Retour à Tomioka
Dans la zone irradiée...
Catastrophe de Fukushima Folklore asiatique Les petits éditeurs indépendants Vu au cinéma
Osamu partage avec sa grand-mère son goût pour le merveilleux. Proche des yôkai, ces créatures magiques et malicieuses, il se tient loin des humains depuis qu’ils ont fui Tomioka après l’accident nucléaire de Fukushima. Mais lorsque Bâ-chan décède, Osamu ne peut se résoudre à l’enterrer loin de leur maison. Il convainc alors sa sœur, Akiko, de fuguer pour déposer ses cendres au pied de l’autel familial, au cœur de la zone interdite… (texte : Jungle)
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Date de parution | 22 Août 2024 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Ah ben moi aussi j'ai bien aimé cette BD pour enfant, et avant tout parce qu'elle traite de questions a priori "adultes" en les mettant à portée des plus jeunes, en l'occurrence la catastrophe de Fukushima, principalement. Mais les auteurs traitent également de la mort des parents. Pourtant, rien n'est glauque parce que tout est mis au niveau sans pour autant édulcorer. L'histoire est chouette : j'ai aimé suivre ces deux mômes (un frère et sa grande sœur) qui s'enfoncent dans la zone interdite et hautement contaminée pour rejoindre la demeure de leurs grand-parents afin d'y déposer les cendres de leur grand-mère qui les élevaient après la disparition de leurs parents dans la catastrophe. Tout est très crédible, si l'on veut bien faire exception de la présence des yokaïs. Mais là encore, on pourra y voir une allusion à la naïveté de l'enfance, ou bien à la réalité tangible d'un monde invisible auquel les enfants sont encore sensibles (alors que les adultes à de rares exceptions, n'y croient plus) Le dessin est très correct, dans un style très proche du manga, la mise en couleurs n'est pas tape à l'œil mais au contraire rend au mieux les impressions de lumière des différentes parties du jour et de la nuit, et les dialogues évitent habilement de gagatiser. C'est une très bonne BD jeunesse, avec un scénario à la fois crédible et flirtant avec le fantastique juste ce qu'il faut.
Je crois que je n'ai jamais été déçu par un album scénarisé par Laurent Galandon. Cela se vérifie avec ce nouvel album, que j'ai mis en "inclassable", car plusieurs genres sont représentés, sans qu'aucun ne prenne la priorité. Jugez plutôt : Deux enfants décident de ramener les cendres de leur grand-mère sur les lieux de son enfance. Le hic, c'est que ceux-ci se trouvent dans la zone interdite contaminée par l'incident nucléaire de Fukushima. Ils y croisent des yôkai, esprits élémentaires du folklore nippon, mais aussi un vieil homme, et... des animaux surprenants. Il y a donc du roman graphique là-dedans, mais aussi du fantastique, et de la fable, car il y a une dimension poétique non négligeable avec ses papillons, souvent associés à l'âme des défunts, qui accompagne de manière discrète nos deux enfants... Ici Galandon s'attache donc à montrer ce qu'est la vie (car oui, une zone irradiée peut contenir de la vie), en se basant sur des témoignages, des lectures, mais aussi, au niveau des décors, de ses propres clichés pris dans cette zone il y a quelques années. Le récit oscille en permanence entre sérieux, un peu de comédie, du surnaturel avec des yôkai et d'autres créatures, mais sans que l'on perde jamais de vue les enjeux de l'histoire. C'est avec un sentiment d'admiration que j'ai lu cet album, qui est une véritable réussite. S'il est destiné à la jeunesse, il peut tout à fait être lu par des adultes qui y trouveront de belles choses également. Et puis le scénariste évite l'écueil des happy ends béats, et c'est bien de ne pas prendre le jeune lectorat pour des idiots. D'autant plus que c'est un novice en la matière qui officie au dessin, Michaël Crouzat. Il a cependant une longue expérience (15 ans) dns le dessin animé : animateur, character designer, storyboarder, entre autres. Il faut savoir qu'au départ Retour à Tomioka était un long métrage d'animation (déjà) écrit par Galandon, auquel devait collaborer Crouzat. Séduit par le trait cet artiste chevronné, le scénariste lui a également proposé de participer à l'adaptation en BD. Et il a bien fait. Son style, qui mêle habilement mise en scène franco-belge et design typé manga des personnages, est très plaisant. La mise en couleurs de deux artistes espagnols est également de qualité, jouant sur une palette de tons plutôt clairs. En résumé c'est un bel album, plaisant à lire mais qui fait aussi réfléchir sur la file des hommes, dans un pays où tradition et modernité s'entrechoquent parfois.
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