Soleil Glacé

Note: 2/5
(2/5 pour 1 avis)

Séverine Vidal nous livre un magnifique roman graphique feelgood, adapté de son roman, qui aborde le thème de l’autisme avec grâce et humour pour une aventure humaine inoubliable. Le trait doux, délicat et sensible de Laura Giraud, qui entre au catalogue Glénat, sublime le récit de l’écrivaine.


La BD au féminin

Au moment de la mort de son père, Luce découvre ce qu’il lui cachait depuis vingt ans. Une double vie et des enfants ailleurs. Son frère Pierrot déboule alors dans la vie de Luce. Elle l’aime d’emblée, lui et sa maladresse, ses grands rires … et son handicap. Porteur d’un trouble autistique, il vit dans un centre pour adultes. Visite après visite, Luce et Pierrot font connaissance. Quand, au cours d’une conversation, une promesse non tenue par leur père ressurgit, une idée folle traverse la tête de Luce : et si elle embarquait son frère en voyage ? Et l’aventure commence par son exfiltration du centre. Destination ? La Laponie ! Entre rencontres fortuites et imprévus, Luce et Pierrot vont faire le chemin l’un vers l’autre, s’inventer un langage commun et rattraper le temps perdu.

Scénario
Oeuvre originale
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 28 Août 2024
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Soleil Glacé © Glénat 2024
Les notes
Note: 2/5
(2/5 pour 1 avis)
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09/12/2024 | Mac Arthur
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L'avatar du posteur Mac Arthur

Je ne doute pas des bonnes intentions des auteures mais mon appréciation de cet album a totalement été influencée par le début du récit dans lequel les membres du personnel d’un centre d’accueil pour personnes déficientes mentales sont montrés comme des imbéciles incompétents et irresponsables. Travaillant dans ce milieu, j’ai beaucoup de mal à accepter cette vision des choses qui à la fois discrédite ce type d’institution et facilite l’élaboration du scénario (c’est bien plus facile d’expliquer comment les deux héros peuvent disposer des médicaments nécessaires à l’un d’eux si lesdits médicaments sont laissés à disposition des patients dans leur propre chambre et en grande quantité. Quoi de plus logique avec une personne déficiente mentale ?). Franchement, toute cette partie du récit… je ne sais pas quelle institution les auteures ont visitée et je doute même qu’elles en aient visité une seule mais c’est tellement absurde que c’en devient horripilant (et si effectivement un centre d’accueil fonctionne de cette manière et si son personnel est aussi incompétent, il faut s’empresser de le fermer). A partir de là, toute mon appréciation a été influencée et je n’ai plus vu que les lieux communs, les facilités, les incohérences et le caractère irresponsable, égoïste et détestable de l’héroïne. Du coup, d’une belle échappée d’une sœur se découvrant un demi-frère atteint d’un handicap mental avec lequel elle va entreprendre un improbable voyage vers la Laponie, ce récit n’est plus devenu qu’un enchainement de scènes qui sonnent faux porté par une héroïne à laquelle j’avais juste envie de foutre une bonne paire de baffes. Les mères des deux enfants sont tout aussi laxistes et n’ont pas présenté un comportement apte à me faire revoir mon impression d’ensemble. Ce récit parlera sans doute bien plus à un public féminin, ne fusse que pour ses revendications féministes, mais n'ayant vu que des personnages féminins irritants, je ne peux même pas dire que cette thématique féministe m'aura parlé. Pour un peu atténuer ce début très négatif de mon avis, je dirai cependant que, d’un point de vue technique, cette bande dessinée est bien réalisée. La narration est fluide, les dialogues sonnent de manière naturelle (même si on est dans une vision très bienpensante du handicap mental, plus influencée par des films comme Rain Man que par la réalité de terrain), les bonnes intentions des auteures me semblent évidentes. C’est juste qu’elles m’ont donné l’impression de parler de quelque chose qu’elles ne connaissent pas (ou qu’elles ont une expérience du milieu totalement différente de la mienne). Enfin le dessin, dans son style faussement naïf (tronches en biais, décors de travers, perspectives faussées) est parfaitement adapté au sujet et renforce le caractère journal intime/récit authentique du livre. Donc voilà… Parce que je pense que les intentions étaient louables et parce que d’un point de vue technique, cette bande dessinée est bien réalisée, je vais dire 2/5. Mais il y a trop d’aspects qui m’ont dérangé pour que je monte ma note d’un cran.

09/12/2024 (modifier)