Alyte

Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 3 avis)

Conte écologique.


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Soudain, un vacarme vrombissant déchire le crépuscule. Lorsque revient le silence, un crapaud gît sur le bitume. Regroupant ses dernières forces, il porte son chapelet d'œufs jusqu'aux eaux salvatrices de l'étang — et du seul œuf indemne éclot un têtard orphelin : Alyte est un survivant. À peine né, et déjà il faut se battre ! échapper aux oiseaux, aux ours et autres dieux du monde de la rivière. Heureusement, un saumon lui montre comment se servir des courants et déjouer les pièges. Ce saumon s'appelle Iode, c'est son premier ami. Plus tard, Alyte rencontrera un chevreau et un aigle ; un hibou, et enfin Axon, le plus vieil arbre de la forêt. Chacun d'eux lui parlera du monde à sa façon, l’éveillant à ses beautés. Et bientôt viendra le temps pour Alyte de prendre soin, à son tour, d'un nouveau chapelet d'œufs. Il lui faudra alors, comme son père avant lui,franchir la léthalyte. Cette ligne droite qui traverse la forêt et gronde à l’approche des animaux. Cette ligne noire qui les fauche sans raison, face à laquelle le minuscule Alyte n'a presque rien à opposer, sinon son immense soif de vie. Après Le Discours de la panthère, Jérémie Moreau continue son exploration du sauvage qui vit à nos côtés, aussi proche qu'invisible. Parmi la multitude de drames qui s’y jouent, il choisit de mettre en scène le plus redoutable : celui de la confrontation avec un monde humain absurde et aveugle,sa violence mortifère, sans but et sans égards. Avec Alyte, un Jérémie Moreau toujours plus virtuose invite son lecteur à changer son rapport au vivant et entrer, comme ce valeureux crapaud, en résistance. Texte : Editeur.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Novembre 2024
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Alyte © 2024 2024
Les notes
Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 3 avis)
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20/11/2024 | Brodeck
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Par grogro
Note: 3/5
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Et oui, ce sont des choses qui arrivent. On peut tout à fait être déçu par quelqu'un dont on apprécie par ailleurs le travail. C'est le cas avec ce nouvel album de Jérémie Moreau. Alyte n'est pas un mauvais album. Mais lorsqu'on connait les précédents opus de l'auteur, on n'y trouvera rien de bien nourrissant. Pour moi, c'est presque une redite, certes toujours un peu naïve, à la manière de JM, mais cette naïveté est ici appliquée sans souffle. Avec les contes animaliers du Discours de la panthère, il avait trouvé une forme tout à fait adaptée au fond. Du coup, le discours justement, la morale pourrait-on dire, passait très bien, en douceur, un peu comme dans Kirikou. Puis, dans les Pizzlis, il fournissait à ce dessin aux couleurs surréalistes un scénario quand même bien barré qui sut séduire mon âme voyageuse. Mais là, une impression de redite se fait sentir. En tant que lecteur, j'ai tourné en rond tout au long du récit dont j'ai vu venir la fin dès la page 2. J'exagère, mais cette histoire installe assez vite une monotonie que ne la colorisation dynamique ne parvient pas à faire sortir de ses rails. En outre, les scènes sont répétitives sans apporter d'éléments nouveaux. Pour résumé : c'est attendu ! Peut-être à tenter avec un jeune public...

05/04/2025 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
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La couverture n'est pas spécialement jolie je trouve. C'est à lire cette histoire qu'on la comprend mieux. Il s'agit d'une route, de nuit, vue de la perspective d'un crapaud qui doit la franchir au péril de sa vie. C'est un livre de Jérémie Moreau sur la nature et la vie d'un crapaud, orphelin à cause de cette route, qui va faire toutes sortes de rencontres durant sa croissance. Il est tout d'abord en compagnie des saumons qui remontent la rivière. On y croise plus tard des ours, mais aussi des canards vus comme des dieux agressifs pour ceux qui sont sous l'eau. C'est un monde rempli de danger où la mort guette et la survie presque une chance. Le crapaud apprend aussi beaucoup de choses auprès des arbres centenaires. Bref une histoire bien montée quoique gentillette, voire pour jeune public, avec un soupçon de morale écologiste on l'aura compris, à l'échelle d'un crapaud qui va tenter de trouver un moyen sûr de traverser ce ruban de bitume.

05/04/2025 (modifier)
Par Brodeck
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

C'est à nouveau un très bel album de Jérémie Moreau. Dans cet ouvrage au format agréable (pratiquement un carré de petite taille), on suit le périple d'un jeune batricien, qui, comme son père l'avait fait avant lui, cherche la terre promise, une mare, un écrin de verdure qui permettra peut-être à sa progéniture de s'épanouir et de perpétuer à son tour le cycle de la vie. Alyte, petit orphelin miraculé, va faire des rencontres qui le marqueront et lui permettront de trouver le courage suffisant pour affronter la terrifiante " Léthalyte ", cette bande grise mortifère qui recrache impitoyablement ses victimes. Pour peindre cette ode à la nature et au monde animal, J. Moreau utilise comme il le fait depuis un certain temps une palette aux couleurs très vives, pop, acidulées, mais comme il le dit lui-même, cet univers est " faussement mignon " et souvent sans concession car la vie, comme le rappelle chaque péripétie d'Alyte, demeure incertaine, plus que jamais fragile, car les dangers qui la menacent se multiplient désormais sous l'effet de l'activité humaine et du réchauffement climatique. Les images de Moreau sont puissantes. Nul doute qu'elles marqueront également durablement les jeunes enfants qui découvriront ce joli conte écologique et poétique. Comme dans son " Discours de la panthère ", la nature est vue à hauteur d'animaux. Mais " Alyte " me semble plus homogène que Le Discours de la panthère (qui était composé d'histoires courtes parfois inégales). Le récit de ce dernier ouvrage est sans temps morts, moins sentencieux que celui de son grand-frère peut-être et il finit en beauté avec une rencontre particulièrement bien amenée entre notre crapaud héroïque et un personne dont je vous laisse découvrir l'identité ! Au fil de cette odyssée, j'ai également pensé à Miyasaki, il me semble en effet voir une filiation entre le célèbre auteur japonais de " Nausicaa " et Jérémie Moreau, à la fois dans les thèmes abordés et dans la représentation de la nature avec les eaux qui jaillissent, les arbres qui bruissent et la vie animale qui résiste tant bien que mal aux coups de boutoir d'hommes insensés. Pour moi, c'est ni plus ni moins un indispensable de cette année 2024 (!) et un coup de coeur bien sûr !

20/11/2024 (modifier)