Le Bal des folles

Note: 4/5
(4/5 pour 1 avis)

Quand l’invisible au féminin fait vaciller le patriarcat ! Victoria Mas, Vero Cazot et Arianna Melone révèlent la condition des femmes au XIXe siècle, tributaires d’une société masculine qui leur interdit toute déviance et les emprisonne.


1872 - 1899 : de la IIIe république à la fin du XIXe siècle Adaptations de romans en BD Auteurs italiens Folie La BD au féminin Séries avec un unique avis Violences faites aux femmes

Chaque année, à la mi-carême, se tient un très étrange Bal des folles. Le temps d’une soirée, le Tout-Paris s’encanaille en compagnie de femmes déguisées en colombines, gitanes, et autres mousquetaires. D’un côté, les idiotes et les épileptiques ; de l’autre, les hystériques, et les maniaques. Ce bal est en réalité l’une des dernières expérimentations du professeur Charcot, neurologue fameux qui étudie alors l’hystérie. Parmi ses patientes, Louise, Thérèse, ou Eugénie. Parce qu’elle dialogue avec les morts, cette dernière est envoyée par son propre père croupir entre les murs de la Salpêtrière. Mais la jeune femme n’est pas folle, et le Bal qui approche sera l’occasion d’échapper à ses geôliers.

Scénario
Oeuvre originale
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 01 Septembre 2021
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Bal des folles © Albin Michel 2021
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 1 avis)
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06/08/2024 | bamiléké
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L'avatar du posteur bamiléké

Je n'ai pas lu le roman source de Victoria Mas ni vu le film qui en a été adapté. Mon avis porte donc uniquement sur les qualités de la série indépendamment de ces œuvres. J'ai été séduit par ce personnage d'Eugénie, jeune fille intelligente et insoumise. Les autrices positionnent l'action du récit dans le contexte de la fin du XIXème siècle où le spiritisme venu des USA connait une forte attraction. La pauvre Eugénie va donc être coincée entre un monde scientifique matérialiste et un ordre bourgeois tous les deux dirigés d'une main de fer par les hommes imbus de leurs positions dominantes. Les autrices nous replongent avec brutalité et justesse dans une société où la parole du père de famille suffisait pour vous envoyer en détention (asile ou maison de correction). Le récit est prenant et se lit très facilement malgré la lourdeur de la thématique. Les belles aquarelles d'Arianna Melone donnent beaucoup de rythme et d'expressivité à la narration. L'accent est donné sur les comportements des patientes et l'ambiance d'enfermement injuste vécue par ces jeunes femmes. Cela touche souvent plus au cœur qu'à la raison puisque l'élément fantastique du spiritisme est très présent. Toutefois comme je l'ai déjà dit l'époque crédibilise le contexte de cette croyance (Victor Hugo en fut adepte un moment). Une belle lecture qui ne s'adresse pas seulement aux femmes bien au contraire.

06/08/2024 (modifier)