Gonzo - Voyage dans l'Amérique de Las Vegas Parano

Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)

Un dessinateur angoissé embarque avec un ami reporter dans un road-trip aux USA sur les traces de l'écrivain-journaliste Hunter S. Thompson.


Documentaires Les drogues Road movie Séries avec un unique avis

Ce dernier, mort en 2005, a en son temps inventé le concept de gonzo-journalisme, un journalisme « embarqué » et raconté à la première personne, et écrit un roman chef-d'oeuvre : "Las Vegas Parano". En quête du souvenir laissé par cet écrivain culte auprès de ceux qui l'ont connu, ils tentent de rencontrer sa veuve, Terry Gilliam, Ralph Steadman ou Johnny Depp... Il en résulte une aventure déjantée, dans un pays bien loin du rêve américain. Angoisses, fous rires et folie !

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 24 Mai 2024
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Gonzo - Voyage dans l'Amérique de Las Vegas Parano © Dargaud 2024
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)
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19/07/2024 | Mac Arthur
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L'avatar du posteur Mac Arthur

Je pense sincèrement que s’il n’y avait eu la dernière partie du récit, ma note aurait été extrêmement sévère. En effet, longtemps, je n’ai pas apprécié la mentalité de l’auteur, son immaturité, sa soif de drogues, sa vénération pour cette Amérique exubérante, son nombrilisme et celui de son acolyte. Puis vient cette dernière partie et avec elle comme une prise de conscience, un retour sur terre, une forme de maturité. Et là, soudainement, et alors que je ne m’y attendais plus vraiment, Morgan Navarro parvient à me toucher. Et autant il me fatiguait avec son humour tourné sur l’auto apitoiement, autant j’ai aimé cette remise en question non dénuée d’autodérision. Le récit prend la forme d’un carnet de voyage rédigé à la première personne. Morgan Navarro y relate par le détail sa traversée de l’Amérique, motivée par l’idée de mettre ses pieds dans les traces laissées par Hunter S. Thompson, fasciné qu’il est par la vie faite d’excès, de drogues et de reportages chocs qu’a mené le journaliste écrivain. Au fil des rencontres, l’Amérique qu’il m’a décrit m’a semblé des plus piteuses, déconnectée, sinistre. La rencontre avec un jeune drogué qui lui dit qu’il va arrêter la drogue et se mettre à gagner du fric, alors qu’il est flagrant que le mec n’est plus qu’une loque vouée à crever sous un pont dans un avenir assez bref, m’a spécialement marqué. D’une part, parce que ce jeune type me fait pitié et d’autre part parce que l’auteur se positionne en simple témoin passif alors qu’il a devant les yeux le résultat de ce à quoi, d’une certaine manière, il aspire. Le récit est ainsi émaillé de rencontres dont la plus improbable est évidemment celle avec Johnny Depp, point culminant du voyage et élément déclencheur de la prise de conscience de l’auteur. J’ai tendance à croire que tout ce qui est dit dans ce récit est véridique, d’une certaine manière, et que l’auteur a, de la sorte, rendu un véritable hommage à Thompson. Sa bande dessinée est en effet aussi subjective, autocentrée et orientée que pouvaient l’être les reportages de Thompson. On en apprend finalement très peu sur Hunter S. Thompson et bien plus sur Morgan Navarro. Et si je ne peux pas dire que cet album m’a spécialement donné envie de le rencontrer, son récit déborde de sincérité. Un petit « pas mal » pour ma part.

19/07/2024 (modifier)