La Fleur au fusil
En 1868, dans la province qui s'étend entre Rome et Naples, un groupe de brigands planifie une embuscade contre l'armée piémontaise, qui régit d'une main de fer toute l'Italie depuis que Garibaldi a initié le Risorgimento, l'unification nationale italienne.
1816 - 1871 : De la chute du Premier Empire à la Commune Auteurs italiens Italie
À sa tête : Francesco Guerra, ancien soldat entré en rébellion contre ce nouvel État qui assomme le peuple de taxes ; et sa compagne, la troublante Michelina di Cesare, qui a réussi l'exploit d'unifier les ciociari, ces fermiers-brigands vivant dans le maquis. D'un sang-froid à toute épreuve, Michelina abat froidement les soldats pris en embuscade. Mais d'où lui vient cette haine farouche ? Serait-elle, comme dans les histoires que raconte son frère Nino, une janara, figure folklorique à mi-chemin entre harpie et sorcière?? La Fleur au fusil est l'histoire vraie de cette pasionaria italienne, autrice de nombreux vols, enlèvements et attaques à mains armées contre l'armée et l'État. Héroïne défenseure du peuple ou criminelle aux stratagèmes élaborés?? C'est au lecteur d'en juger. Dans un style inspiré des westerns en Technicolor de John Ford et Sam Peckinpah, ce one-shot écrit par Cédric Mayen et superbement mis en images par Cristiano Crescenzi nous raconte la vie et le destin tragique d'une femme rebelle, féministe avant l'heure.
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Date de parution | 07 Juin 2024 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Pas mal cet album mais je rejoins le ressenti de Mac Arthur, ça ne dépassera pas ce stade pour moi également. J’ai bien aimé ma lecture, fluide et instructive mais quelques petits trucs m’ont chagriné, et si je ne me suis pas ennuyé, je n’ai pas non plus été transporté plus que ça. Dans les bons points, on trouve indubitablement la localisation et les faits relatés. Ce n’est pas un cadre que j’ai l’habitude de voir (et encore moins en bd). Par contre, je regrette un peu la trop grande liberté des auteurs sur la véracité historique, ça passe dans le cas présent (et finalement ce n’est pas trop grave pour le fond) mais je sais pas ici c’est un détail qui m’ennuie un peu, alors que je n’ai pas eu ce ressenti sur d’autres œuvres comme Celle qui parle. Bref c’est archi subjectif, du coup les auteurs appuient bien plus sur le côté romanesque et western pour découvrir notre rebelle inspirée. La partie graphique accompagne bien le récit, homogène et solide dans l’ensemble même si j’avoue que je ne goûte guère à ce style. Les couleurs peuvent paraître également un poil old school. En fait, je suis arrivé en fin de lecture en me disant qu’il y avait pas mal similarités avec le travail de Servais mais sans les Ardennes belges.
Rares sont les sujets historiques que la bande dessinée n’a pas traités, mais je ne me souviens d’aucun album qui nous aurait parlé de celui au centre de ce récit. Nous voici donc au temps du risorgimento, qui va voir de nombreux brigands issus du sud de l’Italie s’opposer aux troupes piémontaises. En matière d’histoire, un parallèle entre ce conflit et celui qui va longtemps exister entre l’Irlande et l’Angleterre me semble assez judicieux même si les bandes de brigands du sud de l’Italie doivent aussi être vues comme des cousines de la Mafia (et plus spécifiquement de la Camorra). C’est l’occasion en tous les cas de découvrir un personnage historique très charismatique : Michelina Di Cesare. Cette jeune femme est en effet à l’origine de l’unification de plusieurs bandes de brigands et mènera avec son époux quelques actions d’éclat avant d’être arrêtée puis exécutée. Le récit qui nous est proposé est une biographie romancée. Elle mêle donc des faits réels à une vision romanesque du personnage. Le récit de sa mort dans la bande dessinée est ainsi très différent de la réalité historique. Au risque de me répéter, c’est le genre de liberté artistique qui me pose toujours problème. Le ton général est celui d’un western. On suit une bande de hors-la-loi qui ont basculé dans le banditisme à cause de la pauvreté, de mauvais traitements ou pour fuir l’armée. Leurs coups d’éclats découlent de stratégies audacieuses et de leur détermination. C’est plaisant à lire mais finalement peu dépaysant. Le dessin est plutôt plaisant dans l’ensemble même si les regards m’ont paru régulièrement un peu bizarres. C’est en tous les cas un style réaliste qui plaira à un large public. Public qui sera également séduit par la plastique de Michelina que l’on verra dénudée à plus d’une occasion. Si j’ai beaucoup aimé l’aspect historique du récit, je dois bien avouer être resté un peu en dedans pour tout le reste. Mais c’est une lecture facile et divertissante. Pas mal quoi… mais pas plus pour ma part.
Une couverture qui interpelle, un quatrième de couverture qui donne envie : on continue sur les achats impulsifs. C'est une biographie romancée, qui pour moi s'apparente à un western presque spaghetti à la Sergio Leone. En tout cas, il me semble clairement y voir des influences notoires qui fonctionnent plutôt bien. On se projette très facilement dans les ambiances, aidé par les couleurs chaudes, presque (trop) sombres, un sens du cadre bien travaillé avec de belles profondeurs sur les paysages. Le dessin est cependant inégal. Si les décors sont magnifiques avec, comme je l'ai dit, une belle mise en couleurs, les visages de personnages sont parfois surprenant d'une case à l'autre, pouvant passer du moche grotesque au superbe. C'est assez étonnant ce déséquilibre, à se demander si ce n'est pas volontaire, et à aimer en connaitre la raison. Quand au scénario, il est fort bien mené sur fond historique, alternant plutôt habilement les flash-back, qui viennent entrecouper l'histoire, donnant de la profondeur aux personnages au fil de la lecture. L'ambiance western est clairement là, et un fond sonore d'Enio Morricone vient parfaitement agrémenter la lecture. J'aurais volontiers mis un 4/5 franc, mais je tempère par ces dessins de visages qui me laisse perplexe.
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