Là-bas

Note: 3.81/5
(3.81/5 pour 21 avis)

2004 : Prix du jury œcuménique de la bande dessinée. Le retour d'une famille de pieds noirs en métropole suite à l'indépendance de l'Algérie.


1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Adaptations de romans en BD Aire Libre BD à offrir Dupuis La BD au féminin Maghreb One-shots, le best-of Prix oecuménique

Bientôt l'indépendance. Alain, pied-noir, employé dans une compagnie d'assurances, doit quitter l'Algérie. À Paris, il rejoint sa mère et sa femme enceinte. Commence alors une autre vie. Une vie de grisaille, loin du soleil, des plages de Bab-el-Oued, de la mer tiède. Loin de là-bas. Une autre vie avec les blessures d'Algérie qui ne se sont pas refermées, avec la peur qui hante encore ses jours et ses nuits, les mystères qui l'entourent et les mensonges qui l'enferment. Avec les souvenirs de là-bas. Une autre vie, avec une fille désormais. Sa fille, Jeanne, qui met ses pas dans les siens, pour trouver les mots qu'il lui fallait entendre, et lui rendre la vie.

Scénario
Oeuvre originale
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Septembre 2003
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Là-bas © Dupuis 2003
Les notes
Note: 3.81/5
(3.81/5 pour 21 avis)
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15/09/2003 | Don Lope
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L'avatar du posteur Mac Arthur

Sans crier au génie, j’ai bien aimé ce récit. Anne Sibran parvient à me faire partager son ressenti vis-à-vis d’un père distant, enfermé dans ses souvenirs et aigri par ce terrible sentiment d’incompréhension. Ce témoignage est à la fois sensible et dense. Le passage du marché, qui explique bien des choses sur les sentiments contradictoires du personnage central (mélange de culpabilité, d’apitoiement sur lui-même et de rejet d’un monde auquel il ne se sent pas appartenir) est une grande réussite et constitue le réel chapitre charnière du récit. Je suis moins convaincu par le dessin de Didier Tronchet. Non qu’il soit de mauvaise qualité, mais je ne le trouve pas adapté à l’ensemble de la bd. Ce trait épais et caricatural convient bien pour les passages les plus expressifs (dans la tristesse comme dans l’humour) mais demeure moyen dans l’évocation de la nostalgie des « déportés ». Le dessin de Tronchet manque de nuances à mes yeux et exacerbe certains passages qui, à mon avis, auraient mérité un traitement plus pudique, un traitement qu’il parvient toutefois à donner par moment (l’évocation de la maladie de la sœur). Il s’agit donc plus d’une gêne occasionnelle que d’un sentiment généralisé. En tous les cas, cet album est à essayer par toute personne intéressée par un récit intimiste et humain.

05/05/2009 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

C'est un sentiment mêlé de tristesse et de nostalgie que j'ai eu en lisant ce one-shot de l'excellente collection "Aire libre". Je ne suis pas fan de ce type de dessin mais j'avoue que l'émotion est tout de même passée. Je pense que la lecture est très instructive dans la mesure où elle raconte de manière auto-biographique la vie d'un rapatrié et qu'on peut ainsi comprendre véritablement leur détresse. La colorisation donne un véritable ton à l'histoire. La ville d'Alger avec ses coloris jaunes ainsi retranscrite paraît magique...

04/07/2007 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 3/5

Un album tout en émotion, qui m'a narré la difficile adaptation à la vie parisienne d'une famille de Français d'Algérie, contraints de fuir ce pays qu'ils aimaient tant ; et ce à la veille de son indépendance en 1962. C'est aussi le récit de la dernière journée vécue par le père à Alger, alors que les siens ont déjà rejoint la capitale française. C'est l'histoire d'un homme qui, par la suite, va inlassablement conter cet ultime jour à sa fille, conçue là-bas mais née à Paris. Et la petite écoute, attentive, fascinée, se faisant peu à peu une image idéalisée de ce qu'elle n'a pu connaître. C'est tout simple... et beau à la fois. Entre les souvenirs dorés par la patine et le quotidien terne où ce monsieur se perd, déraciné, Anne Sibran m'a offert une chronique douce-amère touchante. Cet album est librement adapté, par la romancière elle-même, de son ouvrage "Bleu figuier". Un album, une histoire, pour comprendre... un peu. Ma cote : 3,5/5.

13/01/2007 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Là-Bas est une bonne BD pour aider à comprendre le déracinement qu'a été le départ d'Algérie pour les pieds noirs. Par l'histoire de cet homme, de ce père, par les images et souvenirs qu'il garde d'Alger et que la BD nous fait partager, j'ai vraiment ressenti une partie de ce drame que ça a été. Je n'accroche pas vraiment au dessin de Tronchet pour ce type d'oeuvre à émotions. J'apprécie juste le contraste entre la chaleur des couleurs d'Alger et le froid de Paris. Je crois que cette BD est peut-être meilleure par son texte et son contenu que par le dessin lui-même même si les couleurs font bien passer une partie de l'émotion. Quant à l'histoire, elle m'a intéressé, bien plu à plusieurs moments, mais elle ne m'a pas marqué autant qu'une BD portant sur la même période Algérienne comme Vagues à l'âme a pu le faire par exemple. Un bon album néanmoins que je suis content d'avoir lu.

14/12/2005 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
L'avatar du posteur cac

Une histoire intéressante sur l'intégration en France des algériens émigrés car presque bannis de leur propre pays. On ne sait pas trop s'il y a vraiment une part autobiographique dans cette bd, la jeune fille n'ayant pas le même prénom que l'auteur. L'histoire est tirée d'un roman d'Anne Sibran, la scénariste de l'album. Par contre je n'ai jamais vraiment été envahi par l'émotion, peut-être car je ne suis pas directement concerné par cette situation de déracinement, mais il y a tout de même des choses assez fortes dans la relation père/fille. Le dessin de Tronchet fonctionne bien, belles couleurs avec des planches de teinte unie selon l'ambiance, rouge, vert etc.

19/12/2004 (modifier)
Par Thorn
Note: 3/5

Cet album fait le récit magnifique d'un drame trop souvent ignoré, parce que silencieux à côté de la guerre et des tortures. J'ai vraiment été touchée par le ton très juste, très sensible de l'histoire. Le narrateur sait être très émouvant et vraiment crédible à la fois, en mélangeant des sentiments intimes comme la relation entre un père et une fille, la maladie d'un être proche, et les réactions impuissantes face à l'exil. Par contre, la mise en image ne m'a pas vraiment convaincue. Je reconnais que Tronchet possède un véritable élan vers tous ces délaissés de notre société, et qu'il sait ailleurs raconter avec tendresse et dérision leurs vies quotidiennes, mais ici le dessin ne m'a pas paru en phase avec l'histoire. Les couleurs sont superbes, certes, mais le dessin, lui, n'arrive pas à créer l'emmerveillement devant les paysages ensoleillés d'Algérie, ni la joie de certains moments familiaux que le récit décrit. Peut-être est-ce pour ça que je rejoins l'avis de Don Lope : on a plus l'impression d'un roman illustré que d'une véritable bande dessinée. Si personnellement je trouve le "roman" très bien, les images me gâchent un peu le résultat.

03/10/2003 (modifier)