Shinkirari – Derrière le rideau, la liberté

Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)

À travers un joli one-shot, Yamada Murasaki nous livre un récit poignant, et parfois terriblement actuel, du quotidien d'une femme au foyer, au Japon, dans les années 80.


1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Féminisme Garo (Editeur Seirindo) La BD au féminin : le manga Séries avec un unique avis

Je sais tout de mon mari. Je connais la taille de ses caleçons, ses plats préférés, ses manies quand il est agacé, les actrices qui lui plaisent… Est-ce qu’il me comprend ? Que sait-il de moi, sinon que je suis sa femme ?

Scénario
Dessin
Traduction
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 30 Août 2024
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Shinkirari – Derrière le rideau, la liberté © Kana 2024
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

01/09/2024 | Mac Arthur
Modifier


L'avatar du posteur Mac Arthur

L'intérêt majeur de ce recueil est de nous donner une image du rôle de la femme au foyer tel que l'autrice l'a vécu au Japon dans les années '80. En effet, Yamada Murasaki s’est énormément nourrie de sa propre expérience pour dresser ce portrait sensible et sans concession du nid familial. L’intérêt est double à mes yeux. D’abord parce que c’est un sujet féministe qui est très rarement abordé dans les mangas. Ensuite parce qu’il y a très peu d’autrices de cette époque qui sont publiées, surtout pour ce genre de roman graphique. Yamada Murasaki découpe son récit en de courts chapitres, conséquence de la publication d’origine au sein de revues périodiques. Le résultat aurait pu être très syncopé mais il n’en est rien. L’évolution du personnage central est constante et ces petites scènes de la vie du foyer permettent d’en comprendre l’origine comme les aspirations de l’héroïne. Le style graphique de la mangaka est très épuré. Il n’est pas rare qu’un visage se résume à un simple ovale ou qu’un œil ne soit pas dessiné. De même les décors se résument la plupart du temps à pas grand-chose (voire un peu moins). Ce style aurait pu me gêner mais, dans le cas présent, je le trouve très adéquat. Il se dégage du trait une forme de pudeur mais aussi une capacité à centrer l’attention du lecteur sur les attitudes et les non-dits qui sont en parfaite osmose avec la thématique du livre. Si l'intérêt se trouve dans une posture, alors le visage peut être oublié. Si l'attention doit se porter sur le visage, alors le décors peut s'effacer. Cette recherche constante d'épure devient alors une démarche artistique au service du récit. Et ça, ça me plait ! Au final, j’ai enchainé ces courts chapitres. Ils permettent de dresser un très beau portrait de femme et c’est sans doute le récit qui m’a fait le mieux ressentir la charge mentale que devaient (et doivent encore) porter beaucoup d’entre elles. Vraiment pas mal du tout !

01/09/2024 (modifier)