On a perdu la guerre mais pas la bataille (We lost the war but not the battle)
La première bande dessinée écrite et illustrée par Michel Gondry. Michel Gondry a grandi en France, dans la terreur de devoir un jour accomplir son service militaire : il a finalement réussi à se faire réformer, mais l’angoisse de voir son imposture découverte ne l’a pas quitté. C’est pour lui la source d’affreux cauchemars, dont cette bd totalement loufdingue est l’illustration.
Absurde Johnny Hallyday Le service national (ou service militaire) français Les petits éditeurs indépendants Séries avec un unique avis
La France, au début du XXIe siècle : suite à une guerre civile, le pays est désormais divisé entre la Province et l’Île-de-France – dirigée par Johnny Hallyday, qui a pris ses quartiers à l’Élysée. Pour se préparer à la grave menace militaire qui plane sur Paris, le président rappelle quatre ex-étudiants d’art, une bande de copains qui ont échappé au service national en trichant honteusement lors de leurs trois jours. Cette fois, ils ne pourront se soustraire à la conscription sous aucun motif, pas même la mort. Les trois garçons doivent d’abord déterrer leur ami, décédé depuis un bon moment – un cadavre plutôt alerte d’ailleurs – et sont enrôlés pour contrer l’attaque des ISA, une dangereuse armée exclusivement féminine, qui ne recule devant aucun moyen pour obtenir la victoire.
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Date de parution | 15 Février 2012 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Même si Gondry est français, l’album a d’abord été publié aux Etats-Unis en anglais. Je ne connais pas trop Gondry, n’ayant vu aucun de ses films, et devinant juste quelqu’un de créatif et d’atypique. Ce que confirme cet album ! C’est une sorte d’ovni, très marqué par l’underground, que ce soit pour le trait (parfois grossier, mal assuré, faisant fi des conventions au niveau des perspectives par exemple) ou le propos, volontiers provocateur et iconoclaste. L’intrigue est en effet des plus loufoques et absurdes, dans les grandes lignes ou dans les détails. Gondry, au travers de son histoire, semble se défouler contre les « autorités », qu’elles soient militaires (un clone de Bigeard totalement déjanté mène une guerre débile contre des hordes de féministes communistes – et il y a une bonne charge contre e service militaire au début – qui doit sans doute être en partie autobiographique) ou politiques (Johnny Hallyday est un président improbable de l’Ile de France). L’histoire ressemble à une grosse farce, ponctuée de sous-entendus et d’images graveleuses, d’images quasi surréalistes, avec un scénario qui semble avoir été en partie improvisé. Totalement inclassable – et pas courant – cet album est une curiosité qui risque de déconcerter ceux qui tomberont dessus. Mais c’est assez frais et sort du formatage habituel. Note réelle 2,5/5.
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