Peter Pan de Kensington
Adaptation libre de Peter Pan dans les jardins de Kensington, texte de J.M. Barrie constituant la première apparition du personnage de Peter Pan avant le plus connu Peter Pan et Wendy.
Adaptations de romans en BD Auteurs espagnols Londres Peter Pan
La nuit, rien n'est pareil. La réalité s'efface pour laisser place à l'imagination. En journée, les jardins de Kensington, à Londres, sont envahis par les humains. A la nuit tombée, ils deviennent le territoire du merveilleux... La petite Maimie Mannering, six ans, s'est perdue dans ce parc immense après la fermeture des portes. Elle croise la route de fées qui menacent de ''manger ses petits doigts'' , puis elle fait la connaissance d'un certain Peter Pan. Un drôle de garçon, ce Peter. Capable de voler, il parle à Maimie d'un ''pays imaginaire, une île où les enfants ne grandissent pas'' . Maimie voudrait bien rentrer chez elle. Mais Peter aimerait qu'elle reste avec lui pour s'amuser. Ensemble, ils vont rencontrer la Reine des fées et tenter de résoudre une énigme improbable qui permettra à Maimie de trouver la sortie du parc, avant que le jour ne se lève et qu'elle ne reste coincée dans le parc... à jamais !
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Date de parution | 30 Août 2024 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Peter Pan avant Peter Pan. Je ne connaissais pas trop les différentes ébauches/versions du personnages et de l’univers concoctées par Barrie (tout est bien présenté dans une introduction), mais cette histoire, sans avoir la profondeur du texte ultérieur plus connu (c’est plus court, ça se déroule sur un laps de temps plus restreint, et il n’y a pas la foule de personnage secondaires qui accompagneront ensuite Peter dans ses rêves – même si le capitaine Crochet apparait le temps d’une case), se révèle – en tout cas dans cette adaptation, très plaisante. Le dessin de Munuera – et sa colorisation aussi d’ailleurs ! – sont vraiment très bons et très beaux. C’est simple, mais il arrive parfaitement à retranscrire ce mélange d’onirisme, d’enfantillages et de questionnements philosophiques en images. Le rendu est très chouette. Sans doute moins âpre et noire que la version de Loisel, mais franchement agréable à regarder. L’histoire en elle-même est assez simple. Le temps d’une soirée et d’une nuit, nous suivons Peter et Maimie, gamine en peu perdue, dans un jardin londonien, celui de Kensington donc. On y croise des fées, une reine sosie miniature de Victoria, un corbeau qui parle. Et bien sûr Peter qui vole, qui règne dans cet univers poétique où l’imagination est au pouvoir. L’album se laisse lire agréablement, très rapidement, et complète la superbe série de Loisel en donnant à l’univers de Barrie une tonalité moins angoissante et noire.
Tout le monde ne connaît pas les origines de Peter Pan, personnage faisant désormais partie intégrante de la pop-culture, que ce soit au cinéma ou dans la bande dessinée. Comme il est indiqué en préface, son créateur, James Matthew Barrie, avait conçu, une décennie avant son fameux « Peter et Wendy », un autre roman intitulé « Le Petit Oiseau blanc », où pour la première fois apparaissait brièvement son héros fétiche, pour être repris dans une œuvre totalement dédiée à ce dernier, « Peter Pan dans les jardins de Kensington », sorte de prequel très vaporeux à « Peter et Wendy ». José-Luis Munuera s’en est inspiré pour en livrer une version assez libre mais plus scénarisée, le but étant d’être en harmonie avec l’œuvre de Barrie. Alors évidemment, on ne retrouve pas les rebondissements présents dans l’œuvre maîtresse, mais il faut avouer que José-Luis Munuera s’en sort plutôt bien. Et dans la mesure où le théâtre de l’action se situe dans l’enceinte du parc de Kensington à Londres, on pourrait presque parler de « huis-clos en extérieur ». Aux côtés de Peter Pan et de Maimie Mannering, la fillette égarée, on voit défiler toute une galerie de personnages et de créatures fantastiques, des fées, des « ombres » et aussi des oiseaux et des arbres doués de paroles. Le pays imaginaire de Neverland y est brièvement évoqué, avec même une apparition fugace du sinistre Capitaine Crochet. Le fil conducteur (ou fil narratif) du récit réside dans le défi adressé à Maimie par la « reine » du parc : retrouver dans les vastes jardins un dé à coudre qui lui permettra d’exaucer ses vœux… Autour de ce fil viendront se tisser moult discussions philosophico-poétiques entre les protagonistes, avec ce noyau thématique cher à Barrie et présent dans « Peter et Wendy », la perte de l’innocence et le pouvoir de l’imagination, qui nécessite d’avoir conservé la part d’enfance en soi. L’univers de l’écrivain britannique est magistralement évoqué grâce au très beau dessin de Munuera, certes classique dans sa tournure « franco-belge », mais d’une élégance et d’une grâce incomparable. Celui-ci maîtrise à la perfection les contrastes entre les tons bleutés nocturnes et les halos féériques de lumière, nous immergeant magiquement dans les greniers mémoriels de l’enfance. Le charme dégagé par le graphisme permet par ailleurs de transcender la tragédie en filigrane du récit, allusive au début mais qui ne sera clairement révélée que vers la fin, validant cette croyance de l’écrivain selon laquelle l’imaginaire pourrait parfois s’immiscer dans la réalité. Si « Peter Pan de Kensington » rappelle immanquablement le « Peter Pan » de Loisel, il saura sans nul doute convaincre ceux qui ont apprécié ce dernier, superbe adaptation du roman emblématique de Barrie et méritera clairement sa place dans votre bibliothèque aux côtés de la série.
Autant j'aime le personnage de Peter Pan, autant j'avoue mon ingorance de ses origines et du fait que J.M. Barrie avait écrit d'autres textes le mettant en scène avant le plus célèbre adapté plus tard par Disney. Dans celui-ci, le personnage et son mythe n'étaient pas encore complètement formés mais Munuera a choisi de l'adapter librement en faisant justement coller les éléments pour qu'ils forment un tout cohérent, faisant référénce au Pays Imaginaire et même à Crochet dans un récit où initialement ils étaient totalement absents. Cela permet ainsi d'offrir une vraie nouvelle histoire de Peter Pan avant Wendy, donnant un nouveau corps et une nouvelle profondeur à ce personnage imaginaire. Cela se passe à Londres, dans le jardin de Kensington, voisin de Hyde Park. Alors que les humains sont couchés et que le monde féérique reprend possession des lieux, une petite fille est perdue et seule face aux dangers qui la menacent. Apparait alors un garçon mi-humain mi-oiseau, Peter Pan, qui va voler à son secours et, plutôt que de la ramener tout de suite chez ses parents, va essayer de l'inciter à rester jouer avec lui pour l'éternité, en refusant de grandir et de devenir l'un de ces ennuyeux adultes. Munuera fait ici preuve de sa maestria graphique. On retrouve ses personnages très vivants et dynamiques incrustés sur des décors soignés et envoutants. Ceux-ci sont d'ailleurs presque trop réalistes au détriment du sens de la magie et de la poésie entourant le mythe de Peter Pan. A l'inverse, j'ai beaucoup aimé sa représentation des fées qui est originale et bien trouvée. Et il y a aussi ces différentes scènes plus sombres, notamment celles mettant en scène les Ombres, dont l'aspect terrifiant fonctionne bien. Et surtout, son Peter a juste ce qu'il faut d'impertinence, d'insouciance et de ce côté piquant et agaçant propre au personnage. L'histoire est simple mais bonne. J'aime la manière dont Munuera l'a intégré au mythe que l'on connait mieux de Peter Pan et du Pays Imaginaire même si on sent que c'est légèrement forcé puisque totalement absent du récit originel. Il y a aussi une grande part d'ambiguité dans la beauté féérique de cet univers et les sombres dangers qu'il contient, ainsi que dans l'esprit de Peter Pan à la fois amical et protecteur et en même temps juge implacable et dangereux d'insouciance. J'y retrouve bien là cette même part d'ombre de l'oeuvre de Barrie, ombre qu'on retrouvait aussi dans le Peter Pan de Loisel et dans certains de ses passages particulièrement cruels. Ici l'ombre n'est qu'évoquée et fuie, mais on la sent bien présente. Il m'a manqué toutefois une part de beauté poétique, d'un peu de ce charme qui m'aurait envouté et transporté. J'ai aimé cette lecture, je l'ai trouvée belle et intelligente, mais elle ne m'a pas emporté comme je l'aurais espéré. Comme si elle avait un je ne sais quoi d'un peu mécanique et convenu qui m'a empêché d'y croire. Peut-être qu'une future relecture relèvera mon opinion. Note : 3,5/5
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