Jean Monnet
L’inspirateur de l’Europe.
1946 - 1960 : L'Après-Guerre et le début de la Guerre Froide La BD au féminin
Fils d'un négociant de cognac, homme au physique classique, discret et toujours bien mis, orateur sans grand charisme n’ayant jamais envisagé de mandat électif, Jean Monnet est l’un de ces personnages qui transcendent leur image par leur intelligence et leur énergie. Animé d’une vision de paix et d’union, sa facilité à s’adapter à tous ses interlocuteurs qu’ils s’appellent Clemenceau, Churchill ou Roosevelt, son affabilité et son don de persuasion, firent de lui un artisan majeur de l’une des plus importantes réalisations du XXe siècle : la construction d’une Europe unie. Depuis son rôle de coordonnateur des ressources de guerre franco-britanniques pendant la Première Guerre mondiale, jusqu’à la création de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) en 1952, il a porté de sa conviction inébranlable l’idée d’une Europe de la paix. Son génie fut de bâtir des interdépendances entre les peuples, pour pérenniser leurs liens en solidarités solides et stables dans le temps.
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Date de parution | 22 Mai 2024 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Jean Monnet est un de ces « hommes de l’ombre » qui ont joué un rôle important à un moment de l’Histoire, sans vraiment apparaitre au premier plan. Même sa panthéonisation par François Mitterrand n’y a pas changé grand-chose. Il faut dire que l’homme n’a jamais cherché à être sous le feu des projecteurs. J’ai appris pas mal de choses sur le bonhomme, en particulier tout ce qui concerne ses « débuts » (son origine bourgeoise, son rôle lors de la Première guerre mondiale, comme l’un des dirigeants de la SDN, puis durant la seconde guerre mondiale). C’est un inlassable négociateur, qui a tôt eu une vision du monde et de l’Europe, et la volonté – louable – de bâtir quelque chose hors du cycle des guerres entre France et Allemagne par exemple. L’album s’étend surtout sur son rôle dans la déclaration de Schuman du 9 mai 1950, puis son rôle crucial pour la mise en place de la CECA, embryon de la CEE. Le récit est assez froid, avec de nombreuses citations de ses mémoires visiblement, et des extraits de textes fondateurs de la CECA, mais aussi de la CEE. C’est parfois indigeste, et cela accentue l’impression de froideur de l’ensemble. On ne s’attache pas au bonhomme, qui se révèle assez « technocrate », même s’il insiste pour mettre en œuvre des actes concrets. Surtout, le conseiller historique, spécialiste des biographies d’hommes politiques des IVème et Vème Républiques, appuie sur ce le côté hagiographique : Monnet est ici une sorte de saint laïc, qu’aucune ombre n’assombrit. Or, si la guerre a été évité, est-ce uniquement dû à la CECA ou la CEE ? Tout le côté social a rapidement été évacué, et c’est devenu une machine à imposer le libéralisme, à évacuer la volonté populaire, en éloignant les centres de décisions des « citoyens » (mais pas des lobbyistes). J'ai aussi eu à plusieurs reprises l'impression qu'on restait dans un entre-soi convenu, des gens de bien occultes décidant de l'avenir de la multitude. C'est un aspect qui questionne. En tout cas, c’est un album factuel, un peu froid, qui risque de ne passionner que les férus d’Histoire diplomatique, de négociations de traités. Ça ne m’a pas passionné. Note réelle 2,5/5.
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