Kang le conquérant - La conquête ultime (Kang the Conqueror: Only Myself Left To Conquer)

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)

Qui est Kang ? Il a été un conquérant, un pharaon, un vilain, un seigneur de l'espace et même, en de rares occasions, un héros. Mais à travers l'infinité de lignes temporelles, une constante semble demeurer : le temps n'a pas d'importance pour Kang.


Auteurs italiens Des méchants super ! Marvel Univers des super-héros Marvel Voyages dans le temps

Il se pourrait pourtant qu'il soit malgré tout piégé dans son propre cycle éternel, un cycle qui pourrait expliquer l'énigme que représente Kang ! À l'issue de la première saison de Loki, le frère de Thor a fait la rencontre de "Celui qui demeure", ce qui marque la première apparition de Kang dans le Marvel Cinematic Universe. On sait d'ores et déjà qu'il jouera un rôle important dans les prochains films Marvel, le temps est donc venu de mieux faire connaissance !

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 27 Avril 2022
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Kang le conquérant - La conquête ultime © Panini 2022
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)
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26/07/2024 | Présence
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Par Présence
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
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Devenir soi. - Ce tome contient une histoire complète, très intégrée dans l'univers partagé Marvel, mais accessible également pour les néophytes. Il regroupe les cinq épisodes de la minisérie, initialement parus en 2021, coécrits par Jackson Lanzing & Collin Kelly, dessinés et encrés par Carlos Magno, avec une mise en couleurs réalisée par Espen Grundetjern. Les couvertures ont été réalisées par Mike del Mundo. Kang, adulte, médite sur sa vie. Il y a des milliers d'années, Alexandre le Grand s'était assis avec un sage de renom. À cette occasion, il avait appris un secret qui allait le secouer au tréfonds de son être. Il y a plus de mondes que celui-ci, avait dit le sage. Leur nombre est quasiment infini et ils sont disséminés à travers le cosmos, hors de portée de l'atteinte des sens de l'être humain. Alexandre contempla son propre empire, depuis la riche Méditerranée, jusqu'aux steppes de l'Asie, depuis son cœur dans le berceau de la civilisation, jusqu'à ses plus lointaines frontières. Et ses yeux s'emplirent de larmes. Ô grand Alexandre, pourquoi pleures-tu ? demanda le sage. Tu as tous les honneurs qu'un être humain a pu connaître. Il répondit qu'il y avait de quoi désespérer de savoir qu'il y ait un nombre infini de mondes à conquérir, et qu'il ne parvienne pas à être le maître d'un seul de ces mondes. Son nom est Nathaniel Richards, il est né au trente-et-unième siècle. À l'âge de dix-huit ans, il n'a rien conquis. Il vit dans une utopie, la ressentant comme une forme de fin de l'Histoire. Il commence à voir le temps pour ce qu'il est : une cage. Nathaniel Richards décide de concevoir une clé pour se libérer de la cage dans laquelle il considère qu'il se trouve. En deux ans, il conçoit la stratégie qui va lui permettre de réaliser son évasion. de manière clandestine, il se rend en Latvérie, dans le château qui fut autrefois celui de Victor von Doom. Dans les ruines, il parvient à la librairie du monarque, au milieu de laquelle se tient une statue de l'ancien régent. Il s'apprête à consulter les tomes qu'il cherche, mais la statue bouge : c'est un Doombot qui s'apprête à l'agresser. Un rayon destructeur atteint le robot dans le dos : Kang abat l'agresseur. Nathaniel lui demande qui il est : Kang enlève son masque et indique qu'il a été le pharaon Rama-Tut, le gardien des temps Immortus, et qu'il s'appelle Kang, qu'il a été Nathaniel lui-même au début. Il propose à son jeune interlocuteur de le suivre à travers le portail par lequel il est arrivé. Nathaniel choisit de le faire, et il se retrouve avec Kang, à Chixulub, sur le continent Laramidia, soixante-cinq millions d'années dans le passé. Des ptérodactyles volent au-dessus de leur tête. Kang entreprend d'éduquer Nathaniel pendant une année, lui transmettant ses souvenirs, et lui donne cette injonction : ne jamais être amoureux. En 1963, le personnage d'Immortus apparaît pour la première fois dans le numéro 19 de la série Fantastic Four. Puis, Kang apparaît dans le numéro 4 de la série Avengers l'année suivante. Il s'en suit un développement empirique de ce personnage au gré des auteurs et des desiderata éditoriaux : il finit par être établi durablement que sous l'amure de Kang se trouve Nathaniel Richards, le propre père de Reed Richards, connu sous le nom de Mister Fantastic au sein de l'équipe des Fantastic Four. Nathaniel a endossé plusieurs personnalités au cours de sa vie, et voyagé dans le temps aussi bien vers le futur que dans le passé, ses différentes incarnations se croisant dans un désordre chronologique chaotique et générateur de paradoxes temporels à gogo. En 2021, le duo de scénaristes Lanzing & Kelly débutent leur carrière dans les comics, et ils s'attaquent à un défi intimidant : raconter une histoire des origines de ce personnage à l'histoire éditoriale d'une complexité alambiquée. En outre, il leur faut contenter aussi bien le lecteur chevronné qui connaît le personnage, que le lecteur néophyte qui le découvre. de fait, les éléments constitutifs de ce personnage peu facile à manier sont présents : les voyages dans le temps, ses différentes identités, son amour pour Ravona Renslaver. Il s'agit bien d'un récit des origines commençant au trente-et-unième siècle et montrent Nathaniel face à Kang pour la première fois. le paradoxe des origines est posé : l'adolescent a en face de lui la personne qu'il deviendra dans de nombreuses années. Ce destin est-il immuable ? Les coscénaristes s'en donnent à coeur joie avec les différentes incarnations de Kang, et les voyages dans le temps. Afin de ne pas donner l'impression d'évoluer dans des lignes temporelles en carton-pâte, il faut un artiste capable de leur donner de la consistance, de montrer les lieux et les époques dans le détail. Carlos Magno avait impressionné le lecteur dans la saison Invaders (2019/2020) écrite par Chip Zdarsky. Dès l'illustration en pleine page en ouverture, le lecteur retrouve sa minutie, et le niveau de petits détails incroyables, ainsi qu'un sens de l'exubérance dans la composition, rendant très impressionnant cet individu habillé de vert et violet, confortablement assis, avec une scène de bataille derrière lui, impliquant des dizaines de combattants. La page suivante montre Nathaniel également assis, en train d'étudier devant plusieurs écrans holographiques se superposant par partie, et c'est à nouveau une composition sophistiquée fourmillant d'informations visuelles. le lecteur habitué aux comics sait à quoi s'attendre, une diminution progressive du niveau de détails au fil des épisodes, pour finir sur un affrontement physique avec des fonds de case vides. Il n'en est rien : il n'observe aucune baisse de qualité, aucune diminution de l'implication de l'artiste dans ses planches. Il est tout aussi impressionné par le travail réalisé par le coloriste. Celui-ci sait composer sa palette de sorte à améliorer la lisibilité de chaque case pour que les détails se distinguent bien, tout en concevant sa mise en couleurs à l'échelle de chaque page d'une séquence. Il met en œuvre les effets spéciaux attendus pour l'éclairage, les ambiances lumineuses et les superpouvoirs. Il gère admirablement bien la superposition de ces effets, sans jamais perdre en lisibilité. Le dessinateur semble être capable de tout gérer, de tout représenter avec une facilité et avec une conviction déconcertante. Il restitue avec fidélité le costume de tous les superhéros qui apparaissent le temps d'une case ou d'une séquence, en cohérence avec l'épisode de la série référencée, par exemple la version des Avengers de 1964. Il sait faire exister sur le même plan le costume pourtant daté de Kang, les tenues des soldats de l'Égypte antique, la tenue de combat de Ravona, etc. Il s'investit tout autant dans la représentation des environnements, avec un trait d'encrage tout aussi fin, tout aussi précis et méticuleux. le lecteur éprouve la sensation de se tenir dans cette salle d'étude du trente-et-unième siècle, dans la salle poussiéreuse de la bibliothèque abandonnée depuis longtemps du château de Doom, dans une jungle dense traversée par des dinosaures, dans un village aux constructions et au mur d'enceinte en bois, dans un temple égyptien avec des bas-reliefs décorant de gigantesques colonnes, sous l'ombre d'une énorme soucoupe volante, etc. Carlos Magno impressionne de bout en bout avec sa narration visuelle descriptive très riche et précise, rendant tangible tous les personnages, tous les lieux, apportant la consistance nécessaire pour donner corps au merveilleux de ces voyages dans le temps. Les coscénaristes ont également fort à faire : à commencer par rétablir une chronologie du personnage qui reprenne la majeure partie des événements déjà connus par le lecteur de longue date, à gérer la ligne temporelle propre de Kang qui voyage dans le temps, et à s'assurer que les morceaux puissent également être recollés dans une chronologie classique. Ils ne s'attardent pas sur la logique du voyage dans le temps : Nathaniel Richards récupère la technologie du docteur Doom, et les voyages s'effectuent également dans l'espace (la Terre se déplaçant elle-même dans l'espace) de manière implicite. le lecteur constate qu'ils se montrent tout aussi investis que le dessinateur, en particulier avec des cartouches de texte en nombre assez élevé sans être non plus trop copieux pris un par un. Ils répondent à la lettre à la commande : un récit des origines racontant comment Nathaniel Richards est devenu un Kang adulte. le lecteur n'éprouve aucune difficulté à suivre le fil directeur de l'intrigue sautant d'une époque à l'autre, et revenant de temps à autre sur ses pas, ce qui est déjà remarquable au vu de la complexité de l'histoire cumulative de ce personnage. Les coscénaristes ne se contentent pas de re-raconter les origines de Kang de manière qu'elles soient cohérentes et débarrassées des ajouts incompatibles. Dès la première page, le lecteur a accès aux pensées intérieures du personnage, à son ambition mise en perspective avec celle d'Alexandre le Grand. Ce n'est pas un ajout artificiel : cette référence au grand conquérant fait sens et permet de comprendre la motivation principale du personnage. Lorsque Kang adulte vient proposer à Nathaniel jeune de le suivre, le lecteur hésite dans son pari : le chemin de vie peut être changé, ou bien est-il immuable ? Il y a tant de différences entre les deux. Au fur et à mesure, il découvre que les auteurs ont pris son titre au pied de la lettre : le conquérant, et que le titre n'est pas qu'une tournure de phrase. Nathaniel Richards doit conquérir l'individu qu'il va devenir. Ils se montrent aussi habiles et émouvants à expliquer le sort de Ravonna Renslayer, qu'à montrer comment le jeune Nathaniel plein d'entrain devient Kang. A priori, pas de quoi se plonger dans la lecture de ce comics : une réécriture modernisée des origines d'un supercriminel un peu obsolète, à l'allure un peu ridicule, même dans le monde des superhéros. Dès la première page, le lecteur constate la qualité descriptive de la narration visuelle, aussi bien dans le degré de détails, que dans la mise en couleurs sophistiquée. Au moins, il en sortira avec des images plein les yeux. Bien vite il se rend compte que les coscénaristes connaissent l'histoire de ce personnage sur le bout des doigts, qu'ils savent la restituer de manière compréhensible et cohérente, avec une bonne maîtrise du dispositif des voyages dans le temps, et en insufflant une réelle personnalité aussi bien au jeune Nathaniel qu'au Kang vétéran. Alors même que la fin est connue (le premier devient le second), le suspense tient en haleine, et la progression de l'évolution surprend.

26/07/2024 (modifier)