Ce que les corbeaux nous laissent

Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)

Dans les contrées normandes du IXe siècle, Tarik et Adalrik grandissent aux côtés de leur maman Galwinthe. Lorsque qu'Adalrik est assassiné, Tarik se mure dans le silence. Hanté par le fantôme de son frère, il grandit à la recherche d'une vengeance qu'il espère salvatrice. Noyant son chagrin dans l'alcool et les arnaques, il est convaincu que retrouver les coupables l'aidera à faire son deuil.


476 - 986 : Moyen-Âge, Francs, Mérovingiens, Carolingiens... La BD au féminin La Normandie Le deuil Nouveautés BD, comics et manga Vikings

Bercée par les croyances celtes et vikings, Galwinthe se réfugie dans l'étude de parchemins pour trouver comment guider Adalrik dans le royaume des morts. Ensemble, ils vont découvrir que le sort d'Adalrik était scellé depuis des années. Depuis un événement dramatique lié à Galwinthe... Ce que les corbeaux nous laissent, premier roman graphique de Sophie Leullier, est un récit puissant et orageux qui convoque un riche folklore médiéval pour raconter les différentes phases d'un deuil.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 06 Septembre 2024
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Ce que les corbeaux nous laissent © Dupuis 2024
Les notes
Note: 3/5
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30/08/2024 | Ro
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Par Ro
Note: 3/5
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Haut Moyen Âge, isolée quelque part sur la côte Normande, une femme élève seule ses deux enfants. Ayant perdu son mari viking, elle craint la haine des locaux qui la considèrent comme une sorcière. Et c'est bien la haine qui va amener au meurtre de son aîné et au désir de vengeance qui va empoisonner la vie du plus jeune des deux. Un titre évocateur, une couverture très attirante, la promesse d'un récit médiéval où se mêlent cultures celte, franque et viking, les attraits sont nombreux pour amener le lecteur à cette BD. Il faut avouer que Sophie Leullier a un chouette coup de crayon et qu'elle offre des planches charmantes. On y sent son expérience d'illustratrice jeunesse dans son sens de l'esthétisme, de la mise en scène et le choix judicieux des couleurs, tandis que le dynamisme et l'expressivité de ses personnages donne aussi l'impression d'une influence de l'animation. On sent aussi toutefois qu'il s'agit là de sa première BD car la narration graphique n'est pas impeccable. On regrettera en particulier la trop grande ressemblance entre les deux frères quand ils atteindront le même âge, ce qui embrouillera d'autant plus le lecteur qu'on s'y perd aussi entre les différents fantômes de l'aîné, les visions et les multiples flash-back. Cela mène à une certaine confusion qui pénalise la clarté de la lecture et lui donne des allures inutilement alambiquées. On regrettera aussi les éléments moteurs de l'intrigue presque tous le résultat de haines aveugles : celle des villageois envers la jeune mère puis celle des deux vengeances ensuite. Autant celle du fils peut être compréhensible, mais celle de l'autre femme, sur autant d'années, parait forcée vu les circonstances initiales et d'autant plus manichéenne qu'elle l'abandonne abruptement sur un simple dialogue en fin d'album. Cela sonne comme une forme de romantisme artificiel un peu immature. De même, la défaillance de communication entre la mère et le fils (et un peu avant aussi entre les deux frères) ressemble à une crise d'adolescence exacerbée que le comportement de la mère n'arrive pas à arranger. Et c'est bien dommage car à côté de cela, tout le traitement du deuil est raconté avec justesse. Au sentiment de culpabilité et aux étapes du deuil que la mère et le fils parcourent de manière bien différente, se mêlent des éléments de folklore celte et viking et une part de fantastique en la présence de deux incarnations opposées de l'âme du frère défunt. Il s'en dégage une réelle originalité dans le traitement du sujet et des planches finales assez touchantes. Et comme tout cela est agréablement servi par le beau graphisme de l'autrice, cela donne envie de lire et de savourer l'ensemble.

30/08/2024 (modifier)