La Ligue des capitalistes extraordinaires
Avec La Ligue des capitalistes extraordinaires, Benoist Simmat et Vincent Caut imaginent un manuel présentant les plus grands entrepreneurs qui s'adresse à tous.
Documentaires Ecole Estienne Paris Economie Perles rares ? Séries avec un unique avis
Depuis deux siècles, ils n'ont qu'une idée en tête : accumuler de l'argent pour imposer leurs propres règles. Voici les 50 « plus grands patrons », ces capitalistes extraordinaires qui ont eu une influence déterminante sur l'économie. Ils partagent un point commun : leur volonté de surfer sur le haut de la vague du nouveau système et de s'émanciper de l'ancien. De Citroën à Jobs en passant par Rothschild, Eiffel, Rockfeller, Disney, Agnelli, etc., voici les grands entrepreneurs présentés en BD. Un manuel pour apprendre, découvrir ou redécouvrir les grands entrepreneurs du monde capitaliste tout en s'amusant.
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Date de parution | 28 Août 2015 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Ce gestionnaire approximatif a imposé la communication de marque comme un vecteur de croissance. - Cet ouvrage paru en 2015 apparaît classé dans les bandes dessinées : en fait il s'agit de textes, chacun consacrés à un capitaliste différent, accompagnés d'un ou deux gags en bande dessinée, avec une répartition d'environ 80% texte, 20?. Il a été réalisé par Benoist Simmat, journaliste économique et essayiste, et par Vincent Caut bédéiste. Ils passent en revue trente-neuf capitalistes remarquables, répartis en trois grands chapitres : la première révolution industrielle (XIXe siècle avec onze capitalistes), la deuxième (XXe siècle, avec quatorze capitalistes), la troisième (XXIe siècle, avec quatorze capitalistes). Chaque chapitre s'ouvre avec une introduction : le temps des pépères fondateurs pour le XIXe siècle, les contremaîtres du monde pour le XXe, les winners de l'e-économie pour le XXIe. L'ouvrage débute avec une introduction de quatre pages : les grands capitalistes naquirent ici… Il se termine avec une conclusion de deux pages, un glossaire de six pages, un index de deux pages, et une page de remerciements. Les grands capitalistes naquirent ici… dans les années 1770, il existait à Birmingham, grande cité fourmillante du centre du Royaume Uni de Grande Bretagne, un club de gentlemen pour le moins extraordinaires. Cette organisation réunissait parmi les plus brillants intellectuels de l'époque et se faisait appeler Lunar Society, le club de la Lune. Une dénomination choisie par ses membres parce qu'ils avaient l'habitude de se rencontrer les nuits de pleine lune afin de retrouver plus facilement leur chemin de retour dans l'obscurité. Parmi eux : James Watt, Erasmus Darwin, Adam Smith, Benjamin Franklin, Joseph Black, John Wilkinson, John Roebuck, etc. Et d'autres : les pionniers du capitalisme moderne. Richard Arkwright (1732-1792) – Cet artisan touche-à-tout a imposé au forceps la première usine automatisée au monde. 100% bio : barbier de profession, on ne saura jamais si Arkwright inventa réellement l'usine, ou s'il déroba le concept à un concurrent. Mais il organisa une première production de masse basée sur la division du travail, chère au philosophe Adam Smith. Obsédé par l'expansion de son invention, il couvrit l'Angleterre et jusqu'à l'Écosse de ses satanés manufactures automatiques où 30.000 employés trimaient pour la gloire du roi. Un lettré voyageur trouva que sir Richard Arkwright, fait chevalier par Buckingham, avait quelque peu gâché le paysage de l'Angleterre. Et sa propre santé, indubitablement : comme le raconta l'un de ses amis d'enfance ecclésiastique, Arkwright devint une caricature de patron surmené obsédé par la cadence de ses affaires et de ses comptes. le diable d'homme avait aussi inventé le dirigeant surbooké ! Cet industriel anglais est considéré comme le père de l'usine moderne. Il est resté dans les livres d'histoire (essentiellement anglo-saxons) pour avoir été le premier à organiser en un lieu donné la supériorité de la machine sur l'artisan. Il s'agit du deuxième ouvrage de ces deux auteurs, après La ligue des économistes extraordinaires. Smith, Marx, Keynes et tous les autres en BD (2014). le titre évoque la Ligue des Gentlemen Extraordinaires, d'Alan Moore & Kevin O'Neill, juste pour l'allure, et pour ce club de la Lune. Chaque entrée est structurée de la même manière : le nom du capitaliste extraordinaire avec ses dates de naissance et de mort, un court sous-titre pour le qualifier (Par exemple : le patron de mystificateurs pour PT Barnum), deux lignes pour mettre en exergue son innovation (par exemple pour Mark Zuckerberg : Son internationale des brèves de comptoir digitales a étonnamment créé un nouveau secteur d'activité), un article en trois parties (100% bio, L'empire du pire, Son héritage narcissique, merci !). S'y trouvent également une date clé en fin d'article (par exemple pour Rupert Murdoch : 2007, rachète pour 5 milliards de dollars le Wall Street Journal), éventuellement un encadré en grisé sur une anecdote révélatrice ou surprenante, et en fonction des capitalistes, une ou plusieurs bandes dessinées, d'une page, une partie de page, ou juste un strip. Comme les exemples ci-dessus l'indiquent, la tonalité de la rédaction comporte une fibre moqueuse ou insolente. Les bandes dessinées s'inscrivent également dans un registre comique, faisant la part belle à la dérision, à partir d'une anecdote ou d'un trait de caractère réel ou supposé, ces capitalistes pouvant se montrer mesquins, capricieux, infantiles, colériques, ou bien sûr mégalomanes. Ces gags font office de respiration illustrée plaisante, sans avoir la prétention d'être révélatrices ou pénétrantes. La première partie expose la genèse et la nature de la première révolution industrielle avec la première usine à grande échelle, le déploiement de la machine à vapeur dans différents secteurs de production, la fabrication à grande échelle de la poudre à canon, la création de la première banque d'affaires, l'essor des chemins de fer, la création des voyages organisés, la naissance de l'industrie de l'armement, les premiers grands magasins avec des prix fixes et non plus à la tête des clients, l'utilisation de l'acier et l'apparition du métier d'affairiste à une ampleur jusqu'alors inconnue. le lecteur relève une entrée qui sort de l'ordinaire, celle consacrée à Phineas Taylor Barnum (1810-1895) : ce forain surdoué fit de son nom la première marque de l'entertainment américain. Au cours de cette première partie, au travers de sa sélection, l'ouvrage fait apparaître les grandes inventions qui ont modelé l'évolution de l'organisation professionnelle, ainsi que les méthodes utilisées. Fatalement, le lecteur finit par se demander pourquoi eux. Il commence par se dire que pour tous les capitalistes que les auteurs lui présentent et qui ont réussi, il y a dû y en avoir dix fois plus qui ont échoué, voire, cent ou mille fois plus. Puis il remarque que certains étaient issus de familles aisés, et qu'ils ont su faire fructifier la fortune héritée, ce qui n'est déjà pas donné à tout le monde. Mais il reste un point commun à tous : à l'ère de l'industrialisation et du commerce généralisé, les riches s'enrichissent par le travail de la main d’œuvre abondante, rémunérée au plus bas, et sans couverture sociale, sans oublier le travail des enfants. Le lecteur passe alors à la deuxième révolution industrielle avec les aciéries, la fabrication d'automobiles, les puits de pétrole, l'électrification, la métallurgie, les chaînes d'assemblage, l'aviation… et d'autres secteurs d'activité émergents comme les produits de beauté, la mode, les meubles à monter, le luxe et le divertissement. À nouveau, ces capitalistes ne décrochent pas de prix de morale ou de reconnaissance pour leurs employés. Un petit exemple très élégant : Gabrielle Chanel surnommée Coco. Elle tente de se réapproprier la marque de parfum N° 5, en profitant de l'exil contraint de ses anciens associés juifs, les Wertheimer, à l'aube de la seconde guerre mondiale. Arguant leur fuite aux États-Unis, elle réclame aux autorités allemandes la propriété du précieux label. Très chic ! Elle ignore que la famille Wertheimer avait anticipé les lois d'aryanisation et transmis ses parts majoritaires à un homme de paille, qui leur restituera à la propriété de l'entreprise à la Libération. Mais, bon, les affaires sont les affaires : les Wertheimer réembauchent Coco dans les années 1950 pour raviver la marque, en dictant leurs conditions quand même. Les autres chapitres valent également tous la lecture, d'Henry Ford et ses chaînes de montage à Bernard Arnault et la rentabilité insolente du luxe, en passant par le marchand de rêves Walt Disney. L'ouvrage passe au XXIe siècle avec l'avènement de l'informatique et des produits haute technologie (IBM, Sony, Samsung), la création des jeux informatiques, la course au système d'exploitation entre Apple et Microsoft, et la toile mondiale avec Google, Facebook, Paypal, Alibaba, sans oublier la téléphonie mobile. D'anciens empires réussissent leur reconversion : d'autres semblent surgir de nulle part. des fortunes personnelles de plusieurs dizaines de milliards de dollars se bâtissent en vingt, quinze voire dix ans. Les personnalités de ces capitalistes conservent tout leur potentiel polémique. Les employés sont incités à baisser les yeux en présence du grand patron Lee Kun-hee, responsable du conglomérat géant Samsung. L'entreprise Apple parvient à faire revenir Steve Jobs après l'avoir éjecté, en achetant quatre cents millions de dollars la société NeXT et son logiciel développé par Jobs, logiciel qui ne sera jamais utilisé. le lecteur sourit devant la tournure des présentations saupoudrées de dérision et de moqueries envers ces capitalistes, mais sans jamais diminuer leur réussite, en mettant en lumière leurs innovations et en quoi le capitalisme a évolué avec leur façon de faire. Ce n'est donc pas une bande dessinée, mais le portrait amusé de trente-neuf entrepreneurs hors du commun, en provenance des trois derniers siècles. Ces individus ont exploré de nouveaux territoires industriels et bâtit des empires financiers. Quelles que soient les convictions politiques du lecteur, les réalisations de ces capitalistes extraordinaires forcent son admiration. Les petites piques en coin bien dosées évitent le systématisme, et s'avèrent d'autant plus efficaces pour que le lecteur garde à l'esprit qu'il s'agissait d'êtres humains imparfaits, et que la réussite capitaliste ne peut prendre une dimension gigantesque que par le travail de milliers d'employés anonymes dont la rémunération n'est jamais à la hauteur des bénéfices de leur employeur. Les gags sont en phase avec ce ton dédramatisé, mais pas aveugle aux réalités économiques.
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