La Révolte sans précédent

Note: 3/5
(3/5 pour 4 avis)

Et si les animaux, lassés de se faire abandonner, bouffer, massacrer, abattre, chasser, empailler, corrider, castrer et écraser sur le bord de la route, se révoltaient ?


Environnement et écologie La BD au féminin

La Révolte sans précédent, c'est le récit des actions coup de poings de LA M.E.U.T.E (le Comité d'Action Radicale pour la Libération Animale), un gang d'animaux militants mal organisés mais très motivés pour se venger des humains. De l'action, du suspens, des blagues, du collectif et de l'émotion, la recette d'une BD réussie, assurément.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 11 Octobre 2024
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série La Révolte sans précédent © Dargaud 2024
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 4 avis)
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15/10/2024 | Mac Arthur
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L'avatar du posteur Deretaline

Avis mitigé. Pas car je n'ai pas aimé, je suis on ne peut plus d'accord avec le sujet de la cause écologique et de la nécessité de prendre des mesures radicales pour faire changer les choses, j'apprécie également la forme humoristique décalée aux allures un peu con-con, mais étrangement j'ai trouvé que les deux ne faisaient pas tant bon ménage que ça. Je m'explique : le propos de fond (enfin, il est ouvertement énoncé, mais vous me comprenez) sur la catastrophe écologique et l'impact humain désastreux sur la nature et les espèces animales est juste, je le rejoins, je ne peux encore une fois que plussoyer la nécessité d'actions concrètes et avec de réels impacts pour faire changer les choses (pas de demi-mesure quand la situation est catastrophique). Et pourtant, j'ai tout de même eu ce sentiment de manque de nuance. Pas de nuance à la "non mais techniquement c'est pas si grave que ça" ou "on ne va quand-même pas changer TOUTES nos habitudes", plutôt de la nuance quant à la façon dont le propos est amené. La forme très portée sur l'humour con-con, les dessins à l'aspect presque enfantins, l'opposition représentée de manière aussi caricaturée, … tout ça donne immédiatement des cartouches pour les discours opposants afin de pouvoir glisser la situation sous le tapis (en désignant cela comme une diabolisation sans nuance, en accusant de n'appeler qu'à l'affect sans réel fondement, …). Je ne dis pas que les gens ne s'inquiètent pas plus d'un match de foot que de la situation écologique ou que les forces policières ne rient pas de bon cœur en tabassant du gauchiste, mais quand-même là c'est un peu gros dans la retranscription. Or, pour des problèmes aussi ancrés dans le réel et aussi urgent à pointer du doigts (pour celleux souhaitant faire remarquer que la situation est pointée du doigt un peu partout depuis plus d'une dizaine d'années, j'aimerais rappeler que la situation ne s'est pas améliorée et qu'elle a même empirée), je pense quand-même qu'une forme plus sérieuse, sans pour autant être rébarbative, serait la meilleure solution. Il n'empêche, si j’omets le fait que le fond se veut revendicateur et engagé, la forme humoristique m'a quand-même plue. Certes, quelques gags ne font pas mouches, certains deviennent un peu lourds à la longue (comme le running gag de la licorne ou encore Michel qui veut tout le temps baiser), mais il n'empêche que j'ai bien ri à ma lecture. C'est une histoire autour d'un groupe de révolution animalier, dont les membres (sauf exception) sont tous-tes plus cons les un-e-s que les autres, et qui se battent contre des policiers amateurs de tabassage de gauchistes et des journalistes tellement biaisés que ça en devient parodique. C'est loufoque, sans être révolutionnaire (mdr), mais ça m'a fait rire. Après, je me dis que, par sa forme enfantine, le propos est peut-être plus grossier afin de pouvoir aussi sensibiliser ou en tout cas aborder le sujet auprès des enfants. Cela ne change rien au problème que cela pose par rapport à un discours d'opposition, mais je peux plus facilement comprendre la démarche sous cet angle.

04/02/2025 (modifier)
Par Florent
Note: 5/5

Enfin ! Les vérités qu'on pense sont dites de manière drôle et subtile. Une part de rêve dans cette révolte de celles et ceux qu'on n'entend pas crier lorsqu'ils et elles souffrent. Pas de fausses vérités non plus, on sent que la science a été consultée avant de faire dire n'importe quoi aux animaux, notamment l'exemple des interactions orques/bateaux. Cela fait du bien à lire, on rit et on sent que le récit va déranger ceux et celles qui "aiment" les animaux mais les mangent, ou les régulent.

13/12/2024 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Une BD qui semble s'adresser à tous les publics mais dont la majorité des gags portent sur des sujets politiques voire militants qui parleront plutôt aux adultes. C'est une bande d'animaux qui a décidé de se révolter contre les humains, leur pollution et leur oppression du monde animal, et pour cela d'effectuer des actions militantes voire de l'écoterrorisme. Le ton est un peu loufoque, voire absurde, avec des animaux gentiment ridicules même si on sent une vraie affection pour leurs idées et leur combat. L'album se structure en saynètes de quelques pages, voire parfois une seule, pas tout à fait des gags en une planche mais pas loin. Le dessin est très simple, proche du dessin pour enfants, en particulier pour les couleurs qui ont l'air d'être réalisées au feutre, ce qui jette la confusion sur l'identification du public visé. Il n'y a rien de particulièrement attirant dans ce choix graphique mais la narration est claire et on s'y fait vite. J'ai trouvé l'humour pas hilarant mais relativement sympa quand même. En fait, ce qui agace dans cet album, c'est que la critique politique est vraiment à sens unique : ce sont trop régulièrement des critiques contre une droite caricaturale, des policiers qui tabassent tout le monde, des chasseurs bourrés qui tirent sur les cyclistes, des médias qui imposent leur vision au service du gouvernement, des ringards qui bouffent de la viande et se plaignent des wokes, et de tous ces salauds de capitalistes qui polluent et détruisent la Terre. Bref, c'est de la critique anti-droite trop caricaturale qui manque d'un équilibrage en critiquant aussi le bord opposé. Le militantisme est trop appuyé et sans subtilité malgré le fait qu'il se cache derrière une BD plus légère et loufoque dans ses protagonistes. Toutefois, j'ai réussi à passer outre et à m'amuser un peu avec cette bande d'animaux, souriant ici et là de leurs dialogues et de leurs actions militantes à moitié ratées. Tant et si bien que j'ai passé un moment plutôt agréable.

23/10/2024 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Une note très sévère pour cet album, qui sanctionne principalement la vulgarité des dialogues mais pas que. Car les diverses péripéties vécues par cette meute m’ont paru tout sauf trépidantes et, hormis une licorne quelque peu amusante, aucun des protagonistes n’aura réussi à me charmer. Le sujet est plutôt dans l’air du temps, écologiste, vegan. Je n’ai rien contre mais voir un renard s’offusquer que les humains mangent des animaux me semble incroyablement manquer de subtilité et de pertinence. Ainsi, tout ce discours en faveur de la nature m’aura paru bien trop basique pour convaincre un lecteur un tant soit peu critique. Les auteurs restent sur ce leitmotiv que les humains font souffrir les animaux mais en gardant cette image d’une nature dans laquelle tout est amour, entraide et fraternité. C’est trop enfantin et pas assez impertinent pour moi. L’album se découpe en plusieurs courts chapitres. L’humour y est très présent mais ne m’aura que beaucoup trop rarement arraché un sourire (à titre personnel, lire un bonobo répéter « on baise ? » à longueur de page n’est vraiment pas de nature à me faire m’esclaffer). Le dessin au rendu naïf rend les comiques de situation peu subtils tandis que les dialogues cumulent les expressions « des jeunes d’aujourd’hui » mais sans que je trouve le rendu naturel ou utile. Même la calligraphie ne m’aura pas plu, qui m’aura forcé à relire certains passages, n’arrivant pas à décrypter tel ou tel mot. Sans doute suis-je trop vieux pour ce genre d’humour (oh, vieillesse ennemie) et je serais quand même curieux de savoir si un jeune y adhérerait pleinement. Au final, je peux donc vraiment dire que je n’ai pas été séduit. A voir avec un public plus jeune et avec des personnes que des dialogues gratuitement vulgaires ne dérangent pas.

15/10/2024 (modifier)