cet ouvrage remarquable par sa structure et ses intervenants, et encouragent une réflexion individuelle et collective afin d'imaginer un chemin politique viable. Une lecture accessible, à mettre entre toutes les mains pour s'informer, comprendre et agir. Les scientifiques : Valérie Masson Delmotte, Christophe Cassou, Roland Séférian, Hervé Douville, Wolfgang Cramer, Virginie Duvat, Céline Guivarch, Henri Waisman, Jean Jouzel
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Date de parution | 20 Mars 2024 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
D'accord avec Grizzly, il faut avoir lu cette BD. Je travaille dans le secteur de la construction, du coté de ceux "font quelque chose pour le climat "en particulier en construisant sans béton armé, et en formant les professionnels et ceux qui veulent le devenir aux nombreuses techniques alternatives. Mais beaucoup de choses autour du GIEC restaient floues dans mon esprit. Ici les deux protagonistes rencontrent 9 scientifiques qui ont participé à la rédaction d'un ou plusieurs rapports du groupe d'expert intergouvernemental pour le climat. Ces rencontres permettent de comprendre comment sont prises les décisions entre ces scientifiques, le rôle des Etats dans ces rapports, le nombres d'études paraissant chaque années dans le monde sur le climat (40 000), et l'importance de ces rapports du GIEC (tous les 7 ans) pour arriver à synthétiser toutes ces études : c'est la seule manière pour que les politiques prennent en compte les dégâts qu'ils causent en ne changeant pas de direction. Je n'avais pas tout-à-fait compris non plus que les concentrations de CO2 et les températures au cours de l'histoire de la terre avaient effectivement déjà varié énormément, par le passé, mais les variations avaient lieu sur des milliers d'années et les espèces animales et végétales avaient eu le temps d'évoluer pour s'adapter. Aujourd'hui, ces changements sont très très rapides, nous le voyons. Et les politiques se voilent la face, protégés dans leurs milieux sociaux privilégiés. En lisant tous ces témoignages, il parait encore plus absurde de lire les professions de foi des politiques : ce serait leur devoir de transmettre ces conclusions et d'agir en leur sens. ils continuent à invectiver chacun leur bouc émissaire : les étrangers (5 millions dont leurs entreprises cotées en bourse ont pourtant besoin) les banques (sans qui nous ne pourront pas investir dans les infrastructure de transport collectif ou de production d'énergie), les pauvres (qui pourtant polluent largement moins que les classes moyennes et les riches) Bref, les discours politiques sont électoralistes avant tout alors que leur rôle serait de faire connaître les problèmes vitaux et d'y répondre avant toute chose. Cet opus est beaucoup moins orienté du point de vue politique que le monde sans fin avec Jancovici : on reste sur ce qui fait consensus, et c'est une révolution par rapport aux discours politique dominant : il faut partager les richesses pour que les avancées puissent-être durables : Les guerres conduisent à une débauche de co2, c'est la destruction qui entraine le plus de pollution, puisqu'il faut re-construire et re-produire les ressources. Autrement-dit, même si ce n'est pas dit tout-à-fait comme ça : le GIEC est anti-capitaliste.... Du point de vue dessin, on peut dire que ça fait le job. Il y a une tendance bicolore avec une couleur différente pour chaque personnage rencontré mais avec des couleurs supplémentaires pour les graphiques ou les paysages. C'est dynamique, plutôt agréable. (mieux qu'Economix, moins bien que Capital & Idéologie)
J'avais déjà découvert le travail de Xavier dans la série Toxic Boy, et j'avais pu échanger un peu avec lui. Il avait annoncé travailler sur cette BD et je l'ai vu ensuite exposé en vitrine de mon libraire. J'ai été tiraillé entre l'envie de la lire et mon éco-anxiété (ce qui m'a toujours retenu de lire "Un monde sans fin" d'ailleurs). J'ai finalement pris mon courage à deux mains pour l'acheter, arguant que c'était pour enrichir BDthèque. Et alors, qu'en penser ? Que si vous cherchez un remède à l'éco-anxiété, c'est pas ici que vous l'aurez. Mais que ça ne risque pas de l'aggraver non plus. Disons que ça aide. Un peu. Le bouquin est dense, plus de 300 pages, mais salutaire. En l'état, c'est une synthèse (et non un résumé) du rapport du GIEC avec commentaires pour en comprendre la portée et le sens. Et je trouve ça génial. Le GIEC, on en entend souvent parler (en bien ou en mal) sans trop savoir ce que c'est, ce qu'il font, pourquoi et comment. Et son existence tourne autour d'une seule et unique chose : le changement climatique. Pour l'étudier correctement, le GIEC produit régulièrement des rapports, le dernier en date étant celui de 2021 et a fait quelque peu de bruit. Malheureusement pas assez ... C'est pour cela que ce genre de BD existe : essayer de synthétiser l'essentiel dans une publication destinée au grand public. Parce que le rapport complet fait un nombre de pages colossales et que son résumé fait 87 pages (35 pour celui à destination des décideurs). Il parait assez fou de le lire alors qu'on est néophyte du genre et au vu de la spécialisation de ce qui y est décrit. S'atteler à la lourde tâche de le vulgariser est à la fois louable et impressionnant ! Mais Xavier Henrion s'est adjoint le concours d'une spécialiste, et tant mieux ! En effet, la BD est une série d'échanges avec des spécialistes du climat, chacun étant spécialiste d'un aspect spécifique. Les échanges permettent de retracer les grandes lignes du rapport du GIEC, qui est découpé en trois grandes parties. Et si le résumé surtout connu est "C'est grave la merde", il y a tout un pan important occulté : celui de l'action et des stratégies à adopter. Une note finale qui évite à la BD de plomber l'ambiance, même si elle alourdit bien le ton dès le début. Une des originalités de la BD, outre ses échanges en tout sens incroyablement riches, est d'avoir présenté le récit entre Iris et Xavier. Ce dernier ne connait rien au GIEC tandis qu'elle travaille dans le milieu. Le pauvre Xavier est alors trimballé de rencontres en rencontres pour se prendre de plein fouet la réalité dans la gueule. Réalité qui fait mal et conduit à la dépression, ce que j'ai personnellement expérimenté. Et le moment où il regarde par la fenêtre en pensant, à chaque avion qui passe, que c'est foutu, je peux totalement le comprendre. C'est là où la BD fait mouche : elle nous met aussi face à ce que ce rapport provoque. Et elle rappelle que la peur est un inhibiteur d'action, nous empêchant d'agir alors qu'il le faut. D'ailleurs la BD rappelle à la fin que si le changement est 100 % d'origine humaine, cela signifie que nous sommes 100% de la solution. Un rappel du rôle crucial que nous jouons tous. Niveau dessin, j'ai retrouvé des tics et expressions que l'auteur avait utilisé dans Toxic Boy mais il s'essaye avec un très bon résultat à la vulgarisation des graphiques et courbes, aux explications du fonctionnement ou encore à la métaphore. C'est dynamique et aéré dans la mise en page, même si la lecture est dense (et éprouvante). Ne vous y lancez pas pour vous détendre, il faut s'accrocher pour s'y plonger complètement. Donc voila, c'est pas la BD qui vous rassurera, mais en tout cas elle fait tout pour ne pas avoir le tableau le plus sombre possible. Je pense qu'elle est essentielle à tout CDI et à toute bibliothèque pour que tout à chacun comprenne l'importance de ce rapport du GIEC et que l'écologie sans lutte des classes, c'est du jardinage. Faut qu'on se bouge comme jamais auparavant, plus vite qu'on ne l'imagine, et tous ensemble. Une BD qui incite à agir et c'est exactement ce dont on a besoin.
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