Le Voleur d'amour
Cette nuit là, j'ai connu l'amour et l'immortalité. J'ai su que je venais de me damner. Ma nouvelle vie pouvait commencer.
1643 - 1788 : Au temps de Versailles et des Lumières 1789 - 1799 : La Révolution Française Adaptations de romans en BD Ecole Emile Cohl New York Nouveautés BD, comics et manga Vampires Venise
Adrian van Gott est une énigme. Torturé, mystérieux, épuisé par les siècles déjà vécus, il collectionne les conquêtes mais vit seul dans son immense demeure nichée au cœur de Manhattan. Dans cette forteresse des hauts quartiers, il a amassé des livres, des tableaux, des souvenirs mais reste hanté par un douloureux secret. Car Adrian possède un don unique, un étrange et monstrueux pouvoir qui le condamne à dévorer l’amour d’autrui pour assurer sa survie. Pour Adrian, l’amour se vole et ne se gagne jamais. Capable de percevoir les infimes variations de goût et de saveur dans un simple baiser, Adrian n’a eu de cesse d’assouvir son appétit de Constantinople au Paris de la Révolution. Mais qui est-il et quel drame entoure son enfance dans la Venise des années 1780 ? Le jour où deux siècles et demi plus tard, sa route croise celle d’Anna à New York, tout bascule. Troublé, Adrian retrouve dans cette jeune danseuse la même saveur que possédait la seule femme qu’il ait jamais aimée. Pour la première fois de sa vie, il refuse l’inéluctable et jette un regard amer sur son existence passée. Et si le temps était venu de briser ses chaînes ? Anna pourra-t-elle mettre fin à son insatiable quête d’amour ? Après avoir passé sa vie d’immortel à semer la désolation, Adrian a un tout autre plan…
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Date de parution | 06 Novembre 2024 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Je m’intéresse à la bande dessinée depuis peu et j’ai découvert ce livre un peu par hasard chez mon libraire de quartier. Ayant lu le livre de Richard Malka qui m’avait plu j’ai tenté ce roman graphique et j’ai été absolument bluffée. La couverture m’a tout de suite attirée et les dessins sont simplement sublimes. Les décors, ambiances et personnages sont selon moi très réussis. C’est un très bel objet que j’ai mis du temps à lire pour apprécier toute la beauté des planches mais aussi partager les réflexions et le chemin de cet anti-héros à travers les âges. Dans un monde où tout va trop vite, cette lecture m’a permis de ralentir et m’a fait beaucoup de bien. Je recommande!
Pour parodier un posteur à l'enthousiasme bien connu, je commencerai cet avis (une fois n'est pas coutume) par deux sentences : " L'éternité, c'est long, surtout vers la fin... " (Kafka) " Un bel objet ne fait pas obligatoirement une bonne histoire ". (moi) Donc pour cet album à la réalisation soignée et au format imposant, on part sur un " pas mal, sans plus " , mais guère mieux... Malgré toute la bonne volonté du dessinateur de L'Assassin qu'elle mérite, cette histoire adaptée du roman de R. Malka qui met en scène un jeune homme éternellement assoiffé d'amour peine à rassasier son lecteur... Les planches de Corboz sont souvent belles, mais l'histoire manque d'intérêt et les récitatifs ne sont pas d'une légèreté à toute épreuve... On comprend rapidement que cette histoire très romanesque et romantique est une nouvelle variation du thème du vampire, mais on est loin bien sûr du chef-d'oeuvre de Bram Stoker. Ce qui est gênant, c'est que le personnage principal (et le lecteur avec lui) tourne très vite en rond. 200 pages pour nous dire que le héros est seul, alors que c'est le postulat inhérent à sa condition, c'est usant à la longue. A plusieurs reprises, il nous dit qu'il est maudit, qu'il est seul, qu'il voit les autres mourir autour de lui et qu'en conclusion, il est seul... Si le protagoniste est atteint de mélancolie, le lecteur de son côté parcourt cet album sans grande passion. Indéniablement, Corboz rend une copie appliquée, mais trop scolaire et sage pour faire vibrer le lecteur qui s'ennuie poliment et dissimule un bâillement en refermant l'album.
"Plus jamais la vie ne séparera ce que la mort peut unir." Percy Bysshe Shelley. L'Adaptation du roman du même nom de Richard Malka (avocat, romancier et scénariste de BD) par Yannick Corboz. Cette BD est une longue lettre, celle qu'Adrian van Gott écrit pour Anna, l'amour de sa vie. Une lettre d'adieu où il lui raconte sa vie et leur première rencontre, il y a plus de deux cents ans, elle s'appelait alors Clélia. Un récit qui commence à Venise vers la fin du XVIIIe siècle pour se terminer au début des années 2000 à New-York. Adrian était un enfant chétif et souvent malade, mais il va découvrir qu'il possède une particularité, il est une sorte de vampire, il lui suffit d'embrasser une personne pour la déposséder de son amour et en connaître les souvenirs. Cela a pour conséquence d'insuffler une force physique hors du commun au corps d'Adrian, mais aussi d'en vider la substance à la personne embrassée jusqu'à la tuer suivant la durée du baiser. Un don qui se transforme en malédiction avec la mort de Clélia. Il va apprivoiser ce pouvoir et en tirer de nombreux avantages. Un récit qui m'a aspiré dès les premières pages par la qualité des textes, par l'ambiance gothique qui s'en dégage, par la complexité du personnage d'Adrian. Une existence de tourments dans sa quête d'amour et de connaissance, il est un prédateur qui doit se nourrir des autres pour sa propre survie. Il va connaître plusieurs vies sur différents continents, vivre des histoires d'amour plus ou moins longues, connaître la débauche, la lassitude, la culpabilité et traverser plusieurs guerres, mais vivre longtemps c'est accumuler les tragédies. Une narration dominée par la voix off d'Adrian, elle donne ce ton si mélancolique et poétique qui m'a beaucoup touché. Lisez la galerie pour vous faire votre opinion. Une lecture qui m'a rappelé en mémoire "Entretien avec un vampire". Graphiquement, c'est somptueux. Les couleurs ocres et pastel rehaussent le magnifique crayonné tout en volupté de Corboz. Les émotions sont perceptibles sur chaque case. La superbe couverture est énigmatique et elle se prolonge sur le verso de l'album. Gros coup de cœur. "L'amour peut se décider, jamais le désir."
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