Avengers - La Rage d'Ultron

Note: 2/5
(2/5 pour 1 avis)

Il a bien longtemps, Ultron fût vaincu et envoyé dans l'espace. Mais des années plus tard, l'intelligence artificielle qui voulait détruire la Terre parvient à conquérir un nouveau monde.


Avengers Marvel Super-héros Univers des super-héros Marvel

Désormais, Titan, la planète natale de Thanos, est aux mains d'Ultron ! Starfox va alors demander l'aide des Avengers et notamment celle d'Hank Pym, le créateur du redoutable robot.

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 12 Novembre 2015
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Avengers - La Rage d'Ultron © Panini 2015
Les notes
Note: 2/5
(2/5 pour 1 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

06/10/2024 | Présence
Modifier


Par Présence
Note: 2/5
L'avatar du posteur Présence

Je suis ton père. - Cette histoire est parue sous la forme d'un tome sans prépublication en épisode, en 2015. Elle est écrite par Rick Remender avec des dessins et un encrage de Jerome Opeña, aidé par Pepe Larraz pour les dessins, et Mark Morales pour l'encrage. La mise en couleurs a été réalisée par Dean White, assisté par Rachelle Rosenberg et Dono Sanchez Almara. L'histoire commence il y a de cela quelques années en arrière, alors que les Avengers sont en plein combat contre Ultron, au cœur de Manhattan. L'équipe se compose de Captain America (Steve Rogers), Thor (Odinson), Wasp (Janet van Dyne), Yellowjacket (Hank Pym), Vision, Scarlet Witch (Wanda Maximoff), Beast (Hank McCoy), Hawkeye (Clint Barton), et Iron Man (Tony Stark). Ce combat dure 23 pages. Puis l'histoire passe au temps présent. L'équipe se compose alors de Catpain America (Sam Wilson), Thor (version féminine), Wasp (Janet van Dyne), Giant-Man (Hank Pym), Vision, Scarlet Witch (Wanda Maximoff), Sabretooth, Quicksilver (Pietro Maximoff), Spider-Man (Peter Parker) et Steve Rogers. Ultron est de retour et il a décidé de s'installer sur Titan, le satellite de Jupiter, qui abrite une colonie d'Éternels. Pour la deuxième fois, Rick Remender effectue un travail de commande. La première fois, il s'agissait de concevoir, développer et écrire un événement fédérateur pour l'univers partagé Marvel, voir Axis (2014). Cette fois-ci il s'agit de ramener sur le devant de la scène le personnage d'Ultron, pour créer une synergie avec le deuxième film des Avengers réalisé (2015) par Joss Whedon. Dans un premier temps, le lecteur part confiant car Rick Remender a prouvé ses compétences de scénariste sur deux excellentes séries comme Uncanny X-Force et Uncanny Avengers. Jerome Opeña et Dean White ont également déjà collaboré ensemble pour les premiers épisodes de Uncanny X-Force, avec des pages d'une beauté à couper le souffle. Le lecteur tique un peu quand il se rend compte qu'Opeña n'a pas tout dessiné et que White n'a pas réalisé l'intégralité de la mise en couleurs. Néanmoins confiant, le lecteur se plonge dans le récit et commence par ce premier combat de 23 pages dans le passé. Sans grande surprise, il se rend compte que les civils sont absents de cette partie, que les Avengers échangent des coups contre Ultron, sans grand espoir, jusqu'au retournement de situation final. Ça pète de partout, dans de très jolies explosions de couleurs. Les personnages sont bien détaillés, et leur positionnement permet de tous les distinguer sans qu'ils ne se marchent sur les pieds. En revanche, le lecteur à l'impression étrange que chaque corps à corps se déroule dans un environnement à ciel ouvert, dans des endroits spacieux, ce qui ne correspond pas tout à fait à un combat dans un milieu urbain dense. Sans surprise, cette impression découle d'une absence régulière d'arrière-plan, remplacé par des camaïeux de couleurs, très jolis soit dit en passant. Cette première confrontation se termine avec un face-à-face entre Ultron et son père, avec énoncé des quatre vérités de l'un et de l'autre, des répliques cinglantes et pénétrantes, sans toutefois aller beaucoup plus loin que les précédentes rencontres de ce genre. Après ce prologue un peu long, le lecteur se dit que l'histoire va rentrer dans sa phase de développement, dans l'exposé de l'intrigue. Le lecteur découvre une séquence de huit pages dédiée aux Descendants que tout le monde semble identifier sans difficulté. À l'évidence, il ne s'agit pas d'une partie pour néophytes en comics, car ce groupe est déjà apparu dans des épisodes d'une autre série écrite par le même scénariste, Secret Avengers. Il s'agit donc d'une utilisation pointue d'un élément de continuité de l'univers partagé Marvel. Il est possible de comprendre ce passage sans avoir lu le tome évoqué, car Remender fait l'effort d'être intelligible, mais alors il arrive comme un cheveu sur la soupe, uniquement destiné à introduire (de manière assez artificielle) un dispositif dans l'intrigue, essentiel pour la suite. Séquence suivante, le lecteur apprend où s'est installé Ultron, et voit le retour d'un ancien Avenger au pouvoir très controversé (son pouvoir avait été pointé du doigt dans la série She-Hulk de Dan Slott) que Remender met en avant dès le départ, à nouveau de manière assez massive pour que le lecteur comprenne sur le champ à quoi il va servir, désamorçant une partie du suspense. Et puis, c'est reparti pour une longue séquence de combat entre l'équipe actuelle d'Avengers (en 2015) et Ultron. À nouveau le lecteur doit être au fait de la continuité de début 2015 pour comprendre pourquoi Captain America a des ailes, et pourquoi Thor est une femme (sans parler des changements intervenus chez Sabretooth dans Axis). Du coup, le lecteur se dit que ce récit s'adresse à un public bien au fait de l'actualité de l'univers partagé Marvel au premier trimestre 2015. Toutefois, il y a cette réapparition d'Ultron, en direct de sa neutralisation à la fin de la première partie, qui fait totalement l'impasse sur la majeure partie de ses apparitions dans la continuité ayant eu lieu entretemps. Étrange approche de la continuité. De la même manière, la composition de l'équipe des Avengers est un compromis entre les Mighty Avengers de 2015 (la série alors écrite par Al Ewing), avec un soupçon d'Avengers de Jonathan Hickman (qui sont pourtant occupés ailleurs à cette époque). Étrange manière de se réclamer de la continuité tout en affichant ne pas pouvoir la respecter. Au total, le lecteur a droit à 85 pages de combat sur un récit qui compte environ 110 pages. Encore une fois, comme il est d'habitude dans ces Événements à l'échelle de la planète, les civils normaux brillent par leur absence, et même les supercriminels semblent avoir tous été à la pêche pendant ce déchaînement d'Ultron. Tout aussi bizarre, Ultron semble contraint de conserver sa personnalité dans un corps robotique unique, sans possibilité de de se répartir dans plusieurs, de fonctionner en réseau. Même si le choix d'un tel pourcentage de pages dévolues au combat peut surprendre, il peut se comprendre sous réserve que le spectacle soit époustouflant. Les premières pages font preuve d'une précision chirurgicale dans l'encrage, de compositions chromatiques époustouflantes, et déjà de la disparition des arrière-plans au profit de jolies couleurs. Le lecteur doit donc s'attendre à se passer de décors plusieurs pages durant, de manière chronique. Ce n'est pas tellement surprenant si l'on songe que les délais de production ont contraint Jerome Opeña à se faire assister par un autre dessinateur et un autre encreur (sans parler de Dean White assisté par deux autres metteurs en couleurs). Durant certaines séquences, le lecteur remarque également que les traits deviennent trop fins, se brisant dans les contours des formes, produisant une étrange impression d'encrage trop fragile, en opposition par rapport à la nature des combats brutaux et massifs qui sont représentés. S'il n'est pas possible de repérer quand Mark Morales (un vraiment bon encreur) se substitue à Opeña, il est possible d'identifier les cases et les pages réalisées par Pepe Larraz qui n'est pas au même niveau qu'Opeña. À certains moments, le lecteur se lasse également de voir les personnages se taper dessus comme des sourds, sans avancée lisible dans le combat. À d'autres moments, le lecteur est époustouflé par une case ou une page d'une force inouïe, d'une beauté surnaturelle. La première fois qu'Ultron surgit de Terre (deuxième planche de bande dessinée), sa force est incroyable, le lecteur ressent l'onde de choc. Par contre il a du mal à comprendre comment le bouclier de Captain America peut couper la tête d'Ultron en deux, 2 pages plus loin, car il me semblait être en un métal aussi résistant que le bouclier (sûrement une mauvaise copie). Quelques pages plus loin, Ultron se retrouve enserré dans un poing géant, et Dean White effectue un incroyable travail avec les couleurs pour donner l'impression d'une quantité infinie de fils venant former ce poing. Lorsqu'Ultron arrive à proximité de la Terre, Opeña compose une magnifique case occupant les deux tiers d'une double page, mettant en évidence le caractère massif de cette arrivée (du coup le lecteur se demande comment fait un objet céleste aussi massif pour ne pas provoquer des raz-de-marée). Ainsi de séquence en séquence, entre deux suites de cases dépourvues de décors, le lecteur tombe en pâmoison devant une case parfaite, ou une situation magnifique. Malgré tout, il reste une impression de long tunnel de combat pas très bien mis en scène, pas toujours intéressants visuellement. Effectivement du point de vue de l'intrigue, le récit se compose essentiellement des deux très longs combats, et d'un plus court entre les deux. Heureusement l'intrigue ne se limite pas à ces affrontements physiques, il y a également un questionnement sur le sentiment paternel et l'amour filial. Alors que le lecteur s'attend à un jeu de miroir entre père et fils (d'un côté Hank Pym & Ultron, de l'autre Ultron & Vision), le scénario se concentre essentiellement sur la relation Hank Pym / Ulton. Rick Remender a l'idée pertinente de s'interroger sur l'amour paternel quand le fiston (Ultron) a mal tourné. A priori, quand Marvel a créé cette ligne et ce format de Original Graphic Novel (OGN), c'était pour disposer d'une collection de prestige, afin de mettre en valeur des personnages au faîte de leur gloire. Au fil des albums, le lecteur constate que les impératifs éditoriaux priment sur le contenu et la qualité. C'était déjà vrai pour Endless Wartime où Warren Elllis avait hérité d'un dessinateur moyen, c'est aussi vrai ici aussi où Rick Remender a dû boucler son scénario rapidement, et où Jerome Opeña a été prié d'accélérer pour rendre son travail à temps (c'est-à-dire avant la sortie du deuxième film Avengers). Certes, les pages sont jolies et le scénario remue le couteau dans la plaie béante de la relation père / fils. De ce point de vue, le lecteur en attente de combats homériques et de tragédie y trouvera son content, 4 étoiles. Mais d'un autre côté, le lecteur maîtrisant sa continuité aura bien du mal à passer outre le rapiéçage malhabile avec les événements courants de l'époque (rapiéçage inutile, pour coller à une continuité, sans raison apparente), et parfois incohérent, telle l'absence d'Ultron sur Terre entre les deux combats principaux (alors qu'il s'est manifesté à de nombreuses reprises, encore pas plus tard que dans Age of Ultron qui finalement était meilleur dans le genre blockbuster que le présent récit). Il se lassera de ces pages interminables de combats qui n'avancent pas, et de la diminution des capacités technologiques et informatiques d'Ultron. 2 étoiles.

06/10/2024 (modifier)