Amer Béton (Tekkon kinkurito)
Will Eisner Award 2008 : Best U.S. Edition of International Material - Japan Deux petits chats volent au-dessus de la ville. Blanko et Noiro, dix ans, abandonnés à leur sort, règnent sans partage sur une cité perdue dans ses errements.
BDs adaptées en film Manga : 1996/97, l'explosion Seinen Shogakukan Taiyo Matsumoto Tonkam Will Eisner Awards
Deux petits chats volent au-dessus de la ville. Blanko et Noiro, dix ans, abandonnés à leur sort, règnent sans partage sur une cité perdue dans ses errements. Blanko sait compter jusqu'à dix, Blanko invente des chansons, Blanko espère de meilleurs lendemains, Blanko est perdu sans Noiro. Noiro pense beaucoup, Noiro sait beaucoup de choses, Noiro décide, Noiro veille sur Blanko, Noiro est perdu sans Blanko. Le coeur et l'esprit s'unissent contre les yakuzas, contre les policiers, contre les ennemis. Mais qui sont les ennemis ? Que devient la société ? Les deux chats la subissent, d'autres tentent de réagir, chacun à leur manière.
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Date de parution | 31 Mars 1996 |
Statut histoire | Série terminée 3 tomes parus |
06/09/2003
| ThePatrick
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Les avis
Ah oui en voilà un bon manga... Déjanté, violent et légèrement psychédélique sont les termes que j'utiliserais pour le décrire, et, je ne sais pas pour vous, mais moi, rien que de lire cette phrase me donnerait déjà envie d'acheter cet album. Pour vous donner une meilleure idée de l'ambiance qui se dégage de cet album, imaginez un mélange entre Akira, le film Orange Mécanique et peut-être même Ichi the killer, avec l'ambiance d'un film de Takeshi Kitano -du moins, de ce que j'en ai vu- ... expliqué comme ça, ça peut paraitre improbable, mais c'est loin d'être indigeste. Donc, oui le scénario est étrange, c'est un manga de baston, certes ! ... Mais un manga de baston hyper-poétique (avec une fin virant un peu dans le métaphysique), jouant avec la symbolique de plein d’éléments (on retrouve ces symboles dans le dessin aussi) ; bien que je n'ai pas du les saisir tous, tellement j'étais emporté par le récit qui vous fait voyager dans un monde urbain pas très reluisant. L'ultime symbole étant Noiro et Blanco, les deux chats, se complétant dans l'âme et l'esprit : le ying et le yang. Le dessin ? Au début, il faut s'y faire, il ne fait pas super maitrisé, et un peu maladroit. En somme, un bon dessin de fanzine. Mais au bout d'un moment (lorsqu'on s'y est fait), il nous parait vraiment sympa (avec cette légère touche tordue qui le rend un peu psychédélique)... Il y a néanmoins quelques cases sublimes !! Après cette excellente lecture, je serai curieux de voir le film qui fut adapté... Et aussi de lire les autres œuvres de Matsumoto. "Amer Béton"... Pour sûr, une grande œuvre.
Ayant vu le film quelques jours avant de lire la BD, j'aurai du mal à faire une critique de la BD seule tant les impressions de l'un et de l'autre se sont mélangées au cours de ma lecture... "Amer béton" est une de ces oeuvres qui sont des expériences en soi. Qui vous portent pendant la lecture et encore longtemps après. Une oeuvre marquante, au sens littéral du terme. Ce qu'on retient en premier lieu, ce sont bien sûr les personnages principaux... Blanc/Noir, Yin/Yang, deux gamins dissemblables, opposés mais complémentaires, qui ne peuvent vivre l'un sans l'autre. Leur histoire prend véritablement aux tripes, noue la gorge, remue, ne s'oublie pas. Et puis il y a ce monde qui les entoure : yakuzas, mendiants, promoteurs, dans une ambiance à la fois dure et féerique, semi-irréelle, une ambiance très particulière, unique serais-je tentée de dire. Au niveau du graphisme, je ne peux pas dire que j'ai été déçue, mais le film est tellement somptueux de ce point de vue là, notamment au niveau des décors, que je n'ai pu m'empêcher de trouver le manga moins riche. Cependant, sans le matériau d'origine, les graphistes du film n'auraient pas eu ces idées grandioses et délirantes : toutes les idées sont déjà contenues dans le manga. Elles sont juste moins détaillées et moins esthétisantes. J'aurais tendance à conseiller de découvrir "Amer béton" par le film, qui m'a semblé plus immersif que la BD... Mais d'un autre côté c'est sans doute parce que j'ai découvert cette oeuvre dans cet ordre. Il est probable que si j'avais commencé par le manga je vous conseillerais d'en faire autant.
Merci à Tonkam d'avoir profité de la sortie du film d'animation "Amer béton" pour éditer cette intégrale des trois albums initialement parus (et introuvables en librairie actuellement). Ce véritable chef-d'oeuvre du manga se devait en effet d'être à nouveau accessible à tous, et cet album arrive donc à point nommé. "Amer béton", c'est plus de 600 pages d'une histoire brutale, urbaine, déconcertante et passionnante. En réalité et au premier abord, l'album représente tout ce que les détracteurs de la BD nippone voient en elle : de la violence gratuite à tout va, une histoire malsaine et basique, un dessin en noir et blanc édité dans le sens Japonais, "à l'envers". Mais penchons nous plus en avant sur cette petite bible : "Amer béton" est chargé de symbolisme, de part et d'autre de l'album, donnant à ce manga une ambiance incroyable et très personnelle. Le vent s'engouffrant dans les tours de béton, la ville mourrant petit à petit, sa population survivant dans une vérité factice, tout pèse ici de tout son poids sur le lecteur qui est happé dans cet univers hors du commun. Et dans cette ville "trésor", on se passionne pour l'histoire et la destinée de Blanko et Noiro, tout simplement parce que leur profil psychologique est passionnant. Blanko est un enfant à qui il manque une très grosse part d'intellect. Et c'est son simili-autisme qui le rend incroyablement touchant, révélant sa joie dans les pires situations, et permettant finalement à Noiro de s'attacher à ce monde de merde et de haine. Il manque aussi à Noiro une très grande part d'un autre élément essentiel à la survie humaine, que vous découvrirez lors de la lecture de cet album. A priori invisible, cet élément transformera petit à petit un Noiro responsable, dur et au coeur sec, en véritable dépendant de Blanko qu'il éduque pourtant à son quotidien hostile. Comme dit précédemment, "Amer béton" est avant tout une oeuvre pleine de symbolisme, parfois de manière graphique (une petite tortue rencontrée au détour d'une page n'y est jamais par hasard...) et parfois de manière narrative (les contradictions Noiro/Blanko, Frère du jour/Frère de la nuit,...), donnant à l'histoire une réelle profondeur et au lecteur de nombreuses pistes de réflexion. La fin et la rencontre de l'étrange Itachi vous donnera à elle seule manière à réfléchir de longues minutes, pour le peu que vous vous investissiez dans la lecture de ce pavé. Un mot sur le dessin pour finir : aux premiers abords, il peut sembler n'être que peu maîtrisé, mais attention aux fausses apparences : "Amer béton" est tout simplement le manga le plus expressif qu'il m'ait été donné de lire. Les personnages volent littéralement de pages en pages, donnant l'espace d'un instant au lecteur que la ville gigantesque n'est qu'un jouet aux yeux des différents protagonistes de cette histoire. Les personnages par leurs attitudes et leurs mimiques possèdent un pouvoir narratif incroyable, tant l'humanité transpire du trait de l'auteur (et de son studio). L'utilisation de trames est réduite à sa plus simple expression, donnant à l'auteur tout l'espace nécessaire pour s'exprimer. En bref, difficile à tout lecteur de passer à côté d'un album qui à mes yeux a autant d'importance dans le paysage de la bande dessinée internationale qu'un Watchmen, par exemple. Bonne lecture ! Oh, j’oubliais : je trouve le titre français génial, poétique et idéal.
Sans partager l’enthousiasme débordant de Patate, j’avoue qu’Amer Béton fait partie des très rares mangas que j’apprécie. Ici *mode cliché ON* pas question d’étudiant qui collectionne les petites culottes de ses copines, de bastons à n’en plus finir à coups de rayons atomiques sortis des poings, de champions de badminton rivaux en quête de gloire absolue ou de duels entre monstres sortis de cartes à jouer, comme dans 99% de la BD nippone *mode cliché OFF*, mais l’histoire étrange de deux gamins paumés dans une ville en train de perdre son âme. « Etrange » est vraiment un mot qui convient à cette BD où des dialogues parfois pipi-caca en côtoient d’autres plus poétiques ou philosophiques, où l’ambiance passe du délire à la tristesse et la mélancolie, de l’extrême violence (il y a certaines scènes très sanglantes) à la tendresse… Moi, personnellement, ces mélanges me rappellent assez Kitano… Si on ajoute à ça que ça parle de flics et de yakuzas et qu’il n’y a pas vraiment un scénar super fouillé (il y a une intrigue évidemment, mais on suit moins une histoire que des parcours qui s’entrecroisent), oui, vraiment, moi ça me rappelle le cinéma de Kitano, et bien que je n’en sois pas un fan absolu, j’avoue que ce n’est pas pour me déplaire. « Etranges » encore, les dessins. On ne peut clairement pas dire que ce soit joli, mais ils ont… comment appeler ça… du caractère, de la personnalité, du charme… C’est clairement pas du Marini, du Guarnido ou du Masbou, mais on est bien loin du trait fade et des personnages aux airs complètement niais que l’on retrouve, là encore excusez-moi du cliché, dans l’immense majorité des mangas (du moins pour ceux publiés en France, mais comme le fait remarquer ThePat très peu de mangas « underground » sont traduits dans la langue de Joey Starr) (ben oui, pourquoi pas Joey Starr, y a pas que Molière quand même !). Bref, de prime abord, on peut trouver ça moche, et pourtant, c’est CE style-là qu’il fallait à cette série pour lui donner tout son charme. Les dialogues sont bons, le personnage de Blanko est parmi les plus attachants que j’aie pu découvrir dans mes lectures récentes (j’aime un peu moins Noiro ; son côté « grand frère protecteur et ténébreux » sentant un peu trop le déjà-vu), et malgré la relative absence d’intrigue très élaborée dont je parlais tout à l’heure, on ne s’ennuie jamais, c’est très rythmé, on a toujours envie de savoir la suite et on s’enfile les 3 tomes d’une traite. J’hésite quand même pour la note, parce qu’il y a une sacrée ombre au tableau : la fin, qui ne m’a pas totalement convaincu. Je ne veux pas en dire trop pour ne rien dévoiler, mais le côté « mystique » de certaines des scènes finales m’a un peu gonflé, et surtout, la conclusion fait un peu bâclée, un peu forcée. C’est dommage et j’avoue que ça m’a malheureusement gâché une bonne partie du plaisir que j’avais pris à lire cette BD. Je mets quatre étoiles quand même, mais disons que c’est plutôt un 3,5/5… Mais ça reste une lecture que je vous recommande !
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