L'Aventurier
L’Aventurier est un roman inachevé d’Arthur Schnitzler (1862-1931) qu’Andrea Settimo et Alessandro Tota ont adapté et conclu d’après les notes laissées par l’écrivain.
1454 - 1643 : Du début de la Renaissance à Louis XIII Adaptations de romans en BD Auteurs italiens Italie La Mort Les petits éditeurs indépendants Treize Etrange
La mort est ce qui transforme la vie en destin Italie, 1520. Les parents d’Anselmo Ringardi sont emportés par la peste. Pour échapper à l’épidémie, le jeune noble fuit la ville et part à l’aventure. Le fin bretteur va croiser la route de brigands et de filles faciles jusqu’à sa rencontre avec Géronte et sa séduisante fille Lucrezia. Alors que le roi se meurt, la garde vient chercher Géronte qui possède l’étrange pouvoir de prédire la date à laquelle survient la mort. Durant son absence, Anselmo et Lucrézia tombent amoureux et, au retour du vieil homme, le jeune garçon lui demande la main de sa fille. Mais Géronte refuse au prétexte qu’Anselmo ne vivra pas longtemps et lui révèle qu’il mourra dans un an, jour pour jour. Fou de rage, Anselmo repart à l’aventure, bien décidé à prouver au vieux fou qu’il se trompe et qu’il reste maître de son destin quitte à remettre sa vie en jeu tous les jours. Mais Géronte ne s’est pas trompé, soucieux de protéger sa fille, il a seulement menti pour ne pas la voir partir avec un inconnu sans se douter qu’il allait changer le destin d’Anselmo en tragédie.
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Date de parution | 04 Septembre 2024 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Malgré cette couverture magnifique, et surtout ce titre en guise de promesse d'une palpitante lecture, j'ai été à deux doigts d'abandonner ma lecture à la page 84, très exactement. C'est pourtant là que commence enfin l'aventure tant espérée. Bon, en réalité, ce n'est pas vraiment d'aventures dont il va être question ici, mais plutôt de philosophie. L'aventurier est essentiellement un longue réflexion sur la vie, la mort et le sens de l'existence, et on est assez loin du rythme débridé d'une BD comme Furieuse, par exemple. L'histoire prend ici le temps de s'installer, au risque d'épuiser le lecteur par des scènes qui, de prime abord, paraissent non seulement digressives mais accessoires, et dont on peine franchement à entrevoir un sens quelconque. Et puis le choix des couleurs m'est apparu bien terne au fil de ma lecture. Si j'aime beaucoup ce principe des aplats, il manque selon moi dans le cas présent de dynamisme. Est-ce cela qui a nourri ma lassitude ? Ou l'inverse ? Pour ne rien arranger, je trouve aussi que l'univers, s'il est très original, manque de présence en terme de personnages. Je m'explique : les scènes se concentrent sur les personnages. Rarement on nous donne à voir des "figurants", d'où ce sentiment d'un univers vide, presque théâtral, à la Giorgio de Chirico (dont j'apprécie assez peu l'œuvre par ailleurs) ; sentiment que j'ai déjà éprouvé à la lecture de Celestia de Manuele Fior, et qui avait déjà un peu terni mon plaisir. Un sentiment presque malaisant qui, je le réalise, contribue grandement à alimenter mon désintérêt pour le Théâtre en général. Conséquemment, on a la sensation d'avoir affaire à des personnages allégoriques. Or ils le sont certes, mais ils manquent de chair, au moins au début. Heureusement, les choses s'arrangent, même s'il m'a fallu poireauter 80 pages. Et même, l'histoire prend enfin le relief que l'on était en droit d'attendre des quelques lignes qui, en quatrième de couverture, font office de résumé. Et là, c'est maitrisé. Les auteurs posent ce récit en douceur et là, oui, l'aventurier parvient à gagner sa place sur mes étagères. La fin est franchement maitrisé, et enfin on saisit la raison de ces fausses pistes et digressions qu'il nous a fallu essuyer avant de parvenir enfin dans le gras du scénario. Je reste malgré tout sur 3/5 (à défaut de pouvoir attribuer un 3,5) pour les deux raisons évoquées : une mise en place difficile et longuette, et un univers dépeuplé. Pour celles et ceux que ces aspects ne rebutent pas, c'est malgré tout une très bonne BD.
Treize étrange bande dessinée. - Que signifie tout ceci ? Est-il possible que quelqu'un puisse prédire l'heure de la mort ? - En effet, c'est possible. Et si vous êtes patient, vous le verrez de vos propres yeux. Si tu connaissais le jour de ta mort, cela influencerait-il le reste de ta vie ? C'est ce qui va arriver à Anselmo, un jeune homme qui a fuit son château pour échapper à l'épidémie de peste. Sur son chemin il va rencontrer une très jolie jeune femme, Lucrézia, le coup de foudre est réciproque. Son père Géronte va tout faire pour les séparer, un homme qui a le pouvoir de prédire le jour de ta mort, ce qu'il va annoncer à Anselmo, il ne lui reste qu'un an à vivre. Et cette annonce va bouleverser sa vie, le tourmenter. La mort sera le funeste compagnon d'Anselmo. La peste fera des ravages, la guerre apportera son lot de cadavres et le bourreau exécutera les condamnés. Un récit captivant, triste, cruel, onirique, pas totalement innovant, mais c'est écrit avec talent et raconté avec justesse. Tous les personnages sont formidablement campés, d'Anselmo aux seconds rôles en passant par la surprenante Lucrézia. L'aventure est bien présente avec son lot de surprises, l'amour aussi, mais le conte n'est pas loin et réflexions, il y aura. Une BD qui soulève de nombreuses questions, à toi d'y apporter des/tes réponses. Une adaptation réussie du texte inachevé d'Arthur Schnitzler. Maintenant, parlons du visuel et d'Andrea Settimo. Je découvre ce dessinateur et c'est une merveilleuse surprise. Il retranscrit à la perfection cette Italie de 1520, les décors sont soignés et très réalistes. Toutes, j'ai bien dit toutes, les planches sont superbes. Un trait légèrement charbonneux où les nombreuses hachures apportent une texture au dessin. Une mise en page cinématographique avec de nombreuses planches sans texte, elles en disent bien plus que des mots. De superbes couleurs, tantôt vives et colorées, tantôt ternes et sombres, elles suivent les ambiances du récit. Une mention toute particulière pour ce magnifique vert caca d'oie qui envahit toute la page lorsque la peste apparaît (les dernières pages sont à tomber à la renverse). Très, très beau. Un artiste à suivre ! Un merveilleux moment de lecture. Gros coup de cœur. "Pour assurer la sécurité du plus grand nombre, la souffrance de quelques-uns est un petit prix à payer". "Si tu veux rejeter la faute sur quelque chose, fais-le sur les mots. Les mots ont le pouvoir de changer le destin d'un homme".
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