Le Dernier debout - Jack Johnson, fils d’esclaves et champion du monde

Note: 4/5
(4/5 pour 1 avis)

La trajectoire hors du commun du premier champion du monde noir de boxe, catégorie poids lourds.


Biographies La Boxe Racisme, fascisme Séries avec un unique avis

Au matin du 4 juillet 1910, des milliers de fans de boxe prennent d’assaut le nouveau stade de Reno, Nevada, pour assister à une confrontation épique et controversée : Jack Johnson, le premier champion noir catégorie poids lourds au monde, arrogant, frimeur, macho, manipulateur et star malaimée des médias, est confronté à un ancien champion blanc Jim Jeffries, décidé à monter sur le ring pour l’argent, mais aussi porté par les suprémacistes blancs. La guerre de Sécession est encore dans toutes les mémoires, le Ku Klux Klan renait de ses cendres mal éteintes dans le sud des États-Unis, la presse défend le « grand espoir blanc ». C’est l’apogée de l’ère des lois Jim Crow, imposant la ségrégation raciale aux États-Unis pour entraver les droits obtenus par les Afro-Américains au lendemain de la guerre de Sécession (abolissement de l’esclavage, citoyenneté pour toute personne née ou naturalisée aux États-Unis, droit de vote pour tous les citoyens). Les spectateurs attendent avec impatience que Jeffries rétablisse la hiérarchie raciale que Johnson a bousculé.

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 03 Avril 2024
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Dernier debout - Jack Johnson, fils d’esclaves et champion du monde © Futuropolis 2024
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 1 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

16/07/2024 | Mac Arthur
Modifier


L'avatar du posteur Mac Arthur

Etonnante mise en scène de la destinée du premier champion du monde de boxe noir ! Outre la personnalité de Jack Johnson, c’est vraiment cette structure faite de multiples tableaux qui m’aura le plus marqué. Le procédé est très original (grandes illustrations, phrases mises en avant, mise en page plus souvent éclatée qu’à son tour, textes qui ressemblent à de courts articles de journaux), désarçonne dans un premier temps mais devient vite addictif. A un point tel que je n’ai pas su abandonner l’objet avant d’en avoir lu la dernière ligne. La narration à la première personne est soignée et permet de dresser un portrait saisissant de Jack Johnson. Le boxeur nous est présenté avec ses forces et ses faiblesses : un être blessé et blessant, hautain et fragile, arrogant, violent, provocateur et pourtant touchant. Tout au long du combat qui va le voir conserver son titre de champion du monde, il nous parle de lui, de sa jeunesse, des obstacles qu’il aura dû franchir, de ses amours, de ses ambitions. Le combat reste pourtant toujours au premier plan, rythmé par les insultes racistes du public ou du clan adverse. On comprend sa rage même si celle-ci n’excuse pas tous ses agissements. Le dessin alterne grandes illustrations et passages plus classiques. Il s’agit véritablement d’une mise en scène du texte, dans un style en noir et blanc très soigné. C’est sec, parfois agressif, toujours adapté au sujet. Grand coup de chapeau à Sidonie Van Den Dries, la traductrice, car il s’agissait véritablement d’un défi. Adrian Matejka est d’ailleurs crédité sur l’album en qualité de poète et non de scénariste (et même s’il s’agit d’une poésie en prose, je comprends parfaitement ce choix). Je ressors de ma lecture véritablement marqué. La trajectoire de Jack Johnson méritait déjà qu’on s’y attarde mais la mise en scène des auteurs apporte quelque chose en plus qui fait de cet album une œuvre forte et originale. Un coup de cœur, pour ma part.

16/07/2024 (modifier)