Les Mémoires Incroyables de la Vie Fantastique de Stan Lee (Amazing Fantastic Incredible: A Marvelous Memoir)
Biographie de Stan Lee (1922-2018)
Autobiographie Documentaires La BD au féminin Les petits éditeurs indépendants Profession : bédéiste Séries avec un unique avis
Découvrez l'un des maîtres des comics comme vous ne l'avez jamais vu. Stan Lee, légende des comics et co-créateur de Spider-Man, Hulk, Iron Man, des X-Men, des Avengers et d’une légion d’autres personnages Marvel, partage son héritage iconique et l’histoire de la naissance des comics. Dans cette autobiographie, il raconte l’histoire de sa vie avec la même verve inimitable, la même énergie et le même esprit décalé qu’il a apportés au monde des comics. De son enfance à Manhattan à ses débuts dans l’écriture puis l’édition de comics, en passant par la montée en puissance de l’empire Marvel dans les années soixante jusqu’à son succès récent au cinéma, ce livre documente la vie inspirante d’un homme et l’héritage d’une industrie et d’une carrière. Avec des reproductions de couvertures originales des plus grands comics Marvel de Stan Lee !
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Date de parution | 06 Mars 2019 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Faits accomplis - Il s'agit d'un récit biographique sur la vie de Stan Lee, cocréateur des superhéros Marvel. Ce tome est paru initialement en 2015, sans prépublication. Il est écrit par Peter David à partir d'une biographie, dessiné et encré par Colleen Doran, avec une mise en couleurs de Bill Farmer. Bien sûr Stan Lee lui-même a coécrit sa biographie. Cette autobiographie commence avec Stan Lee sur scène de nos jours, présentant sa vie comme un spectacle. Il est né le 28 décembre 1922, dans une famille modeste, fils ainé de Jack Lieber (un immigrant roumain) et Celia (une newyorkaise). Son petit frère Larry est né 9 ans plus tard. Enfant, le petit Stanley Lieber était un lecteur vorace, et un grand amateur des feuilletons radiophoniques. La crise de 1929 fut particulièrement éprouvante pour la famille Lieber. Dès qu'il le put, Stanley Lieber a effectué des petits boulots, de rédacteur de rubriques nécrologiques en avance (pour qu'elles soient prêtes au cas où), à garçon de course pour un fabricant de pantalons, en passant par placeur dans un cinéma. En 1939, grâce à la recommandation de Robbie Solomon, Stanley Lieber est engagé par Joe Simon, pour travailler pour Timely Comics, comme commis à tout faire. Il a vite l'occasion d'écrire une courte histoire en prose de Captain America, qu'il signe du nom de plume de Stan Lee. Stan Lee est une figure incontournable de l'histoire des comics américains. En 1961, il est le principal scénariste de Marvel Comics, dont il deviendra également l'éditeur en chef, le responsable artistique, etc. Cette entreprise met en avant des superhéros ayant des problèmes personnels (plus si parfaits que ceux de DC Comics). le succès public rencontré par les séries Marvel va contribuer à la proéminence du genre superhéros dans la bande dessinée américaine, au détriment de tous les autres. Il est donc à la fois un scénariste prolifique, un éditeur au bagout irrésistible, un développeur de la communauté de lecteurs, mais aussi un décideur dans une entreprise en pleine expansion, donc un responsable sujet à critiques de la part des autres employés. Cette bande dessinée retrace 92 ans de sa vie, à partir de morceaux choisis, parce que même en 190 pages, il n'est pas possible de tout raconter d'une vie aussi remplie. Au vu de la qualité des anecdotes et du ton personnel du récit, il est certain que Stan Lee (maintenant son nom officiel) a contribué de près au scénario. le lecteur peut reconnaître son ton emphatique à souhait pour louer la qualité exceptionnelle de ses produits. Néanmoins Peter David a baissé un peu le volume du ton tonitruant employé par Stan Lee, et intégré un soupçon d'autodérision qui rend le personnage très humain. Stan Lee évoque des faits personnels tels que son mariage, la mort de sa seconde fille, les démêlés juridiques pour les droits cinématographiques de Spider-Man, autant de moments intimes ou moins glorieux qui tempèrent la success story, et laissent la possibilité au lecteur d'entrevoir l'être humain, derrière le personnage public. La biographie ou l'autobiographie est un genre un peu délicat à transposer en bandes dessinées, car il faut communiquer beaucoup d'éléments factuels, savoir les contextualiser par rapport à l'époque, ou à l'évolution des spécificités de l'industrie des comics au fil des décennies. Il n'est pas simple de trouver le juste milieu entre déverser des tombereaux de données indigestes, et se contenter d'une hagiographie chantant les louanges d'un individu exceptionnel jusqu'à en être un modèle parfait. Peter David utilise une narration qui met en avant les accomplissements réels de Stan Lee tout au long de sa longue carrière, en insérant quelques touches d'humour gentilles (sans aller jusqu'à écorner l'homme), mais en oubliant régulièrement de préciser l'année de l'événement raconté. Plutôt que de s'atteler à la tâche de terminer A distant soil, Colleen Doran emploie ses talents à mettre cette (auto)biographie en images. Elle dessine de manière simplifiée, tout en conservant un bon niveau de réalisme. Dans le premier axe, le lecteur peut constater que la représentation des arrière-plans est plus souvent optionnelle qu'à son tour. C'est cohérent avec les pratiques habituelles des comics, et avec le fait que Stan Lee présente sa vie à partir d'une scène dépouillée. Néanmoins, cela devient frustrant quand la séquence évoque une époque clairement datée et que la reconstitution historique est laissée pour compte. le lecteur ressent que Peter David et Colleen Doran ont souhaité que ce récit soit accessible au plus grand nombre, et qu'en conséquence les dessins sont simplifiés au point d'en devenir superficiels. Par contre, cette artiste reproduit la ressemblance des personnes réelles, avec un degré de conviction satisfaisant, qu'il s'agisse d'Errol Flynn, John Lennon, George Bush ou Brad Pitt. le lecteur peut également constater qu'elle a fait un effort manifeste pour éviter d'aligner des têtes en train de parler. de fait elle représente les individus souvent en pied, ou à partir de la ceinture, ce qui permet de donner plus de place au langage corporel. Lorsque la narration l'exige, elle fait l'effort nécessaire pour représenter avec plus de détails un lieu ou un bâtiment (comme par exemple la villa de Los Angeles, achetée par Stan Lee et sa femme Joan). Le lecteur se laisse donc porter par cette narration visuelle professionnelle, claire, montrant des individus en train de bouger, mais restant un peu superficielle sur le plan de la reconstitution historique. Les auteurs ont fait le choix d'intégrer des couvertures de comics écrits par Stan Lee, en l'état, plutôt que de les faire refaire par Colleen Doran. Le lecteur peut donc revoir passer les couvertures de Fantastic Four 1, Amazing Fantasy 15, Sgt Fury and his howling commandos 1, Striperella (avec Pamela Anderson), ou encore Just imagine Stan Lee's Superman, et même la couverture du roman écrit par Joan Lee, sa femme. Par la force des choses, cette autobiographie se déroule en même temps que l'évolution de l'industrie des comics. Il est donc question de l'outil de censure qu'est le Comics Code Authority, de la création des superhéros Marvel, de la communauté naissante des lecteurs de comics, des droits et des rémunérations des créateurs, des différents propriétaires de l'entreprise Marvel, des adaptations à la télévision et au cinéma, et des principaux collaborateurs de Stan Lee. En lisant une autobiographie de Stan Lee, le lecteur guette l'évocation délicate de ses collaborateurs. Stan Lee est une figure controversée du monde des comics parce qu'il fut à la fois un créateur et un employé de Marvel à un poste de responsabilité. Pour quelqu'un qui ne connaît pas les différends qui ont opposé Lee à Jack Kirby, les passages correspondants le font apparaître comme quelqu'un d'honnête et attentionné. Il indique clairement qu'il n'était que le co-créateur des Fantastic Four et de Spider-Man. Il détaille le processus de la méthode Marvel, dans laquelle le scénariste ne remet pas un script complet (full script), mais un script détaillant les différentes scènes, leur nombre de page, et une indication de ce que disent les personnages. Lorsque le dessinateur renvoie ses planches, le scénariste écrit alors les dialogues et les didascalies. En lisant ce tome, le lecteur apprend que Stan Lee a très tôt demandé à ce que ses collaborateurs soient reconnus comme des créateurs à part entière. Il a également milité pour l'amélioration des salaires, et pour neutraliser le Comics Code Authority. Il a fortement critiqué les premières adaptations télévisuelles pour leur simplification outrancière ou même leur trahison de ce qui fait la spécificité des superhéros Marvel. Effectivement il rend hommage à Jack Kirby et à Steve Ditko (en insistant sur le fait qu'ils ont bien co-créé les FF et Spider-Man), mais aussi aux petites mains de Marvel comme Sol Brodsky, ou encore à Roy Thomas, à Gerry Conway. Il montre comment son cumul d'emploi (scénariste, responsable éditorial, éditeur en chef, responsable artistique) ne lui laissait pas le temps de veiller personnellement à la situation de chacun des employés de Marvel. D'ailleurs la suite de son histoire montre que lui-même a été traité comme un simple employé, sans plus de ménagement que les autres (même s'il n'insiste pas trop dessus). Pour quelqu'un qui a eu la curiosité de se plonger dans les déclarations de Kirby quant à la manière dont Marvel l'a traité (ou qui l'a lu dans la presse spécialisée à l'époque), cet aspect-là du rôle de Stan Lee semble minimisé (voire entaché d'un soupçon de révisionnisme), en particulier le fait qu'il faisait appliquer la politique de l'entreprise en termes de condition d'emploi et de rémunération. Après lui, Jim Shooter (évoqué le temps d'une case) sera attaqué pour les mêmes raisons, et se défendra de la même manière en arguant des avancées obtenues par lui auprès des employeurs. En outre, en tant qu'éditeur en chef, Stan Lee (jamais oublieux de promouvoir sa propre personne) avait veillé à ce que chaque comics Marvel commence avec la mention "Stan Lee presents". Il est bien sûr facile de lui jeter la pierre toutes ces années plus tard, en appliquant en plus des critères qui n'étaient pas ceux de l'époque. Il n'en reste pas moins qu'il a longtemps été l'équivalent du père de Marvel et de sa mascotte officielle, alors que Jack Kirby et Steve Ditko n'étaient considérés que comme de simples exécutants. À cette réserve près, cette autobiographie se révèle très agréable à lire, et très intéressante car elle couvre plusieurs décennies. Elle est racontée du point de vue de Stan Lee, cocréateur de Marvel Comics et de ses personnages emblématiques, et elle expose son point de vue à lui (ce qui est finalement normal pour une autobiographie). Elle dresse en creux le portrait partiel et partial de l'industrie des comics. Elle se termine sur ce que Stan Lee considère être le plus important dans sa longue vie : pouvoir toucher et aider son contemporain par le biais d'histoires qu'il a voulu moins réductrice que l'ordinaire de son époque.
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