Les Crayons

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)

Récit intimiste autour d'un secret de famille.


1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Autobiographie Limousin Secrets de famille...

Récit autobiographique et nostalgique sur l’enfance solitaire de l’auteur dans le Limousin des années 70. Beau roman graphique intimiste essentiellement en noir et blanc retraçant une solitude emplie d'une tendre culpabilité.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 03 Avril 2024
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Les Crayons © Futuropolis 2024
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)
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20/09/2024 | Cleck
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Par Pierre23
Note: 4/5
L'avatar du posteur Pierre23

J'ai été particulièrement touché par cet album en forme de journal intime. On comprend très rapidement que cette l'histoire relate l'enfance de l'auteur lui-même. Le récit est écrit à la première personne et Frédéric Bihel se dessine, revenant avec sa mère dans le petit village du Limousin qui l'a vu grandir à partir de ses 6 ans. Ce qui frappe d'emblée c'est la mélancolie. L'auteur a d'ailleurs choisi pour ouvrir le récit cette citation: "j'ai commencé tôt la nostagie". Ca donne le ton. Plus qu'une nostalgie d'ailleurs, c'est une profonde mélancolie, voire une grande tristesse par moment qui nous prend et qui m'a longtemps accompagné après avoir refermé le livre. Pourtant l'enfance de ce petit garçon qu'on découvre n'est pas décrite comme étant particulièrement triste ou difficile. Certes il semble un peu seul, un peu reveur. Et certes, il y a bien quelques brimades à l'école mais rien de plus ce que n'importe qui n'a sans doute déjà vécu lui-même. Il est difficile de mettre des mots précis pour décrire cette mélancolie que j'ai ressentie dès le début. Sans doute le dessin très fin et très doux accentue ce sentiment. L'utilisation du crayon à mine et du fusain renforce le coté fragile du récit et du souvenir, comme si un coup de gomme pouvait tout effacer. L'atmosphère des années 70 est extrêmement bien rendue aussi avec ce sentiment un peu bizarre que le temps s'écoulait plus lentement à cette époque et dans cette campagne. "Chaque jour est un continent à lui tout seul" peut-on lire dans cette première partie. Pour avoir grandi dans cette région également (dans les années 80 pour ma part), ces planches ont véritablement vibré en moi. L'utilisation de la couleur par petites touches est astucieuse et vient mettre en évidence un élément précis du récit, comme un morceau souvenir d'enfance plus prégnant. La deuxieme partie voit l'enfant s'installer à Limoges avec sa mère. Là encore la description simple mais extremement parlante de leur nouveau cadre de vie m'a remplit de mélancolie: "On vit maintenant dans un plus petit appartement, plus vetuste. Mais tout va bien". Il va se passer un événement important qui va amener un dénouement que j'ai trouvé absolument bouleversant. Mais il est difficile d'en dire plus sans abimer la lecture de ceux qui vondront découvrir cette très belle et très intime histoire. A découvrir!

28/04/2025 (modifier)
Par Cleck
Note: 3/5
L'avatar du posteur Cleck

Délicate BD intimiste s'appuyant sur de belles illustrations crayonnées essentiellement en noir et blanc. L'autobiographie nous mène dans un Limousin campagnard puis urbain, nous y suivons les jeunes années de l'auteur, où sans misérabilisme apparaissent des souvenirs de jeux, mais aussi une tendre solitude. Cette BD échappe-t-elle à l'habituel défaut de ces récits intimistes, de se restreindre au seul fait divers, au seul souvenir, pour avec une ampleur désirable porter un regard, un point de vue plus général sur une situation vécue ? Pas vraiment, le regard sociologique sur la société campagnarde d'alors est bien effacé, et l'adulte retranscrit avec une seule affectueuse nostalgie le curieux épisode de l'école buissonnière. Il faut alors espérer que le lecteur soit emporté par l'anecdotique, sensibilisé, touché par le récit. Sur ce dernier point, Frédéric Bihel a tout bon : son style graphique pertinent et le choc final bouleversant retiennent notre attention. Une jolie lecture, agréable de tendresse, touchant juste et échappant à l'anecdotique grâce à une révélation finale donnant a posteriori davantage de sens à l'ensemble. Certes en jouant sur la seule corde sensible, mais avec une délicatesse touchante, tristement sympathique.

20/09/2024 (modifier)