Original Sin

Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)

Uatu a été tué. Le meurtre a eu lieu sur la Lune avec une arme inconnue, capable d'abattre un extraterrestre vivant là depuis des millénaires. Ses yeux ont été dérobés et ce détail macabre soulève une importante question : qui possède désormais les secrets détenus par le Gardien ?


Auteurs brésiliens Marvel Super-héros Univers des super-héros Marvel

Nick Fury et les Avengers doivent rapidement le découvrir. Cependant, Les héros ignorent encore qu’au cours de leur enquête, de nombreux secrets vont être dévoilé Une grande saga qui aura des conséquences dramatiques pour les héros Marvel.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 04 Novembre 2015
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Original Sin © Panini 2015
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)
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13/10/2024 | Présence
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Par Présence
Note: 3/5
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Crossover alourdi par les diktats et oukases éditoriaux - Ce tome comprend les 8 épisodes de la série principale Original Sin, initialement publiés en 2014, écrits par Jason Aaron, dessinés et encrés par Mike Deodato. Il comprend également un prologue de 8 pages paru dans Point one numéro 1, l'épisode zéro de Original sin. - - Behold the watcher (8 pages, scénario d'Ed Brubaker, dessins et encrage de Javier Pulido) - Tous les trois ans, Uatu (le gardien) rentre en transe ; deux voleurs non identifiés en profitent pour pénétrer dans sa demeure et dérober des connaissances. Dans ce court prologue, Ed Brubaker introduit quelques notions supplémentaires sur la vie d'Uatu pour préparer Original Sin. Javier Pulido dessine de manière rétro, en évoquant les années 1960, avec un hommage appuyé à Steve Ditko. Une introduction plaisante, mais très cryptique. - - Original Sin zéro (scénario de Mark Waid, dessins de Jim Cheung avec Paco Medina, encrage de Rag Morales, avec 4 autres encreurs) - Sam Alexander (le nouveau Nova de l'époque) apporte un cadeau un cadeau à Uatu sur la Lune. Il découvre une armurerie contenant un Ultimate Nullifier, et apprend les origines de la vocation des Watchers. Mark Waid trouve immédiatement le bon ton pour rendre compte de la jeunesse de Sam Alexander, et les dessins de Jim Cheung sont très agréables, même si les compléments de Medina ne disposent pas de la même finesse. Cet épisode remplit son office d'introduction (avec rappel sur les Watchers), avec plusieurs images splendides, même si certaines informations sont un peu parachutées. - - Original sin 1 à 8 (scénario d'Aaron, dessins et encrage de Deodato, mise en couleurs de Frank Martin) - Sur la Lune, il se produit une grosse explosion dans la demeure d'Uatu. Thor contacte Captain America (Steve Rogers) pour signaler le meurtre d'Uatu. Captain America se rend sur place avec Wolverine (Logan), Black Widow (Natacha Romanova) et Nick Fury. Iron Man (Tony Stark) est déjà sur place. Uatu a été abattu d'un balle en plein front, et le meurtrier l'a énuclée, lui enlevant ses deux globes oculaires. Nick Fury demande à Black Panther (T'challa) de recruter des superhéros pour enquêter. Son choix se porte sur Doctor Strange & Punisher (Frank Castle), Ant-Man (Scott Lang), Emma Frost, Winter Soldier (Bucky Barnes), Moon Knight (Mark Spector), et quelques autres. Le précédent crossover de grande ampleur avait été conçu et écrit par comité : Avengers VS X-Men de Brian Michael Bendis, Jason Aaron, Ed Brubaker, Jonathan Hickman, et Matt Fraction, soit cinq scénaristes différents. Cette fois-ci, c'est Jason Aaron qui s'acquitte de la tâche complexe de raconter une histoire intégrant toutes les contraintes éditoriales. Première contrainte : trouver une idée pour impliquer toutes les autres séries mensuelles publiées par Marvel Comics. Le principe retenu : Uatu qui observe tout ce qui se passe partout stocke cette information dans ses yeux. Le détenteur d'un de ses globes oculaires réussit à le faire exploser et à libérer ainsi une foultitude de secrets honteux (les péchés) qui vont être révélés. Mais ces révélations n'interviennent que dans les séries mensuelles, pas dans le crossover lui-même (en faisant abstraction de Matt Murdock s'exclamant Je sais qui a tué ma mère). Donc Aaron se retrouve à mettre en place la mécanique des révélations, sans pouvoir l'exploiter. Deuxième contrainte : justifier de l'évolution de deux personnages un peu encombrants, en plus d'Uatu dont le sort est réglé. Aaron s'acquitte également de cette tâche : son intrigue permet d'amener ces deux personnages exactement dans la position définie par les responsables éditoriaux. Troisième contrainte : raconter une histoire satisfaisante en elle-même. Jason Aaron choisit de construire son récit sur la base d'un meurtre et de l'enquête qui s'en suit pour l'élucider. Cette enquête est assez vite parasitée par la première et la deuxième contraintes qui dictent l'identité du meurtrier, et qui imposent des séquences dont l'intérêt ne se comprend qu'au regard de ces obligations. Le lecteur découvre donc une enquête qui avance tant bien que mal, régulièrement interrompue par d'autres événements. Pour que tous ces éléments s'agrègent, Aaron se retrouve donc dans l'obligation de rajouter un ennemi supplémentaire (trois en fait). Il a pris l'option de piocher dans les supercriminels de deuxième, voire troisième ordre (dont un qu'il avait déjà utilisé dans la série Ghost Rider), plutôt que d'utiliser à nouveau un supercriminel de premier plan. Ce choix lui donne un peu de liberté quant aux motifs de ces criminels. En revanche leurs agissements tirent le récit dans une autre direction, et leurs personnalités restent très superficielles. Il faut donc attendre le sixième épisode pour que le récit prenne une direction claire, et qu'Aaron ait la latitude de mettre en avant le héros qui devient le personnage principal du récit, avec une révélation sur The Unseen. Là encore, Aaron fait de son mieux pour que la révélation tienne la route, mais il est difficile d'y croire d'un seul tenant, en repensant à Secret Invasion (pourquoi ne l'a-t-il pas empêchée ?). Jason Aaron fait donc de son mieux pour tout faire tenir dans un récit, avec une intrigue qui serve de fil conducteur. Néanmoins l'obligation d'inclure des développements pour l'évolution à moyen terme de l'univers partagé Marvel aboutit à un rythme irrégulier qui nuit à la narration et à sa capacité d'immersion. Tous les épisodes sont dessinés et encrés par un seul et même artiste : Mike Deodato. Ses dessins sont de nature plutôt réaliste, avec un encrage qui mélange traits fins et aplats de noirs solides. Le résultat est très plaisant à l'œil, avec une impression adulte, assez noire du fait des aplats. Cette apparence confère tout le sérieux voulu à l'enquête. En particulier le cadavre d'Uatu en impose par sa stature, bien qu'il s'agisse d'un grand chauve habillé d'une toge. Deodato possède un sens de la mise en scène qui lui permet d'insuffler de la vie à toutes les séquences, même celles de dialogues. Les combats sont vifs et alertes, avec un sens sûr du spectaculaire. Il maîtrise sans difficulté tous les détails des costumes des différents superhéros, en leur donnant un langage corporel d'adultes. Il soigne plusieurs éléments de décors et accessoires, comme la dimension magique où vont enquêter Doctor Strange et Punisher, ou la voiture volante de Nick Fury. Il est aussi à l'aise pour représenter un petit diner de l'Amérique profonde, que l'intérieur de la citadelle d'Uatu. Le lecteur remarque quand même qu'au fil des épisodes les arrières plans ont tendance à se réduire à des toiles de fond étoilées, ou à la surface désertique de la Lune. Deodato est un peu moins convaincant avec les tenues spatiales des personnages. S'il est normal qu'elles soient peu couvrantes à proximité de la citadelle d'Uatu (il y a un résiduel d'atmosphère à cet endroit), elles deviennent insuffisantes dans l'espace car elle ne protège pas de l'absence de pression. Au final, Original Sin ressort comme un crossover bien mené, mais tiraillé par tous les points de passage obligé, imposés par la ligne éditoriale de Marvel. S'il n'avait pas dû inclure autant de pièces rapportées, Jason Aaron aurait écrit un thriller bien enlevé. Mais là, en l'occurrence, l'ajout d'éléments accessoires ralentit le rythme et dilue le propos. De son côté Deodato réalise un travail satisfaisant, mais qui aurait mérité de quelques jours de plus pour peaufiner ses planches, sans subir un rythme de parution effréné.

13/10/2024 (modifier)