Marvels X - Le dernier humain

Note: 4/5
(4/5 pour 1 avis)

Être l'unique humain « normal » dans un monde peuplé de personnes douées de super-pouvoirs. C'est l'histoire de David, le dernier homme ordinaire vivant sur la Terre, racontée dans la saga Earth X.


Alex Ross Marvel Séries avec un unique avis Super-héros

Traqué par ses anciens voisins qui ne le voient plus que comme une proie, David part à New York, à la recherche des héros Marvel. Il découvre qu'ils sont tués les uns après les autres, et bien malgré lui, notre protagoniste va se retrouver plongé au cœur d'une saga essentielle, jamais racontée jusqu'ici. Pour le plus grand bonheur des fans, Alex Ross et Jim Krueger se retrouvent enfin ! Les deux cerveaux de la trilogie Earth X (rééditée en deux tomes dans la collection MARVEL OMNIBUS en novembre) nous offre le prequel à leur célébrissime une saga.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 09 Décembre 2020
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Marvels X - Le dernier humain © Panini 2020
Les notes
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18/10/2024 | Présence
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Par Présence
Note: 4/5
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Les doux hériteront de la Terre. - Ce tome constitue un premier prologue à Earth X (1999/2000) d'Alex Ross, Jim Krueger et John Paul Leon. Il regroupe les 6 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2020, coécrits par Jim Krueger & Alex Ross, dessinés, encrés, et mis en couleurs par Well-Bee. Les somptueuses couvertures ont été réalisées par Alex Ross. Ce tome comprend également les couvertures variantes réalisées par John Paul Leon, Well-Bee (*6), Greg Horn, Steve Ditko (recolorisée), ainsi que 25 pages de recherches graphiques réalisées par Alex Ross. Dans le salon d'un petit pavillon, David Jarrett est en train de jouer avec les figurines en carton de Captain America, Iron Man et Spider-Man qui incarnent pour lui respectivement la sécurité derrière le bouclier, la protection de l'armure, la débrouillardise devant les obstacles de la vie. Il fait se déplacer les figurines sur le dessin de l'Empire State Building, tout en commentant leurs actions à voix haute. Son père lui demande de se taire car ils sont en train de regarder le journal télévisé avec son épouse, sa mère et leur fille April. Le journaliste annonce la propagation d'un virus qui transforme les gens en individu avec des superpouvoirs, ou plutôt des mutations. L'avis général est que c'est un coup des mutants. Le père décide d'obturer les fenêtres avec des planches de bois pour sécuriser l'appartement. Quelques temps plus tard, les parents sont morts, et David s'occupe d'apporter ce qu'il peut dégotter de nourriture (des céréales avec du lait) à sa sœur, et de veiller sur sa grand-mère qui est alitée. Sa sœur refuse qu'il la voit : il laisse le bol de céréales devant sa porte. Sa grand-mère a attrapé la gale, surnom donné à la maladie. Elle lui indique qu'elle va sûrement mourir bientôt. Elle lui donne son avis sur le virus. La grand-mère explique que les parents de David ne sont pas morts du virus, mais qu'ils ont été tués au centre commercial, par des prédateurs, par des êtres humains. Le virus ne fait que rendre apparent ce que les gens sont déjà, ce qu'ils ont en eux. Pour elle, c'est une sorte de jour du jugement, mais les choses ne devraient pas se dérouler ainsi. Les doux devraient hériter de la Terre, pas les monstres. Ce monde devrait être celui de David. Il lui fait observer qu'il n'a pas de pouvoir. Elle lui répond qu'il a la force nécessaire, que sa foi dans les superhéros lui permettra de faire face aux épreuves. Pour lui, sa capacité à se cacher efficacement n'est pas un superpouvoir. Il la laisse se reposer et décide de sortir pour aller chercher à manger. Il revêt son masque de Green Goblin pour essayer de faire croire qu'il a des pouvoirs, et il sort dehors en prenant bien soin de tout fermer derrière lui. Il prend son vélo et se dirige vers le centre-ville alors que les combats font rage. Il accède à un magasin en passant par une entrée cachée dans une grande benne à déchets. Il est servi par madame Tree, une gentille dame que la gale a transformé en arbre anthropoïde. Il rentre au pavillon et entend du bruit à l'intérieur. Il prend un marteau et se dirige vers la chambre de sa sœur. En 1999, le magazine Wizard publie une série de sketchs réalisés par Alex Ross, montrant les héros Marvel vieillis. À la suite au succès de ces images, l'éditeur finit par commander une série à l'artiste qui deviendra une trilogie : Earth X, Universe X (2000/2001), Paradise X (2001/2002), toutes les trois coécrites avec Jim Krueger, ce qui a donné lieu à la réalité appelé Terre-9997. La présente minisérie s'adresse donc à ceux qui ont lu la trilogie, mais aussi aux nouveaux lecteurs puisqu'il s'agit d'une histoire qui se déroule avant. Curieusement, les coscénaristes ne s'attardent pas sur l'épidémie, le lecteur devant être bien concentré pour ne pas rater la phrase qui indique qu'il s'agit d'une pandémie à l'échelle mondiale et qu'elle transforme tous les habitants de la planète en individus avec des superpouvoirs. Le récit se focalise sur David Jarrett, un jeune adolescent qui a été épargné par ce virus étrange. L'opinion publique estime que ces mutations généralisées ont été générées par les mutants d'une manière ou d'une autre, avec une autre possibilité qu'il s'agisse des conséquences d'une expérience non maîtrisée de Reed Richards. Après avoir perdu les membres de sa famille, David se dirige tout naturellement vers New York où sa route va croiser celle des superhéros qui admire tant, tout en découvrant qu'il est le dernier être humain normal de la planète, et que donc son corps contient peut-être la clé génétique pour inverser ces mutations. Pour succéder à John Paul Leon, puis à Doug Braithwaite & Bill Reinhold, les responsables éditoriaux ont recruté un jeune artiste serbe. Le lecteur peut voir l'influence des artistes précédents dans sa dessins : sa façon de dessiner des aplats de noir un peu envahissants avec des formes irrégulières pour montrer que les temps sont durs, une approche assez réaliste de la représentation, avec une maîtrise du degré de détails en fonction de la séquence. Ses pages présentent une grande cohérence visuelle ente leurs différentes composantes du fait qu'il assure les trois postes : dessin, encrage et couleurs. Du début à la fin, il dirige David comme un acteur avec un jeu naturaliste, sans exagérer ses mouvements ou ses expressions de visage, ou sa morphologie. En cela la narration visuelle présente les faits avec le point de vue d'un adolescent normal, dépassé par la situation. Au fur et à mesure que David rencontre d'autres superhéros et qu'il se retrouve au milieu de combats entre des individus qui sont tous dotés de superpouvoirs, le lecteur peut bien voir sa fragilité, sa capacité à trouver un endroit moins exposé pour se mettre à l'abri au milieu d'un affrontement, et la nécessité pour les superhéros de le protéger. Même si les superhéros occupent de plus en plus les pages au fur et à mesure du déroulement du récit, David reste toujours un point d'encrage humain normal. Well-Bee dessine à la manière des artistes de comics, avec les mêmes caractéristiques de composition des pages et des cases. Le lecteur retrouve donc l'habitude de laisser des fonds de case vides (pratique dont il n'abuse pas), de donner la priorité aux personnages, et de réaliser des scènes d'action spectaculaires qui font la part belle aux effets pyrotechniques des superpouvoirs. Il s'investit suffisamment pour que le lecteur sache toujours où se déroule la séquence qu'il est en train de découvrir, avec un niveau de détails satisfaisant rendant chaque lieu concret : le pavillon de la famille Jarrett, la destruction urbaine de la ville où habite David, la ligne des d'horizon avec les gratte-ciels de Manhattan, le tunnel routier permettant d'accéder à Manhattan, les toits d'immeuble, le Baxter Building, le commissariat devenu quartier général de Luke Cage. Cela ne devient pas une virée touristique, mais les références sont assez précises pour que le lecteur y croit. Mine de rien l'artiste a fort à faire car le nombre de superhéros va croissant au fil des épisodes, et il doit donner à voir les mutations qui affectent tous les habitants de New York. Il dispose pour une partie de cela des sketches préparatoires d'Alex Ross. Là aussi le résultat s'avère très convaincant, et le lecteur remarque que le récit reprend l'apparence des superhéros Marvel tels qu'ils existaient durant les années 1970. La mise en scène des affrontements permet de suivre les mouvements des différents combattants, et d'en prendre plein la vue avec les superpouvoirs, Well-Bee utilisant les possibilités de l'infographie pour en rajouter. Le lecteur prend vite conscience que les coscénaristes ont une approche très posée de la narration. Ils ont beaucoup d'éléments d'information à présenter, ce qu'ils font par le biais des dialogues, des cartouches de pensées et des cellules de texte. La lecture n'en devient pas pesante pour autant, mais elle n'a pas ce rythme très fluide et rapide des comics en général. L'enjeu réside bien sûr dans la survie de David, et dans la possibilité ou non de renverser le processus qui a transformé tous les êtres humains sauf un. S'il a déjà lu Earth X, le lecteur connaît déjà la réponse à ces questions. Les auteurs parviennent à insuffler un minimum de personnalité à David avec ses pensées intérieures, même si son caractère transparaît plus en creux dans la nature des observations et de ses réflexions, que par ses émotions. au fur et à mesure, il s'interroge sur la nature de l'héroïsme, sur la raison qui fait que tous les humains ou presque ont eu comme réflexe d'utiliser leurs nouvelles capacités pour se battre et pour détruire, sur le fait qu'il est devenu spécial par défaut (le seul à ne pas avoir de superpouvoirs), sur le fait qu'il devienne le centre d'attention de tous les superhéros parce qu'il détient peut-être la solution. En outre, les superhéros sont vus par ses yeux. Il porte un regard un peu particulier, très attaché à les voir sous l'angle de l'héroïsme, à voir ce qui fait d'eux des héros. Alors même qu'ils transforment les personnages classiques de l'univers partagé Marvel, Ross & Krueger en font ressortir leur essence, ce qui émerveille l'adolescent, ce qui les a eux émerveillés en lisant leurs aventures. Du coup, le lecteur éprouve la sensation de retrouver une part du merveilleux de l'enfance. Cette histoire surprend le lecteur. D'abord parce qu'il ne s'attendait pas à un prologue à une histoire parue il y a 20 ans. Ensuite parce que la narration a quelque chose d'un peu empesée, pour le volume d'information, pour la narration visuelle moins pétante que ce à quoi il s'attendait. Petit à petit, il rentre dans l'histoire et il apprécie les pages avec des dessins solides même s'ils manquent parfois de relief. Puis il se laisse prendre à cette situation bizarre où tout le monde a acquis des superpouvoirs, mais sans devenir un superhéros pour autant. À plusieurs reprises, il se retrouve surpris par une réflexion sur l'héroïsme, ou par une situation crispée (l'image horrible de Spider-Man pris dans un entrelacs de fils barbelés). Les coscénaristes continuent de raconter leur histoire, à la leur manière, avec les thèmes qui leur tiennent à cœur, sans influence visible des 20 années écoulées.

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