Opérateur 238

Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)

Dessinateur précaire en panne d’inspiration, Basile se retrouve contraint de chercher un travail intérimaire pour pallier ses difficultés financières.


Animalier Les petits éditeurs indépendants

Embauché comme préparateur de commandes sur une plate-forme logistique de grande distribution, il tente de se faire une place et de se maintenir tant bien que mal au sein d’un milieu où la technologie et une course à la productivité poussée à l’absurde semblent avoir raison des rapports humains.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Mai 2024
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Opérateur 238 © Même Pas Mal 2024
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)
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05/12/2024 | Noirdésir
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L’album nous présente quelques mois de la vie de Basile, que j’imagine être une sorte d’alter ego de l’auteur. En effet, Basile est un auteur de BD qui recherche inspiration et moyens financiers pour vivre, galère avec sa copine pour payer la bouffe, les sorties, etc. Par obligation, il s’inscrit dans une agence d’intérim, et se trouve envoyé en mission dans l’entrepôt d’une grande chaîne de supermarché. Il va y découvrir – et nous présenter par la même occasion – le fonctionnement de ce « travail de l’ombre ». Son organisation, les multiples dangers, et surtout l’exploitation éhonté de la main d’œuvre par les agences d’intérim et la chaine de supermarchés. Les intérimaires étant les plus précaires. Les diverses formes d’adaptation de ce sous prolétariat aux exigences souvent délirantes sont bien montrées. Certains passages frôlent l’absurde, on comprend bien que les règlements ne sont que façade, et que s’y conformer est impossible – en matière de sécurité par exemple, pour ne pas écorner la rentabilité. Quant aux rapports humains, ils sont réduits au minimum entre la hiérarchie et les travailleurs comme Basile (mais aussi, turnover aidant, entre les travailleurs de bases eux-mêmes). Ça n’est pas un reportage ou un documentaire, mais on sent que l’auteur s’inspire d’une réalité sans doute vécue (j’ai moi aussi tâté de l’intérim il y a longtemps, pour du travail à la chaine par exemple, et j’y ai retrouvé quelques similitudes). J’ai bien aimé le dessin. Les personnages animaliers sont expressifs, et le rendu de ce Noir et Blanc assez gras est proche d’un certain underground américain, tout en gardant une fraicheur, une lisibilité – et une qualité du trait – supérieur à la moyenne de ce genre. Une lecture intéressante, agréable, illustrant la façon dont certains individus essayent de survivre dans un milieu déshumanisant. Pour Basile, c’est passé par quitter ce boulot débile et trouver quelque chose de plus gratifiant. Mais tout le monde n’a pas cette chance hélas.

05/12/2024 (modifier)