Enfer portatif
Pierre l'Aveugle et Paul le cul-de-jatte forment un duo peu ragoûtant.
Casterman : Un monde École européenne supérieure de l'image Handicap La cécité Les petits éditeurs indépendants
Pierre l'Aveugle et Paul le cul-de-jatte forment un duo peu ragoûtant. La vie ne les a pas gâtés, mais il faut bien s'entraider. Et comme ils passent régulièrement la nuit au poste, il faudra l'intervention bénéfique et totalement désintéressée de Barbara Casablanca pour les sortir de la rue. Mais le traitement de faveur de la brave dame, branchée macrobiotique, se révèle bien pire encore que les humiliations des policiers. Un conte noir et grinçant, aux personnages improbables, dignes représentants des zones d'ombre de l'âme humaine.
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Date de parution | Août 2003 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
C’est une histoire sans queue ni tête, et presque sans commencement ni fin, tant la dernière page complète la première, en nous donnant l’impression que tout recommence, se poursuit sans fin, alors que rien ne nous est donné pour comprendre qui sont les deux personnages principaux, d’où ils viennent, où ils vont, comme s’ils étaient lancés à fond sur une réalité parallèle à la nôtre ou à ceux qu’ils croisent. Trajectoire linéaire et sans détours « explicatif » que celle de nos deux bonhommes, Paul le nain tétraplégique, inlassablement portés par Pierre, grand type un peu naïf, et aveugle. Mais leur « road movie » improbable les fait rencontrer d’autres personnages, presque tous marqués – à des degrés divers – par une faille, un quelque chose de bizarre, d’anormal : nous voyons là des freaks se croiser, dans une aventure qui est pleine de vie, d’amertume, d’humour (souvent noir) parfois. Les aventures un peu loufoques m’ont un temps laissé circonspect, mais je suis rapidement tombé sous le charme, et ai été captivé par ces « rencontres », Pierre et Paul se retrouvant brinquebalés par les événements, et ce d’autant plus qu’une fois séparés, ils sont tous les deux physiquement dépendants des autres pour se déplacer. L’histoire en elle-même est simple, et cette simplicité est accentuée par le dessin en Noir et Blanc d’Ayroles, qui use d’un trait gras, centré sur les personnages, faisant souvent l’économie des décors. C’est un album que j’ai trouvé chouette et original (loin des expérimentations liées à l’oubapo que fera ensuite Ayroles), qui déconcertera sans doute certains de ses lecteurs, mais sur lequel je vous recommande de jeter un coup d’œil, il en vaut la peine.
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