Mega
Un récit dans la veine des Kaijus japonais revisité par l’un des auteurs sud-américains les plus vendus en Argentine et au Brésil.
Auteurs argentins Les petits éditeurs indépendants Séries avec un unique avis
Un gigantesque monstre appelé La Salamandre est sorti des glaces du pôle sud et s’est attaqué à la ville de Montevideo, en Uruguay. Les armées de différents pays essaient de stopper sa marche destructrice. Personne ne sait d’où il vient… Personne? La disparition d’un bateau de chercheurs et d’archéologues pourrait être la clé de l’apparition de ce monstre. Elle pourrait aussi être la raison de l’apparition d’une autre créature gigantesque qui vient stopper La Salamandre pour sauver les hommes. A moins que l’enjeu de cette bataille n’excède complètement la Terre et ses habitants?
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Date de parution | 08 Juillet 2022 |
Statut histoire | Série terminée 3 tomes parus |
Les avis
Cette bande dessinée, qui au premier abord, s’apparenterait à de la grosse artillerie, dissimule contre toute attente quelques charmes insoupçonnés, qui vont se révéler au fil de la lecture. Si la narration respire le déjà vu, elle joue à bon escient sur les contrastes, comme la couverture pourrait assez bien le résumer, laquelle montre une fillette se dressant contre un monstre gigantesque au milieu de gratte-ciel. Et en effet, « Mega » n’est pas juste un prétexte pour montrer des scènes de combat spectaculaires entre deux créatures géantes, avec rien autour… Assez habilement, Salvador Sanz fait référence non seulement à Godzilla — le mythique blockbuster japonais auquel on pense immédiatement —, mais a puisé son inspiration dans les légendes anciennes ou plus contemporaines, alimentées par les croyances populaires (notamment avec le Chupacabra, équivalent sud-américain de la bête du Gevaudan qui sucerait le sang des animaux de ferme), ainsi que dans la littérature ou le cinéma fantastique, de Lovecraft à « Alien » en passant par « La Guerre des mondes » de H.G. Wells. Une approche très pop-culture qui, par l’entremise de la fillette Tina, nous ramène aussi vers le monde de l’enfance et des rêves. Et de ce point de vue, c’est plutôt réussi et assez prenant. Quant au dessin de cet auteur « multitâches », force est de constater qu’il dégage pas mal de puissance dans la représentation très détaillée des monstres. Ces derniers, sortes de dragons métalliques dépourvus d’yeux, ont un aspect à la fois terrifiant et intrigant, forcément extra-terrestres. Cela donne lieu à des scènes de « catch » très spectaculaires au milieu des tours en flammes de Montevideo, et pour plus de vraisemblance, retransmises en boucle sur la chaîne d’info locale. Mais ce « vacarme graphique », que d’aucuns pourraient très bien ne pas apprécier, est contrebalancé par la magie et la douceur des scènes oniriques où la fillette dialogue avec son « papi », nous faisant pénétrer dans le domaine merveilleux du conte. Salvador Sanz est un auteur argentin célébré et bénéficiant d’une certaine notoriété chez lui ainsi que dans les pays latinos. Ce touche à tout, qui travaille aussi dans l’illustration et réalise des courts métrages d’animation, a même eu les honneurs du Comic-con de San Diego aux USA, mais reste encore assez méconnu sous nos contrées. Dans le monde francophone, « Méga » est sa deuxième bande dessinée, et cette seconde mise en lumière est permise par l’éditeur français iLatina, spécialisé dans la BD sud-américaine. Ce premier tome d’une trilogie en cours est suffisamment bien mené, avec son lot d’images prodigieuses et féériques, pour nous donner envie de découvrir la suite, qui nous dira si la petite Tina sera de taille pour anéantir la titanesque Salamandre et le vicieux Chupacabra…
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