Vengeance - La Brigade des jeunes (Vengeance)
Découvrez l'univers Marvel sous un jour nouveau et obscur à travers la mini-série Vengeance, menée tambour battant par Joe Casey (Uncanny X-Men, Avengers : Les origines) et Nick Dragotta (Marvel Zombies, X-Statix).
Marvel Super-héros Univers des super-héros Marvel
Magnéto décide de secourir une jeune mutante en cavale. Il déclenche alors une série d'événements qui l'entraîneront loin des sentiers battus et ébranleront les fondations même du monde que nous connaissons. Qui sont les membres de la Brigade des Jeunes ? Qui se cache derrière les Jeunes Maîtres du Mal ? Et surtout, comment Crâne Rouge peut-il tirer les ficelles de toute cette affaire depuis la tombe ?!
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Date de parution | 04 Juillet 2012 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Après avoir lu cette mini-série, il m'a fallu lire l'avis de Présence ci-dessous pour réaliser à quel point il faut être un complet érudit de l'univers Marvel pour en comprendre toutes les références. J'ai des années de lecture de Marvel derrière moi mais hormis certains super-méchants utilisés comme épouvantails secondaires au récit, et quelques super-héros mineurs, je ne connaissais quasiment aucun des membres et groupes de cette histoire, et n'ai même pas eu conscience des non-dits et clins d'oeil de nombreux passages et dialogues. Sans avoir les connaissances et la possibilité de savourer ces références là, le lecteur se retrouve face à un gloubi-boulga informe. Et cette anecdote indiquée par Présence ci-dessous semble le confirmer : il n'y avait à la base pas d'histoire, juste le désir d'un scénariste d'utiliser 6 illustrations existantes comme couvertures de sa série et il a brodé autour une intrigue qui de facto ne tient pas la route puisque tout y semble factice et sans substance. Le concept de base est une tentative d'introduire de la jeunesse dans le monde des super-héros Marvel. Simultanément deux nouveaux groupes sont spontanément apparus : un groupe de jeune super-héros et un autre de super-vilains, tous deux décidés à remplacer l'ancienne génération qu'elle trouve has-been et à côté de la plaque dans le monde moderne. Premier agacement de voir ces ados aux pouvoirs sortis de nulle part se la jouer arrogants et de voir le scénariste leur offrir les moyens d'égaler voire parfois ridiculiser des super-héros et méchants plus expérimentés. C'est le propre de l'adolescence de contrarier les adultes et les auteurs jouent là-dessus, mais encore faudrait-il qu'il y ait un fond au delà de cette simple exaspération. Deuxième agacement de ne quasiment rien comprendre à leurs motivations et à leurs actions. Le scénario joue la carte du complot, de l'informateur secret au courant de tout d'une part, et de la manipulation par une mystérieuse entité de l'ombre d'autre part. En racontant en parallèle les exactions génocidaires de Red Skull à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, on pense un moment qu'il y a un lien avec tout ça, mais ce lien se révèle si ténu qu'on l'oublie à peine dévoilé. Ne reste que la menace d'une fin de l'univers issue du personnage d'In-Betweener qui déclame qu'il faut absolument sauvegarder tout de suite l'équilibre entre le Bien et le Mal et combattre une horde de créatures démoniaques à sa poursuite sans quoi l'univers sera détruit. Là encore, c'est une menace sortie de nulle part et un danger universel factice que forcément seuls les jeunes héros vont affronter. Et je ne parle pas des motivations des jeunes super-méchants qui alternent entre désir de montrer que les anciens sont dépassés et au final ne font rien d'autre que d'essayer de se faire mousser pour se faire un nom. Une cascade de péripéties et de dialogues pompeux vont se succéder dans un ensemble inconsistant, avec des enchainements complètement gratuits histoire de faire apparaitre brièvement tel ou tel super-méchant illustrant la couverture puis de passer à autre chose et d'inventer de nouveaux dangers artificiels comme dans une caricature de récit de super-héros qui s'embourbe dans sa profusion de personnages et de sous-intrigues. J'ai longuement pensé au contexte initial du comics Kingdom Come se déroulant dans un futur proche où les super-héros et super-vilains sont tellement nombreux qu'ils se marchent sur les pattes et détruisent tout sur le passage de leurs combats incessants, futiles et égoïstes : on est dans ce même entremêlement sans queue ni tête de personnages insignifiants et de bastons à grand spectacle où l'on ne s'attache à rien ni personne, avec comme tare supplémentaire cette tentative de faire croire à un intelligent complot ou quelque mystérieux planificateur derrière tout cela alors qu'il n'y a rien que du vide.
À réserver aux férus de l'univers partagé Marvel - Il s'agit d'un récit complet en 6 épisodes, initialement parus en 2011, écrits par Joe Casey, dessinés et encrés par Nick Dragotta, mis en couleurs par Brad Simpson, avec des couvertures de Gabriele Dell'Otto. C'est à la fois très simple et très compliqué. La version simple : deux nouveaux groupes composés de jeunes dotés de superpouvoirs souhaitent se tailler une place sous le soleil de l'univers partagé Marvel : la Teen Brigade et les Young Masters. La version qui exige un peu plus d'attention : du côté des superhéros, la Teen Brigade est composée d'Ultimate Nullifier, Miss America (America Chavez), Angel (Angel Salvatore), Barnell Bohusk (Beak). Cette équipe bénéficie d'un informateur qui est Larry Young (Jack Truman, ex agent 18) un ex agent du SHIELD leur indiquant où aller récupérer des armes ou des prisonniers devant être neutralisés. C'est ainsi qu'ils libèrent une version adolescente de l'In-Betweener. Du mauvais côté de la loi, il y a les Young Masters (of Evil) composés d'Executionner (Danny Dubois), Egghead, Radioactive Kid, Black Knight et Mako. Premier objectif : s'approprier le cadavre de Bullseye. Mais il y a aussi cette histoire de projet de modification moléculaire sur des êtres humains, mené sous l'autorité du Red Skull (Crâne Rouge, Johann Schmidt) en 1944. Il y a aussi l'intervention d'un autre groupe de superhéros (les Defenders, même si ce nom n'est jamais prononcé), sous l'autorité de Kyle Richmond, comprenant Son of Satan (Daimon Hellstrom), She-Hulk (Jennifer Walters), Nighthawk (Joaquin Pennysworth) et Krang (un atlante). Enfin le parcours de quelques uns de ces personnages va croiser celui de 5 supercriminels majeurs de l'univers partagé Marvel. Dans la courte postface (1 paragraphe), Tom Brennan (le responsable éditorial) explique que cette curieuse histoire trouve son origine dans un point de départ inhabituel. Gabriele Dell'Otto avait réalisé 6 peintures à l'effigie de Magneto, Bullseye, Doctor Octopus, Loki, Red Skull et Doctor Doom et que Brennan a demandé à Joe Casey une proposition d'histoire lui permettant d'utiliser ces six portraits comme couverture de chacun des épisodes. Joe Casey est aussi bien connu pour ses comics pour Marvel et DC, que pour ses créations plus débridées : X-Men, Wildcats, Butcher Baker le redresseur de torts, SEX. Dès les premières séquences, il est visible qu'il a pris un grand plaisir avec les jouets Marvel, pour un récit regorgeant de références obscures, et d'une énergie qui n'appartient qu'à la jeunesse. Il est certain que la forme rebutera les lecteurs occasionnels de l'univers Marvel. D'un côté, Casey s'amuse comme un petit fou à retranscrire l'ébullition propre à la jeunesse, surtout dans l'action, le mouvement et l'instantanéité (il reprend même le dispositif des tweets entre personnage, avec pseudos, qu'il avait auparavant utilisé dans Final Crisis aftermath - Dance). D'entrée de jeu, il insuffle un rythme narratif très soutenu, avec une première page consacré à un personnage non identifié prenant un verre dans un bar, puis une double page dans une discothèque avec des tweets de personnages non identifiés, puis une page consacrée à un entretien sibyllin entre Red Skull et Adolph Hitler, et enfin une séquence (relativement) longue (4 pages d'affilée) relatant une intervention de Miss America. Autant dire que l'attention du lecteur est fortement sollicitée pour enregistrer les informations au fur et à mesure, sous une forme loin d'être prémâchée. Évidemment, la compréhension du récit s'améliore petit à petit, dans la mesure où le lecteur finit par discerner les personnages principaux et les retrouver d'une séquence à une autre. En fonction du lecteur, cette forme de narration pourra le rebuter, ou au contraire il pourra le voir comme une transposition habile d'un quotidien dans lequel l'individu est sans cesse abreuvé de flux continus et denses d'informations. Deuxième caractéristique prononcée de la narration : les références très pointues à l'univers partagé Marvel. À l'évidence, ce dispositif destine cette histoire à des férus de cet univers. Il suffit de prendre comme exemple une conversation entre 3 personnages dans un bar dans l'épisode 4. Il s'agit de Kyle Richmond (premier Nighthawk du nom, membre fondateur du Squadron Supreme, et membre historique des Defenders), de Joaquin Pennysworth (cinquième individu à avoir endossé le costume de Nighthawk), et de Larry Truman, un agent du SHIELD apparu une seule fois dans l'épisode 60 de la série Cable en novembre 1998. Rien que l'identité de ces individus fait comprendre qu'il s'agit d'un récit pour connaisseurs. Alors qu'ils échangent quelques paroles, ils évoquent un technique tibétaine de permutation d'esprit (qui évoque un tour de passe-passe réalisé par Elektra dans Elektra: assassin), la transplantation d'esprit (épreuve subie par Kyle Richmond dans la série Defenders), la division ExTechOp du SHIELD (toujours dans Elektra: assassin), et une version encore plus obscure de Deathlok. Il est facile de comprendre que pour un lecteur occasionnel, ou même simplement régulier de comics Marvel, ces propos pleins de sous-entendus finissent par agacer, à ce point abscons qu'ils s'apparentent à un amphigouri. Pour le lecteur chevronné de l'univers Marvel, il s'immerge dans un environnement d'une richesse inouïe, où l'auteur lui rappelle des souvenirs à moitié oubliés, des recoins rarement visités, des facettes laissées de côté. Chaque épisode regorge de ces éléments piochés à toutes les époques de l'histoire de Marvel, depuis l'époque des monstres avant l'avènement des superhéros (Tiboro - la Screaming Idol - contre laquelle se bat Miss America évoque les monstres créés par Steve Ditko et Jack Kirby) aux créations plus récentes (Lady Bullseye ou Kid Loki), en passant par des personnages perdus de vue (Kristoff Vernard). Attention, Joe Casey ne fait pas dans le superficiel, il va chercher des personnages ayant marqué différentes générations de lecteurs, de Beak & Angel (nouveaux personnages apparus dans les épisodes des New X-Men de Grant Morrison) à l'In-Betweener (personnage créé par Jim Starlin et apparu pour la première fois dans la série mythique consacrée à Adam Warlock). Plus fort encore, il est aussi bien capable de retrouver le ton juste pour l'apparition de Lady Bullseye (telle que mise en scène par Ed Brubaker dans ses épisodes de Daredevil), que la dimension métaphysique d'In-Betweener, ou encore le caractère franchement inquiétant du Fils de Satan. C'est du grand art. Pour mettre en images ces aventures référentielles, Joe Casey peut se reposer sur Nick Dragotta (dessinateur de la série East of West de Jonathan Hickman), dans une veine réaliste simplifiée. Dragotta sait rendre compte de la vitalité et de l'énergie, mais aussi de la morgue et de l'assurance de tous ces jeunes, chacun avec un registre de langage corporel qui lui est propre. Ultimate Nullifier (un nom emprunté par dérision à une arme ultime employée par Reed Richards contre Galactus) se tient comme un chef né, dégageant à la fois charisme et autorité, Miss America se conduit comme une personne invulnérable n'éprouvant aucun doute sur le fait qu'elle peut triompher de toute épreuve physique. Dragotta en fait une jeune femme pleine d'assurance, très séduisante avec un large décolleté, impossible à réduire à un objet sexuel tellement elle pulvérise ses ennemis (en particulier sur le monde de Screaming Idol). Ainsi chaque personnage dispose de sa morphologie propre, de sa coupe de cheveux stylée ou pleine de gel. Black Knight est une frêle jeune femme, avec un goût des plus douteux en termes de chic vestimentaire. Dragotta réussit un mélange improbable de premier degré et de dérision pour les conventions superhéroïques. En prenant Daimon Hellstrom comme exemple, il est à la fois inquiétant lorsque la moitié de son visage se recouvre de symboles cabalistiques sur fond d'espace infini, signifiant sans ambigüité sa connexion avec des dimensions inhospitalières. Il est à la fois ridicule avec son casque idiot (avec des cornes) et son costume moulant rouge pourvu d'une grande cape. À la fois Dragotta semble dire au lecteur qu'il ne faut pas prendre ces gugusses au sérieux, mais aussi il reste premier degré dans sa façon de dépeindre leurs exploits, le déploiement de leur force physique, etc. À la fois, il n'a pas la prétention de faire croire à une réalité plausible (le lecteur est bien face à des concepts merveilleux et fantastiques totalement imaginaires, à destination des enfants petits et grands), à la fois il présente des visions d'une grande cohérence entre elles formant un monde logique. Régulièrement Dragotta épate le lecteur par une mise en page inventive et pertinente à commencer par les lumières de la discothèque jusqu'à la représentation conceptuelle de l'In-Betweener et de la notion qu'il incarne, en passant par les couloirs monumentaux du QG d'Hitler ou la progression irrésistible de Tiboro. Vengeance est une ode à la jeunesse prenant pied dans le monde des adultes et se faisant sa place avec la fougue qui lui est propre. C'est un récit étendant ses racines très loin dans l'histoire et la mythologie de l'univers partagé Marvel, au point d'en devenir un met raffiné pour le lecteur baignant dans ces références, et une histoire absconse et vaine pour le lecteur de passage. C'est un récit conceptuel sur l'entrée dans la vie active, racontée en respectant toutes les conventions les plus absurdes des récits de superhéros, une gageure aussi idiote que réussie, aussi absurde que signifiante, un véritable paradoxe. Joe Casey et Nick Dragotta parlent avec éloquence d'un âge de la vie, dans un langage compréhensible de quelques initiés.
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