Mon infractus
En juin 2022, l'auteur, 48 ans, fait un infarctus. Partant de cet événement et de sa relation avec son médecin traitant, madame Leblanc, qui prononce infractus, il propose une digression sur sa vie, et notamment sur sa passion pour la musique.
Autobiographie Musique
En juin 2022, à 48 ans, Hervé Bourhis a fait un infarctus. Il y a survécu. Tout le monde lui a dit alors : « Tu as le sujet de ton prochain livre ». Son formidable médecin traitant, qui s’appelle Madame Leblanc, prononce « infractus », ce qui est surprenant pour une professionnelle. A ce stade, Hervé n’avait aucune envie d’en faire une bande dessinée, surtout qu’il y a pléthore de livres de témoignage du genre : Mon cancer et moi, Ma dépression mon amour, 50 nuances de mycoses. En BD, ça a donné quelques chef-d’œuvres mais c’est rare. La grippe intestinale ne donne pas le talent, la gastro ou les hémorroïdes non plus. Bon, vous avez compris l’idée. Instagram en est rempli, de ces témoignages édifiants. Chaque particularité médicale, chaque névrose a son strip quotidien, suivi par beaucoup de gens. C’est de l’art-doudou, nombriliste et narcissique… Non, Hervé Bourhis ne tombera jamais dans ce travers. C’est très vulgaire. Ça relève de l’intime, n’insistez pas, il a sa dignité. Il va plutôt vous raconter ses souvenirs de DJ amateur. Il y aura des anecdotes amusantes ! Des people ! Roméo Elvis et Philippe Katerine par exemple. Il y aura aussi des passages plus névrotiques et monomaniaques si ça peut vous rassurer. Et vous verrez au final que les deux vont parfaitement se mêler, offrant un livre émouvant, décalé, érudit, personnel, et surtout incroyablement drôle. Hervé Bourhis dépasse largement le sujet initial de son album pour dépeindre sa passion pour la musique et la mettre en relation avec son accident médical ! De disquaires en soirées, les anecdotes fusent. En se livrant sans retenue, mais paradoxalement avec beaucoup de pudeur, Hervé Bourhis signe un album vibrant, intime et touchant. Une vraie pépite.
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Date de parution | 03 Avril 2024 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Je pensais avoir lu plus de trucs d'Hervé Bourhis mais je ne retiens que Comix Remix et Piscine Molitor. Ce dernier parle de Boris Vian mort d'un infarctus à seulement 39 ans d'ailleurs. C'est ce qui survient à l'auteur à 48 ans et il nous le raconte sans trop rentrer dans les détails médicaux ni le larmoyant ni l'apitoiement. Il se félicite des progrès médicaux où on survit à cette épreuve et la pose d'un stent se fait par un simple trou dans le poignet là où il fallait auparavant une opération à coeur ouvert. En réalité après quelques pages il nous parle rapidement de sa vraie passion de DJ, de ses copains du milieu, de concerts dans des bars et de chasse aux vinyles. J'avoue que je suis bien béotien par rapport à tous les groupes underground qu'il peut citer et encore moins averti sur l'art du Mix. Une lecture qui reste fluide même si ça saute parfois du coq à l'âne. Le dessin est également plaisant à regarder. A un moment l'auteur se moque gentiment des blogs ou bande dessinée nombrilistes sur les maladies, réelles ou imaginaires, et un extrait sur un névrosé m'a fortement rappelé L'homme le plus flippé du monde y compris sur l'imitation du style de dessin.
En préambule, il me semble important de signaler qu'il n'y a pas d'erreur orthographique dans le titre de cette BD. En effet, ainsi que le précise Bourhis lui-même, c'est sa propre doctoresse qui parle d'infractus, et non d'infarctus, ce dont il est le premier à s'étonner. Cette précision étant faite, let's go ! Bon, j'aime bien Bourhis. C'est un type drôle, qui parle de musique (beaucoup), et qui produit en général de super scénarios, au minimum pas mal. Ses bouquins sur le rock, la black music... Je les ai tous et ils sont excellents, de véritables mines d'informations. De même pour Le Petit livre de la cinquième République et Le Petit livre de l'écologie, très étonnants. Là, on a un truc un peu bâtard et qui part un peu dans plusieurs directions en même temps, comme si l'auteur ne savait soudain plus sur quel pied danser. C'est très largement autobiographique, et même exclusivement. Bourhis nous parle (un peu) de son passage à l'hosto, consécutif à son arrêt cardiaque, mais livre surtout des anecdotes sur son passé (faut-il parler au passé ? Bourhis lui-même s'interroge. là-dessus...) de DJ. L'ensemble est assez décousu et ne possède pas vraiment de fil conducteur. Au début, j'étais un peu désarçonné, mais rapidement, on finit par rentrer dedans. En cela, Mon Infractus est un petit peu en deçà du reste de son œuvre. Néanmoins, cela ne gâte pas la lecture car son dessin est vraiment cool, et puis ça reste drôle, avec un sacré recul, J'ai notamment beaucoup aimé les reproductions de flyers (si ce sont bien des repros de flyers qui ont existé...). On y croise en outre une galerie de stars, dont Etienne de Crécy. Ce fut d'ailleurs pour moi l'occasion d'apprendre qu'il était le frère de Nicolas de Crécy, l'auteur de BD !!! Reste que quand on apprécie Bourhis, on n'est pas complètement insensible à ce qui lui est arrivé. En définitive, cet ego-trippes (ainsi qu'il le qualifie lui-même) constitue une fort sympathique lecture, mais nullement indispensable.
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