Leela et Krishna
Un fabuleux conte se passant en Inde, une légende issue d'une histoire d'un amour impossible entre une danseuse et un musicien.
Futurs immanquables Georges Bess Inde La BD au féminin La Danse Les Meilleurs Diptyques Noir et blanc Profession : bédéiste
« Il était une fois, un pays magnifique où vivaient des gens heureux… Tel un joyau, la montagne l’enserrait amoureusement d’un côté, la mer éternelle de l’autre… Les grands cocotiers souples balançaient leur chevelure verte au-dessus des routes et des villages… Voilà le paysage d’un conte, celui que vous allez suivre, narré par l’auteur et sa femme. L’histoire d’un amour impossible entre Leela la danseuse et Krishna le musicien, qui pour se retrouver donneront leur destin aux desseins monstrueux d’un sorcier maléfique, Karnataka l’infâme. Issu de ce récit, la légende de Goa va naître.
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Date de parution | Février 2000 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
Mouais ... Franchement, j'ai pas du tout été emballé par ce diptyque, mais alors pas du tout. En fait, si le dessin est très bon, c'est vraiment l'histoire avec laquelle j'ai eu un problème. Et pourtant, je reconnais toutes les qualités à cette série ! L'histoire se base effectivement sur une idée originale, et le déroulement est bien maitrisé, entre le conteur et l'histoire, ainsi que toutes les ramifications qui en découlent. Mais ... J'ai eu du mal avec. Le va-et-viens entre les deux trames du récit font que la lecture est hachurée et j'ai eu beaucoup de mal avec ça. De plus, le conte en général ne m'a pas intéressé. Pas qu'il soit mauvais, c'est juste qu'il ne m'a pas plu. Peut-être qu'il m'a semblé trop "simple", même si il foisonne de bonnes idées. En bref, les deux histoires m'intéressaient peu, et j'ai eu du mal à m'attacher aux personnages. Dès lors la lecture ne fut pas facilitée. Au final, quand j'ai refermé les deux volumes, je me suis juste dit : bon, ben passons à autre chose. Ca ne m'a pas marqué durablement, et je n'ai pas envie de le relire. C'est vraiment bête, je reconnais plein de qualité à cette série, mais je n'ai simplement pas aimé. La sauce n'a pas pris pour moi. Dommage.
Une Bd étonnante dans laquelle les auteurs se mettent en scène pour essayer d’expliquer leurs échanges afin de construire cette œuvre. Cette approche à au moins le mérite d’être originale. Pour ma part, si j’ai apprécié les dessins ainsi que la petite histoire de ce conte, j’ai trouvé la mise en scène des auteurs un peu trop présente dans le récit ce qui m’a donné l’impression d’être souvent dérangé. Je n’irai pas jusqu’à dire que cela m’a gâché la lecture mais j’ai trouvé cela un peu gênant. Sinon c’est tout de même pas mal et original dans son approche.
Très très beau diptyque. Autant dans sa conception que dans son exécution. En effet le pari de Georges et Layla Bess de nous faire découvrir "de l'intérieur" l'écriture d'une histoire, est très intéressante. On eût pu craindre le côté "je suis un être supérieur, je crée la vie, etc.", mais pas du tout, on suit le couple dans ses hésitations, ses aller-retours, ses interrogations quant à l'orientation à donner à leur histoire. En cela l'oeuvre est d'une fraîcheur déconcertante et bienvenue, même si le procédé est "voulu". Cela donne une mise en abyme de l'histoire tout à fait intéressante, d'autant plus que le conte qui nous est narré est passionnant, prenant. On a du mal à s'en détacher. D'autant plus que le dessin de Georges Bess est d'une maîtrise époustouflante, comme dans Escondida, et que du coup son récit est entièrement réaliste, malgré le côté fantastique qui sous-tend toute l'histoire. Mais le patrimoine jodorowskien de Georges Bess remonte quand même à la surface, surtout dans le tome 2. En effet le couple Bess joue un peu plus sur l'introspection, sur le sidéral, sur le métaphysique, histoire de pimenter un peu l'histoire. Mais contrairement à certaines histoires du scénariste chilien, cela n'en devient pas embrouillé pour autant, et l'on reste dans le cadre des contes et légendes indiennes. L'Inde, qui a donc largement inspiré ces deux auteurs, pour cette histoire en deux parties très intéressante, un conte aux frontières du mysticisme illustré avec énormément de talent.
Tiens c'est marrant j'étais persuadée d'avoir posté un avis sur cette BD. Leela et Krishna est une excellente BD. Et pourtant, je n'aurais pas parié un centime dessus si on ne me l'avait pas prêtée, à cause des couvertures qui font croire à une BD vaguement post soixante-huitarde sous acide. Et franchement je serais passée à côté de quelque chose ! Mon avis est très proche de celui de Ro, en fait. Le dessin de Bess est superbe et vraiment mis en valeur par le noir et blanc. C'est marrant, je ne m'étais jamais rendue compte avant (dans le lama blanc par exemple) à quel point Georges Bess est un bon dessinateur, un digne héritier de Giraud qui n'a pas à rougir de la filiation. Ici, chaque page est un bonheur pour les yeux. Au niveau du scénario, tout l'intérêt et le charme de cette BD provient de l'aspect distancié et plein d'humour apporté par la femme de l'auteur. Si le procédé n'est pas nouveau, il est tout sauf gratuit ici et proprement passionnant. Bref, Leela et Krishna est jusqu'à présent la meilleure BD de Georges Bess, et une excellente BD tout court. Elle n'a malheureusement pas eu le succès qu'elle méritait, et ne se trouve à présent plus que dans les solderies. Quel gâchis !
Sur le conseil d'Altaïr et de son mari, quand j'ai déniché cette BD assez introuvable autrement, je l'ai achetée sans hésiter alors que ça aurait été habituellement rigoureusement le style de BD que j'aurais évité. Et je ne le regrette pas du tout. Pour commencer, le dessin de Bess est superbe ! En noir et blanc, j'ai franchement eu l'impression de voir des planches de Moebius. Je ne sais pas si c'est moi qui n'y connais rien à la technique du dessin, si c'est juste une coïncidence ou si Bess a véritablement un style proche de celui de Moebius, mais en tout cas, je trouve qu'il a presque autant de talent. Il insiste d'ailleurs un peu plus sur les détails, ce qui me donne également parfois un style que je trouve proche de celui de Boucq. Boucq, Moebius, autant dire que j'apprécie le dessin de Bess dans cette BD ! Quant à l'histoire, si l'on s'en tenait au conte qui y est racontée, elle serait plutôt moyenne, relativement déjà vue en fait. Bess semble avoir gardé un peu des idées scénaristiques de Jodorowsky, tout en y mêlant une ambiance indienne très réussie. Bref, un conte simplement moyen. Mais c'est la façon dont il est abordé dans cette BD qui est vraiment sympa. On a l'impression de suivre la création d'un scénario de BD du début à la fin. Bess et sa femme discutent du scénario tout en se baladant en Inde, Bess raconte ses idées au fur et à mesure, la façon dont il compte tout mettre en page, la façon dont il veut représenter ses personnages, et sa femme l'écoute, le critique, se moque un peu de lui, lui demande de recommencer les morceaux d'histoires qui ne lui plaisent pas. Bref, c'est une histoire, un scénario, qui se crée sous nos yeux. Bess nous propose différentes alternatives, sa femme choisit celles qui lui plaisent le plus et critique les quelques oublis ou facilités scénaristiques possibles. Le tout est fait sur un tout léger, plein d'humour, parfois franchement hilarant (du style au moment où Bess est énervé en pensant aux Critiques de BD qui lui ont un jour déplu, il décide de se venger sur le Grand Méchant de son histoire, et vlan, ce dernier se reçoit une météorite sur la tronche alors qu'il était parti au toilettes). Une lecture très agréable, un conte auquel on s'accroche parce qu'on découvre exactement la façon dont il a été créé et raconté, un dessin excellent, un vraiment bon moment passé à lire ces 2 BDs.
Cette série est intéressante par sa construction. En effet le conte qu'on nous présente est raconté "en direct" par l'auteur qui se met en scène avec sa femme. Celle-ci lui fait des remarques sur son histoire et le pousse à modifier certains passages ou lui fait remarquer l'incongruité des situations qu'il invente. Mis à part cette originalité, l'histoire en elle-même est également assez intéressante pour un conte même si bien sûr les ficelles utilisées sont classiques. J'ai beaucoup aimé l'enfant à tête de cochon qui "reflète" son environnement. Enfin j'ai lu le tome 2 avant le 1 par erreur et je m'en suis rendu compte qu'une fois refermé :) Une série en 2 tomes très intéressante, mais pas non plus indispensable.
Une œuvre surprenante et hors norme. Passons le côté « l’histoire en train de se faire par son créateur», c’est assez commun de ce côté-là, déjà vu plus d’une fois, en tout cas. Ce qui est plus original en revanche, c’est le caractère ésotériquo-rigolo de l’œuvre. Bess, au grand désespoir de son épouse, a une propension à partir dans le mystique à tous moments (on ne collabore pas des années avec Jodorowsky sans en être marqué d’une manière ou d’une autre). Et son épouse, plus rationnelle, donne ses commentaires pragmatiques tout au long du récit. Leurs discussions ne manquent pas de piquant. C’est drôle, intelligent et cela ne se prend pas au sérieux. Une autre bonne raison de s’intéresser à ce récit est la beauté du dessin de Bess. C’est un virtuose, il y a dans ces deux albums des images d’une grande puissance d’évocation qui frappent l’esprit. Accouplé à la verve « littéraire » des textes-off de Bess, elles envoient littéralement le lecteur dans un monde de beauté, de cruauté et de superstitions. Magique !
On reconnaît bien ici le trait de l'auteur d'"Escondida", très semblable et malheureusement toujours un peu vide en noir et blanc. Autant certaines cases sont très fouillées, autant d'autres sont presque vides. Autant certaines sont absolument superbes (planches 140, 141, 153 par exemple), autant ce dessin manque de couleurs dans le reste de ces deux albums. Mais le plus marquant, c'est sans doute la narration (le bordel narratif, pourrait-on dire). Car "Leela et Krishna" ne raconte pas une histoire, mais le processus de création d'une histoire. On voit donc l'auteur et sa femme, en vacances en Inde, en train de parler, discuter, chercher, argumenter, s'engueuler même, pour créer cette histoire. Ce procédé n'est certes pas nouveau, mais porté ici à un sommet : toute l'histoire est une suite de discussions, d'inventions au pied levé, parfois même de retours en arrière et de changement de la trame précédemment exposée. Ca rend bien sûr l'ensemble plutôt difficile à aborder. De fait le début paraît un peu... laborieux, disons, et j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire. Mais au bout de la moitié du tome 1, j'y étais entré, sans même m'en être aperçu, ce qui me paraît constituer un gage de réussite de la part de l'auteur. :) Il faut dire que cette série a un charme bien particulier. L'auteur pratique abondamment l'ironie, voire l'auto-dérision, et nous en fait profiter en live, en nous montrant le résultat de telle ou telle attitude sur l'histoire créée. Il utilise aussi de nombreux clichés, mais volontairement et à bon escient. Le côté horrible tragédie larmoyante parvient ainsi à trouver sa place tout naturellement en s'insinuant dans l'esprit du lecteur presque sans qu'il le remarque. Les quelques délires mystico-métaphysico-new age sont présentés de façon décalée et passent donc très bien. Et enfin, le petit mot tout à la fin m'a soufflé. J'ai refeuilleté les deux albums pour vérifier, et c'est rigoureusement exact alors que je n'avais même pas remarqué. Vraiment excellent, ce petit truc. :) Donc voilà, moi je conseille cette lecture a priori peu alléchante, parce que c'est différent et surtout que c'est bien. :)
Une bd comme je n’avais jamais lu, cet album est surprenant. Il est présenté sous forme de narration constructive, contée directement par l’auteur et sa femme. Ils sont tous deux sur le site même de leur histoire, se promenant nonchalamment. L'inventeur amorce le récit de sa future BD, pose le décor en Inde, par images et paroles, il coupe son récit pour exprimer une idée. Sa femme, Layla critique alors l’histoire par des questions pertinentes comme « tu ne crois pas que ta prose est un rien emphatique ? ampoulée sur les bords ?… » S’amorce alors un dialogue efficace entre le couple. Cela permet à Georges d’entamer une histoire en posant ses personnages, de l’améliorer, de la modifier. Cet exercice de style est difficile, car au fur et à mesure de la lecture, l’enchaînement mêle successivement des planches où nous trouvons l’auteur et sa femme discutant sur le scénario, et d’autres planche où le récit lui-même se développe avec les personnages et leur histoire. Cela ne gâche en rien la lecture, car on se place directement sous l’envoûtante légende qui se déroule devant nos yeux. Un peu comme si, lors d’une soirée, un(e) ami(e) à la faconde fascinante, se met à vous narrer un conte merveilleux et terrible et vous emmène dans son monde fabuleux et vous proposait une interactivité avec son récit. Malgré un scénario somme toute classique, une histoire malheureuse et terrible d’un amour impossible, l’auteur réussit à ponctuer par le support du dessin et de l’échange une dimension captivante à son récit en y incluant la construction d’une histoire et le choix de son déroulement. On entre alors dans l’esprit de l’artiste quand il créé un bande dessinée, là où finalement on ne va jamais concrètement. En bref j’ai aimé ce style de lecture guidée et insolite à mon sens. Voilà pour le scénario et le style. Passons au dessin. Bess, qui est aussi l’illustrateur du « lama Blanc », nous sert ici un album en noir et blanc, avec un graphisme équilibré, gracieux, aux proportions très réalistes. Une très belle maîtrise du trait. Bien évidemment la ligne claire, qui fait indéniablement penser à d’autres auteurs tel que Manara (aventures de Giuseppe Bergmann), donne un côté véridique aux personnages et aux décors également. Je formulerai, malgré tout le bien que je pense de ma lecture, un certain désappointement, cet album mérite incontestablement d’être colorisé, je pense en effet qu’il s’y prête, et j’ai l’impression d’avoir lu une maquette de la future œuvre du couple Bess. Cela aurait donné une profondeur et une force bien plus ultime à l’histoire. L’autre bémol, la couverture souple (très souple) et le grand format, ne permettent pas d’avoir une lecture ultra confortable. Je ne sais pas comment vous lisez, mais pour ma part, allongée dans mon canapé ou mon lit, ou bien assise dans un "faux-teuils", je finis toujours de travers avec ce type d’album. Car aucune autre position ne convient pour la lecture qu’assise droite sur une chaise avec une table comme support! Et vu que la lecture est captivante, je finis par avoir mal au dos. C’est un détail, certes, mais qui à son importance, qu’on se le dise ! A part ces deux points non-négligeables, je recommande la lecture de cet album à ceux qui sont curieux de lire de nouveaux contes empreints d’originalité et de philosophie, voire de spriritualité.
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