Les Idolâtres
Après La Synagogue, Joann Sfar replonge dans son passé et son enfance, après la mort de sa mère qui aboutit à un sentiment de vide étourdissant pour cet enfant. À l'occasion d'une analyse, Joann revient sur cet événement et explique à son psy ce qui a fait qu'il a préféré embrasser la vie, s'adonner sans limite à sa passion : l'art (la peinture et la bande dessinée en tête), ce qui fait qu'on se sent vivant, notamment par l'acte de la création par le dessin et l'écriture.
Autobiographie La BD au féminin Profession : bédéiste Sfar
« Un vide, ça se remplit », lui confie son psy. Le seul fait de fabriquer des images permet de remplir ce vide et de créer de nouveaux souvenirs : Joann avoue qu'il accorde ainsi beaucoup d'importance aux images. Cet échange vient aussi en écho d'une conversation, lorsqu'il était plus jeune, avec un rabbin. Peut-on figer le souvenir d'un défunt, de sa propre mère, par une image ? Lorsqu'on s'en remet à une image plutôt qu'au monde, cela ne devient-il pas de l'idolâtrie ? Une image interdit-elle toute forme de dialogue ou de confrontation au monde ? Ou, au contraire, dessiner et surtout raconter (le propre de la bande dessinée) n'est-il pas une forme de liberté, d'ouverture et de compréhension du monde qui nous entoure ? Finalement, n'est-ce pas là une forme de thérapie ?... Par un jeu d'allers et retours à différents moments de sa vie et par le biais de nombreux intervenants, Joann revient sur les actes fondateurs de son existence, entre la perte de sa mère disparue trop tôt et son propre chemin qui l'a amené à se consacrer à la création dont le dessin, parfois de façon compulsive, comme on embrasserait une religion.
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Date de parution | 26 Janvier 2024 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Les idolâtres est la suite de La Synagogue (que je n’ai pas encore lu), mais un peu comme les célèbres carnets de l’auteur, les deux peuvent être lus indépendamment. L’aspect autobiographique de cette BD fait d’ailleurs penser à un de ces carnets à la différence que celui-ci est ancré dans le passé et en grand format, rempli de jolies couleurs. Globalement cette bande dessinée est comme un paquet de bonbons dans lequel chaque pages provoque un certain plaisir de par l’imaginaire du dessin et les pensées parfois drôles de l’auteur. La quête de l’auteur au fil des pages est de finir par comprendre/définir le sens de l’idolâtrie ce qui permet d’aborder différent sujets tels que sa mère perdue à un jeune âge ou la religion, il y a finalement une quête de sens un peu absurde et qui ne mène pas très loin non plus. Une bonne partie de l’œuvre raconte aussi l’histoire de l’auteur dans sa quête de enfin se faire publier et d’apprendre à dessiner (c’est super intéressant par soi-même également !).
Après ses Carnets et La Synagogue, Joann Sfar continue dans son oeuvre autobiographique. Cet album là revient en arrière et s'oriente vers un sujet thématique plutôt que chronologique : son point de départ est comment l'absence de sa mère a marqué l'auteur et comment le dessin a probablement comblé ce vide au point d'en devenir quasiment une religion. Par ce biais, Sfar aborde ses débuts en dessin, de sa toute petite enfance jusqu'au moment où il a enfin pu être publié, à 24 ans, sautant allégrement d'une époque à une autre, de l'enfant à l'auteur actuel en passant par de nombreuses anecdotes de son adolescence et de sa jeunesse. Au bout de 25 planches sur les quelques 200 de l'album, j'ai cru que j'allais lâcher l'affaire tant la lecture m'était pénible. Je n'ai jamais été fan ni des oeuvres personnelles de Sfar ni de son style graphique mais tant qu'elles sont claires et linéaires je peux les lire. Ici, les quelques dizaines de premières pages de cet album sont un fatras de pages et de pensées balancées sans structure, comme des extraits successifs d'une psychanalyse ou d'un flux de pensée haché et erratique. Il y a vaguement quelques fils rouges mais comme laissées en suspens d'une page à la suivante avant d'être plus ou moins récupérés plus tard. C'est lourd, nombriliste, assez pédant et pénible à lire. Du coup, j'ai sauté quelques pages pour voir si les choses s'amélioraient et effectivement un peu avant la moitié de l'album, le style narratif se fait plus linéaire, plus plaisant à suivre. On est toujours dans l'épanchement nombriliste d'un artiste qui se regarde énormément, lui, sa vie, son oeuvre, et qui estime que ça devrait intéresser le grand public. On est aussi toujours dans une structure très improvisée où il part sans arrêt en digression avec une telle foule d'anecdotes qu'on dirait qu'il a vécu plusieurs vies. Et il faut avouer qu'il a visiblement rencontré énormément de célébrités et d'auteurs, et qu'il a fait preuve d'un sacré culot (et de quelques mensonges) pour créer de lui-même le début de sa carrière. Cette partie là est plus intéressante, mais toujours assez agaçante du fait de son nombrilisme et de la confusion de sa narration. J'ai en tout cas réussi à aller jusqu'au bout de cet album, mais sans plus d'envie d'en lire les passages manqués ni ceux que j'ai eu du mal à ne pas survoler.
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