Oniria
Bienvenue dans Oniria. Laissez-vous emporter dans des songes totalement fous au gré des péripéties qu'affrontent deux héroïnes sensuelles.
Auteurs espagnols Les petits éditeurs indépendants Rêves Séries avec un unique avis
Madame Frosheart, dirigeante d'entreprise riche et sans scrupule, et Amanda, une prostituée vénale et malicieuse, sont telles les deux faces d'une même médaille. Ces deux-là se sont bien trouvées et seront happées par Oniria, la Maison du néant. Fusionnées en une seule entité, elles sont deux âmes délicieusement dépravées dans un seul corps, chargées d'aspirer les rêves des humains pour nourrir leur créateur. Se plonger dans Oniria, c'est comme se connecter à un générateur de songes hallucinatoires, pour un voyage en apesanteur...
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Date de parution | 28 Mai 2019 |
Statut histoire | Série terminée 3 tomes parus |
Les avis
Attention, ovni ! Foutraque, loufoque, bordélique, frappadingue, déjanté et j’en passe, tous les adjectifs qui me viennent à l’esprit après avoir lu ce triptyque le renvoient au large, dans les cieux. Quel délire, narratif et visuel ! Une œuvre inclassable en tout cas, qui m’a parfois fait penser à un autre ovni espagnol, « La mort amoureuse » (bien plus ancien et sans doute plus joli – en tout cas selon mes goûts), même si ça s’en écarte. L’histoire est difficile à résumer, et la série tout aussi difficile à ranger dans un genre. En effet, si le fantastique est très présent dans cette série, elle est aussi et surtout marqué par un fort érotisme, à la fois exacerbé et soft. Soft, car finalement aucune scène explicite. Mais les tenues des dames (hyper sexy, tendance BDSM, avec des talons d’un kilomètre), leur soif de sexe souvent et leur poitrine – très généreuse ! – assez mal dissimulée, transforment plusieurs scènes en orgies virtuelles, même si ça n’est évoqué que par la bande, de façon allégorique (voir la longue scène où deux donzelles font l’amour avec des vagues – des surfeurs en gouttelettes…). Rien de pornographique donc, mais un ton volontairement irrévérencieux, un habillage général et particulier très sexué. Tant que j’en suis à l’habillage, parlons du dessin et de la mise en page. Cette dernière est souvent déstructurée, là aussi ça part dans tous les sens ! Il y a un peu de Druillet dans cette mise en page – parfois la lecture en est rendue difficile – et aussi dans la profusion des couleurs. Une colorisation qui renforce certains aspects psychédéliques et seventies de l’histoire (c’est tout à fait dans l’esprit de ce que pouvaient publier les Humanos, ou l’Echo des savanes à cette époque). Le dessin est semi caricatural, il érotise pas mal donc, et s’écarte parfois du réalisme, rêves obligent (personnages devenant géant, en avalant d’autres devenus minuscules, etc.). Car oui, l’essentiel de l’intrigue navigue dans les rêves. Les deux héroïnes s’y meuvent, ce qui permet à Xalabarder de multiplier les décors (le dernier tome développe d’ailleurs une vision baroque et apocalyptique, quasi expressionniste de la Première guerre mondiale, tout en étant largement le moins érotisé du triptyque). Ébouriffant, baroque, grandiose et souvent pas facile à suivre, voilà une série très originale ! Mais ça fait partie des œuvres qu’il n’est pas nécessaire de comprendre pour les apprécier. A feuilleter avant d’acheter, car on est loin du classique franco-belge, mais c’est une curiosité qui intrigue que je recommande aux lecteurs souhaitant sortir d’une certaine zone de confort. A découvrir ! Note réelle 3,5/5.
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