Là-bas
2004 : Prix du jury œcuménique de la bande dessinée. Le retour d'une famille de pieds noirs en métropole suite à l'indépendance de l'Algérie.
1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Adaptations de romans en BD Aire Libre BD à offrir Dupuis La BD au féminin Maghreb One-shots, le best-of Prix oecuménique
Bientôt l'indépendance. Alain, pied-noir, employé dans une compagnie d'assurances, doit quitter l'Algérie. À Paris, il rejoint sa mère et sa femme enceinte. Commence alors une autre vie. Une vie de grisaille, loin du soleil, des plages de Bab-el-Oued, de la mer tiède. Loin de là-bas. Une autre vie avec les blessures d'Algérie qui ne se sont pas refermées, avec la peur qui hante encore ses jours et ses nuits, les mystères qui l'entourent et les mensonges qui l'enferment. Avec les souvenirs de là-bas. Une autre vie, avec une fille désormais. Sa fille, Jeanne, qui met ses pas dans les siens, pour trouver les mots qu'il lui fallait entendre, et lui rendre la vie.
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Date de parution | Septembre 2003 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Tronchet est un auteur que j’aime bien – surtout dans sa veine humoristique. C’est plus inégal je trouve dans d’autres genres, ou alors lorsqu’il n’est qu’au dessin, souvent avec sa compagne Anne Sibran, comme c’est le cas ici. Je ne connais pas le roman (en grande partie autobiographique) de Sibran dont s’inspire cet album. Mais l’adaptation, qui a forcément dû faire des coupes, est vraiment réussie, puisqu’en quelques cases, les auteurs arrivent à faire passer beaucoup d’émotions – on passe rapidement du rire aux larmes (voir le moment où le personnage principal cherche à acheter un pavillon de banlieue). Le récit tourne autour de la difficulté, de la douleur d’être déraciné, puisque nous suivons un pied-noir et sa famille, brutalement passés de l’Algérie à la métropole, avec tous les renoncements nécessaires – et pas toujours admis. L’histoire est simple, mais émouvante, et la lecture agréable. Un album recommandable, c’est certain. Note réelle 3,5/5
Cet album est une très belle surprise. Traitée sous la forme d’un témoignage, l’histoire se déroule tranquillement, comme une tranche de vie simple d’une famille obligée de quitter l’Algérie à la vielle de l’indépendance. Une émotion sincère se dégage du récit, retour d’une famille déracinée dont certains membres n’arrivent pas à s’adapter à la vie en métropole. Tout lui manque : le soleil, le harissa, le petit vendeur de persil… A travers ce récit simple en apparence, des questions plus profondes dont abordées : le retour de ceux qu’on a appelé les pieds noirs, leur adaptation parfois difficile à une nouvelle vie, l’accueil qui leur est réservé, la nostalgie de la vie d’avant, la violence qui a touché l’Algérie dans la dernière phase de la guerre. Le dessin et les couleurs mettent m’ont vraiment plu. J’ai trouvé que le côté décalé du dessin, loin d’être gênant, mettait l’histoire en valeur. On aurait pu s’attendre à un dessin plus doux, et là au contraire, on est percutés par le trait vigoureux, parfois caricatural de Tronchet.
Cette BD est une histoire très prenante commençant dans les derniers jours de l'Algérie française dont la violente fin de guerre est rapidement évoquée - mais sans détours - et qui nous transporte ensuite en France où la famille de rapatriés doit désormais trouver sa place. Le récit fait passer beaucoup d'émotions avec des personnages très justes, des relations complexes et des sujets douloureux (le deuil, la déception, le rejet et l'incompréhension...) sont abordés avec une grande finesse et un talent d'observations et de restitution. Certaines pages m'ont réellement fait frissonner, ce qui est plus rare pour moi avec une BD qu'avec un livre. Le dessin de Tronchet peut emballer ou rebuter: dans mon cas, c'est clairement la première option. Je lui ai trouvé une très grande expressivité dans sa fausse simplicité, expressivité qui fait encore plus ressortir et mettre en valeur les émotions portées par le scénario et les textes.
3.5 Ce one-shot raconte la vie d'une famille de pieds-noirs quoiqu'on suive surtout le père et sa fille qui est aussi la narratrice du récit. Ce père qui est aussi le dernier à avoir quitté l'Algérie durant la guerre et qui a vécu un événement traumatisant. On sent vraiment les problèmes que lui et sa famille rencontrent, ayant été obligés de quitter leur pays pour un autre. J'ai vraiment ressenti les émotions des personnages et j'ai été souvent touché par les scènes, même si deux-trois passages sont un peu moins bons que le reste de l'ouvrage. Je n'ai aucun problème avec le dessin de Tronchet que j'aime bien, mais je comprends que si on n'aime pas son style (surtout pour une histoire sérieuse), on aurait aimé que l'album soit dessiné par quelqu'un d'autre.
Si votre moral est en berne et que vous lisez cette BD un jour de pluie, il y a de fortes chances que vous ne sortiez pas revigoré de votre lecture. Nostalgie est le maître mot de cette histoire qui nous conte le retour en France d'une famille de pieds noirs juste après la guerre d'Algérie. Tronchet nous a habitués à ses losers magnifiques et ici le père de famille en est un magnifique mais jamais ridicule, possédant un sens de la famille qui tend à rechercher le bonheur des siens à tous prix même si c'est au détriment du sien propre. A ce titre la scène où sa fille vient le chercher au travail est d'une justesse et en même temps d'une violence inouïe. Le seul bémol que j'apporterais concerne le dessin, sans doute suis je trop habitué au Tronchet de "Fluide" mais ici ça m'a fait bizarre, les couleurs par contre sont vraiment sympa. Une lecture forte qui ne laisse pas indifférent, fort bien construit cet album est une réussite qui mérite toute l'attention.
Sans crier au génie, j’ai bien aimé ce récit. Anne Sibran parvient à me faire partager son ressenti vis-à-vis d’un père distant, enfermé dans ses souvenirs et aigri par ce terrible sentiment d’incompréhension. Ce témoignage est à la fois sensible et dense. Le passage du marché, qui explique bien des choses sur les sentiments contradictoires du personnage central (mélange de culpabilité, d’apitoiement sur lui-même et de rejet d’un monde auquel il ne se sent pas appartenir) est une grande réussite et constitue le réel chapitre charnière du récit. Je suis moins convaincu par le dessin de Didier Tronchet. Non qu’il soit de mauvaise qualité, mais je ne le trouve pas adapté à l’ensemble de la bd. Ce trait épais et caricatural convient bien pour les passages les plus expressifs (dans la tristesse comme dans l’humour) mais demeure moyen dans l’évocation de la nostalgie des « déportés ». Le dessin de Tronchet manque de nuances à mes yeux et exacerbe certains passages qui, à mon avis, auraient mérité un traitement plus pudique, un traitement qu’il parvient toutefois à donner par moment (l’évocation de la maladie de la sœur). Il s’agit donc plus d’une gêne occasionnelle que d’un sentiment généralisé. En tous les cas, cet album est à essayer par toute personne intéressée par un récit intimiste et humain.
Tout d'abord réticent au dessin particulier de Tronchet, je m'étais laissé bassement influencer par les nombreuses critiques élogieuses dès sa sortie en 2004. Et quelle ne fut pas ma surprise ! Cet album est véritablement éblouissant, bref magnifique. Les sept premières pages sont émouvantes. Sibran et Tronchet atteignent ici le degré d'émotion que j'avais ressentie à la lecture du livre de Taniguchi Le Journal de mon père. Bien que cette bande-dessinée soit l'adaptation libre du roman autobiographique de Sibran, le style narratif employé (le "je") ne fait pas trop romanesque et Tronchet a su parfaitement illustrer ce témoignage. Achetée dès sa parution, j'ai relu au moins 4 ou 5 fois cette bd. Un petit bijou... N'oubliez pas de vous attarder sur la préface, c'est un cri d'amour pour le père... pour "l'homme heureux". Je m'aperçois que j'ai oublié de vous parler des couleurs, du graphisme, du scénario mais d'autres l'ont fort bien fait précédemment alors lisez ce livre. Cette oeuvre ne peut que vous enchanter. Magnifique !
Là bas promesse d’autre chose,… le titre laisse entrevoir tout un univers de possible. Le fait que ce soit une adaptation littéraire m’encourageait à ouvrir cette jolie couverture malgré le dessin de Tronchet que je n’apprécie guère. Dès les premières planches le courant passe : le dessin gras de tronchet est compensé par l’ambiance lumineuse jaune ocre d’Alger dans les couleurs. Le père, malgré la reprise de l’image du looser traditionnel de Tronchet n’en est pas un. Spectateur des folies partisanes et de sanglants règlements de comptes il ne maitrise rien. Son arrivée en France, cette fuite est joliment dessinée, et on ressent toute cette incompréhension de celui qui en vient à ne plus se sentir chez lui nulle part. Banni par sa patrie d’origine et mis au ban par sa patrie d’accueil. On perçoit les efforts d’intégration, on voit la narratrice grandir, (sa fille). Elle raconte ce hiatus de plus en plus grand entre elle, née en France et en faisant sa patrie et son père toujours plus lointain. Le gris parisien, ajouté au vieillissement est croqué avec justesse par Tronchet. On a l’impression de se sentir soi même petit employé méprisé habitant en banlieue, étranger partout. Et puis les planches jaunes reviennent, le retour à la terre… Tout change, les physionomies et les humeurs. Cette petite fille a grandi et elle comprend enfin son père. D’ici ou d’ailleurs, le migrant est rejeté. La génération suivante profitera des efforts sans le savoir. Le thème est éternel, le dessin juste, et les propos absolument pas simplistes ou polémiques. Il n’y a pas de parti pris, juste une tranche de vie. C’est émouvant, c’est un roman graphique qui fait du bien. L’achat est recommandé car les planches ocres sont un régal et l’alternance graphique est travaillé (je n’imaginais pas tronchet capable de çà). Le gentil looser par ailleurs n’est plus un inconnu, il porte les traits d’un déraciné.
C'est un sentiment mêlé de tristesse et de nostalgie que j'ai eu en lisant ce one-shot de l'excellente collection "Aire libre". Je ne suis pas fan de ce type de dessin mais j'avoue que l'émotion est tout de même passée. Je pense que la lecture est très instructive dans la mesure où elle raconte de manière auto-biographique la vie d'un rapatrié et qu'on peut ainsi comprendre véritablement leur détresse. La colorisation donne un véritable ton à l'histoire. La ville d'Alger avec ses coloris jaunes ainsi retranscrite paraît magique...
Un album tout en émotion, qui m'a narré la difficile adaptation à la vie parisienne d'une famille de Français d'Algérie, contraints de fuir ce pays qu'ils aimaient tant ; et ce à la veille de son indépendance en 1962. C'est aussi le récit de la dernière journée vécue par le père à Alger, alors que les siens ont déjà rejoint la capitale française. C'est l'histoire d'un homme qui, par la suite, va inlassablement conter cet ultime jour à sa fille, conçue là-bas mais née à Paris. Et la petite écoute, attentive, fascinée, se faisant peu à peu une image idéalisée de ce qu'elle n'a pu connaître. C'est tout simple... et beau à la fois. Entre les souvenirs dorés par la patine et le quotidien terne où ce monsieur se perd, déraciné, Anne Sibran m'a offert une chronique douce-amère touchante. Cet album est librement adapté, par la romancière elle-même, de son ouvrage "Bleu figuier". Un album, une histoire, pour comprendre... un peu. Ma cote : 3,5/5.
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