La Machine à détruire - Pourquoi il faut en finir avec la finance

Note: 4/5
(4/5 pour 1 avis)

Les crises financières se succèdent et se ressemblent. Chaque fois, pour éviter le chaos, les États et les banques centrales interviennent. Mais que sauvent-ils ? Quel rapport cela a-t-il avec l’augmentation rapide des inégalités et de l’endettement des États, avec la dégradation des services publics, ou encore avec les résistances à travers le monde??


Documentaires Economie Edition participative La BD au féminin Les coups de coeur des internautes

La Machine à détruire revient sur ces crises et ce qui les suit, et s’interroge sur la place croissante des banques et de la finance dans nos existences. Suffira-t-il de déplacer l’argent vers des investissements plus verts?? Les solutions financières sont-elles à la hauteur de leurs promesses?? Peut-on se permettre de laisser les banques au centre du système?? Loin de nous écraser avec des notions techniques et lointaines, Aline Fares et Jérémy Van Houtte proposent plutôt un regard limpide et des analyses drôles et documentées sur la finance, à partir d’expériences familières et vécues.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 16 Juin 2024
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série La Machine à détruire - Pourquoi il faut en finir avec la finance © Seuil 2024
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 1 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

10/12/2024 | Noirdésir
Modifier


L'avatar du posteur Noirdésir

Voilà un travail que j’ai trouvé excellent sur le fond et sur la forme. Certes, c’est parfois un peu ardu, c’est très dense et il faut s’enfiler un certain nombre de termes techniques, de connaissances économiques et d’organisation des marchés financiers et bancaires. Mais la narration est très fluide et claire. C’est d’abord dû au dessin de Jérémy Van Houtte, qui aère la démonstration tout en la rendant agréable et lire. C’est aussi dû bien sûr au très gros travail en amont (c’est du blindé en matière de connaissances exposées, et l’imposante bibliographie de fin de volume confirme ce travail préparatoire, et surtout confirme que les auteurs souhaitent que leurs lecteurs aillent plus loin). Les rouages du système financier libéral – et plus largement du capitalisme financier actuel – sont bien mis en avant, avec les mécanismes qui font transiter l’argent – y compris public – jusqu’au actionnaires, dans un « ruissellement » inversé, mais aussi bien plus réel que celui annoncé par nos dirigeants depuis des décennies. C’est à la fois limpide et écœurant. Mais on ne se contente pas de constater, puisque les dernières pages énumèrent un certain nombre de pistes pour remédier à ce creusement des inégalités au profit d’une minorité (qui plus est responsable d’autres maux, comme la pollution, le réchauffement climatique et quelques conflits). Avec une présentation intéressante de la convergence des luttes. L’action des lobbies, des institutions européennes, le fonctionnement des banques, l’hypocrisie des « décideurs » (voir « mon ennemi c’est la finance » de Hollande !), tout ceci n’est certes pas réjouissant. Et les auteurs montrent bien comment toutes les luttes tendant à remettre en cause cet ordre établi par et pour un petit nombre sont dénigrées dans les médias, et sévèrement réprimées (voir les dernières années en France, avec les Gilets jaunes en particulier). Mais il se dégage à la fin un sentiment qu’il est possible de faire changer la donne. Une lecture exigeante, mais instructive, jamais rébarbative ni sentencieuse, avec un ton léger. Bref, un documentaire à lire, pour nourrir réflexion, et éventuellement action.

10/12/2024 (modifier)