Retour à Tomioka

Note: 3.83/5
(3.83/5 pour 6 avis)

Angoulême 2025 - Prix jeunesse Dans la zone irradiée...


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Osamu partage avec sa grand-mère son goût pour le merveilleux. Proche des yôkai, ces créatures magiques et malicieuses, il se tient loin des humains depuis qu’ils ont fui Tomioka après l’accident nucléaire de Fukushima. Mais lorsque Bâ-chan décède, Osamu ne peut se résoudre à l’enterrer loin de leur maison. Il convainc alors sa sœur, Akiko, de fuguer pour déposer ses cendres au pied de l’autel familial, au cœur de la zone interdite…

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 22 Août 2024
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Retour à Tomioka © Jungle 2024
Les notes
Note: 3.83/5
(3.83/5 pour 6 avis)
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07/09/2024 | Spooky
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Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

Un one-shot pour jeunes sympathique. Les auteurs mélangent bien le Japon traditionnel (les youkais) et le Japon moderne (la catastrophe de la centrale nucléaire de Fukushima) pour donner un récit qui peut être lu autant par un jeune qu'un adulte, quoique dans mon cas je serais moins enthousiaste que la plupart des autres aviseurs. Le scénario est bien fait, mais ne m’a pas passionné plus que ça. Je pense que cela vient en partie du fait que je ne suis pas spécialement attaché aux personnages et que je n'ai pas ressenti beaucoup d'émotions lors des scènes qui ont clairement été écrites pour émouvoir les lecteurs. J'ai surtout trouvé intéressant les scènes avec l'espèce d'esprit du nucléaire. Le dessin est correct, mais je ne suis pas trop fan de ce style.

23/03/2025 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Une série jeunesse, mais le lecteur adulte que je suis ne l’a pas trouvée trop mièvre ou naïve. Mon ressenti serait de 3 étoiles tirant sur le niveau supérieur, j’arrondirai à 4 pour le public cible. En fait l’album arrive à évoquer un sujet sensible et grave (les conséquences de la catastrophe de Fukushima, la mort d’un être cher) en le faisant de façon douce, autour de deux gamins pleins de vie et de ressources. Deux gamins qui ont perdu leurs parents dans la catastrophe (le tsunami), et qui veulent à tout prix amener les cendres de leur grand-mère décédée dans sa maison abandonnée dans la zone fortement irradiée et désormais interdite. En particulier le plus jeune, Osamu, qui depuis les drames qui l’ont touché mélange rêve et réalité, préférant la compagnie des Yôkaï à celle des humains. L’album se lit vite, car il y a peu de textes. Et aussi parce que la narration est fluide, rythmée (c’est une sorte de course-poursuite entre Osamu, sa sœur Akiko, et les autorités contrôlant la zone dangereuse. Si les auteurs sont bien européens, on est dans un univers japonisant. Bien sûr pour le cadre. Mais aussi parce que le dessin de Michaël Crouzat – en particulier pour les visages et leurs expressions – joue sur des influences de manga. On est aussi parfois dans quelque chose de proche de ce que les studios Ghibli ont pu proposer (Miyazaki bien sûr, mais aussi Takahata), en particulier lorsque les Yokaï apparaissent, mais aussi pour la présence d’une nature plus que résiliente. Bon, ce sont surtout les plus jeunes qui y trouveront leur compte quand même. J’ai en particulier trouvé un peu trop grosses les ficelles pour tout ce qui touche aux interventions des autruches. Note réelle 3,5/5.

04/03/2025 (modifier)
L'avatar du posteur bamiléké

Voilà un prix Jeunesse bien mérité à mes yeux. Jeunesse et plus d'ailleurs car j'ai personnellement été pris par cette épopée d'Osamu et d'Akiko à travers les zones hautement contaminées de Fukushima pour honorer leur grand-mère et réunir tous leurs ancêtres. Laurent Galandon propose ainsi un récit à hauteur d'enfants sur les risques du nucléaire bien plus percutant et touchant que nombre de documentaires. Même si on reste dans une pure fiction sa narration et sa galerie de personnages est si crédible que j'y ai trouvé un petit côté documentaire à la Emmanuel Lepage dans Un printemps à Tchernobyl. En effet de nombreuses thématiques; sur la forêt, les animaux, les populations ou travailleurs autochtones se retrouvent .Dans les deux cas cela conduit à un récit chargé d'émotion où la vie veut vaincre la peur. De façon très ingénieuse l'auteur introduit des sujets sensibles aux enfants: les animaux, les apparitions fantastiques dans un cadre moderne avec les tutos d'Akiko. C'est aussi une façon intelligente de faire connaître aux enfants urbains occidentaux ce Japon aux deux visages si moderne et si proche de la nature et de ses traditions ancestrales. J'ai beaucoup apprécié le côté réaliste du parcours des deux enfants. Le capitaine de police Tamura n'est pas un gros incapable qui se laisse berner par deux super enfants à la mode James Bond. Les situations de fuite sont toutes bien trouvées même si certaines sont assez connues. Le beau personnage providentiel ( il en faut bien un) de Natsuo apporte beaucoup au récit à travers une séquence drôle et imprévue et introduit un final ouvert avec une forte charge émotionnelle. Le graphisme avec une connotation Manga forte fait corps avec l'ambiance du récit. Cela convient parfaitement et plaira sûrement à un lectorat habitué à ce genre. C'est surtout vrai pour les personnages enfants, les adultes étant à mes yeux plus réalistes. Crouzat reste sobre dans l'expressivité de ses créatures en n'utilisant pas de SD plus ou moins humoristiques. J'y ai trouvé une raison de plus pour rester coller à ma lecture. Une très belle lecture pour tous les âges (8 +) qui ne joue pas sur la peur ou l'anxiété malgré sa lucidité.

26/02/2025 (modifier)
Par Cleck
Note: 3/5
L'avatar du posteur Cleck

BD mi-jeunesse, mi-adulte, avec des illustrations également hybrides se réclamant autant du manga que de la BD franco-belge. Elle propose de suivre les conséquences de la catastrophe nucléaire de Fukushima depuis le point de vue d'enfants orphelins. L'intrigue se base sur l'impossibilité de concilier les impératifs sanitaires (fuir les zones exposées aux radiations) à ceux sociaux s'appuyant sur la tradition ancestrale et le respect des morts. La rationalité de la société japonaise est bousculée par l'impossibilité de gérer raisonnablement la crise nucléaire, le pragmatisme administratif se heurtant à l'ignominie de cette déshumanisation des situations. Pour mettre en perspective tout cela, le fantastique s'invite via la présence de yokaï. L'aventure se lit agréablement, est rocambolesque à souhait, tendre et mélancolique notamment dans sa conclusion. Le point de vue "à hauteur d'enfant" est aussi agréable dans sa dynamique irresponsable que beau par sa naïveté revendiquée. Il impose aussi ses limites, en contraignant pour des raisons de crédibilité le scénario à s'en tenir à une vision simpliste des événements, à lui refuser l'ampleur qu'un tel sujet réclame pourtant, ce qui est plus regrettable.

27/01/2025 (modifier)
Par grogro
Note: 4/5
L'avatar du posteur grogro

Ah ben moi aussi j'ai bien aimé cette BD pour enfant, et avant tout parce qu'elle traite de questions a priori "adultes" en les mettant à portée des plus jeunes, en l'occurrence la catastrophe de Fukushima, principalement. Mais les auteurs traitent également de la mort des parents. Pourtant, rien n'est glauque parce que tout est mis au niveau sans pour autant édulcorer. L'histoire est chouette : j'ai aimé suivre ces deux mômes (un frère et sa grande sœur) qui s'enfoncent dans la zone interdite et hautement contaminée pour rejoindre la demeure de leurs grand-parents afin d'y déposer les cendres de leur grand-mère qui les élevaient après la disparition de leurs parents dans la catastrophe. Tout est très crédible, si l'on veut bien faire exception de la présence des yokaïs. Mais là encore, on pourra y voir une allusion à la naïveté de l'enfance, ou bien à la réalité tangible d'un monde invisible auquel les enfants sont encore sensibles (alors que les adultes à de rares exceptions, n'y croient plus) Le dessin est très correct, dans un style très proche du manga, la mise en couleurs n'est pas tape à l'œil mais au contraire rend au mieux les impressions de lumière des différentes parties du jour et de la nuit, et les dialogues évitent habilement de gagatiser. C'est une très bonne BD jeunesse, avec un scénario à la fois crédible et flirtant avec le fantastique juste ce qu'il faut.

30/10/2024 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5
L'avatar du posteur Spooky

Je crois que je n'ai jamais été déçu par un album scénarisé par Laurent Galandon. Cela se vérifie avec ce nouvel album, que j'ai mis en "inclassable", car plusieurs genres sont représentés, sans qu'aucun ne prenne la priorité. Jugez plutôt : Deux enfants décident de ramener les cendres de leur grand-mère sur les lieux de son enfance. Le hic, c'est que ceux-ci se trouvent dans la zone interdite contaminée par l'incident nucléaire de Fukushima. Ils y croisent des yôkai, esprits élémentaires du folklore nippon, mais aussi un vieil homme, et... des animaux surprenants. Il y a donc du roman graphique là-dedans, mais aussi du fantastique, et de la fable, car il y a une dimension poétique non négligeable avec ses papillons, souvent associés à l'âme des défunts, qui accompagne de manière discrète nos deux enfants... Ici Galandon s'attache donc à montrer ce qu'est la vie (car oui, une zone irradiée peut contenir de la vie), en se basant sur des témoignages, des lectures, mais aussi, au niveau des décors, de ses propres clichés pris dans cette zone il y a quelques années. Le récit oscille en permanence entre sérieux, un peu de comédie, du surnaturel avec des yôkai et d'autres créatures, mais sans que l'on perde jamais de vue les enjeux de l'histoire. C'est avec un sentiment d'admiration que j'ai lu cet album, qui est une véritable réussite. S'il est destiné à la jeunesse, il peut tout à fait être lu par des adultes qui y trouveront de belles choses également. Et puis le scénariste évite l'écueil des happy ends béats, et c'est bien de ne pas prendre le jeune lectorat pour des idiots. D'autant plus que c'est un novice en la matière qui officie au dessin, Michaël Crouzat. Il a cependant une longue expérience (15 ans) dns le dessin animé : animateur, character designer, storyboarder, entre autres. Il faut savoir qu'au départ Retour à Tomioka était un long métrage d'animation (déjà) écrit par Galandon, auquel devait collaborer Crouzat. Séduit par le trait cet artiste chevronné, le scénariste lui a également proposé de participer à l'adaptation en BD. Et il a bien fait. Son style, qui mêle habilement mise en scène franco-belge et design typé manga des personnages, est très plaisant. La mise en couleurs de deux artistes espagnols est également de qualité, jouant sur une palette de tons plutôt clairs. En résumé c'est un bel album, plaisant à lire mais qui fait aussi réfléchir sur la file des hommes, dans un pays où tradition et modernité s'entrechoquent parfois.

07/09/2024 (modifier)