La Vie sans portable

La vie sans portable, c'est comme une nuit sans rêves, un hamburger sans ketchup... Demandez à Sonia !
Albums jeunesse : 10 à 13 ans La BD au féminin Les petits éditeurs indépendants
La jeune fille envoie des messages, prend des photos, écoute de la musique... Et un jour, tout s'écroule ! La prof de français lui confisque son portable. Pour Sonia, qui passait son temps à taper des SMS, à toutes heures du jour et de la nuit, la vie sans portable s'annonce difficile...
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Date de parution | 01 Mars 2011 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis


Difficile pour moi de vraiment définir un ressenti après cette lecture. Pourquoi ces difficultés ? Eh bien car j'adhère techniquement à l'idée derrière l'album mais que le message passé dans son exécution me semble être au mieux un message naïf et maladroit de la génération pré-portables à la génération post-portables, au pire la retranscription ampoulée des pensées pédante d'une génération à une autre. Je m'explique : l'histoire est celle de Sonia, accro à son portable (comme tous-tes les jeunes !), qui va découvrir après s'être fait confisquer ledit appareil en classe qu'il existe un monde au delà du petit écran, un monde de lecture et d'écriture (et v'là t'y pas que Sonia nous pond un recueil de poésie après avoir lâché cet outil du démon, comme quoi l'appareil l'empêchait de révéler son vrai potentiel). Je suis sarcastique dans ma retranscription, je sais, mais c'est parce que j'ai vraiment cru voir de la mauvaise foi dans l'album. Je suis moi-même contre la sur-utilisation des technologies dans notre quotidien et je ne peux qu'encourager toute personne de tout âge à s'essayer à l'écriture et/ou à la lecture. Seulement voilà, je vais peut-être briser des illusions en disant ça, mais la génération portable lit davantage que les générations précédentes. Alors, je sais que ma dernière phrase vient de faire lever moult sourcils mais j'insiste : les générations et populations ayant accès à des portables et/ou ordinateurs lisent beaucoup plus au quotidien que les autres. Comment ? Bah les SMS, les mails, les recherches internet, les forums, la programmation, l'écriture et la littérature-même, tout ça sont des écrits accessibles par portables et visionnés au quotidien. Bon sang, vous savez que vous-même qui êtes en train de lire cet avis... lisez ? Sur un écran (peut-être même un portable) ? Alors oui, c'est sûr, ça ne règle pas la question de la "qualité" de ce qui est lu, mais ça, je vais être honnête, ça a toujours été le cas. Dès l'instant où tout le monde peut s'exprimer (artistiquement, scientifiquement ou politiquement), il faut se préparer à ce que les écrits de qualités se noient dans les plus classiques voire les mauvais. Mais ça c'est le lot de la liberté d'expression, ce fut vrai de tout temps et la qualité des écrits peut elle-même être très subjective, alors bon les remarques préconstruites... Autre détail de mauvaise fois ici : l'écriture SMS. Alors, je veux bien que lorsqu'on écrit un SMS on va souvent vite et on fait souvent des fautes (même moi qui me fais souvent chier quand j'écris mes SMS j'en fais régulièrement), mais il ne faut pas exagérer. Là on sent bien que le texte a été écrit par quelqu'un vraiment loin de la génération SMS, parce que qui (je dis bien "QUI") dans les générations récentes utilise encore des perles de langage comme "C tro port nawak" ?! Tiens, justement, il est bien de rappeler que le langage évolue. Alors oui on observe une grosse chute de rigueur et de qualité orthographique en ligne, oui écrire en langage SMS (comprenez par-là "abréger au plus court") n'aide pas à apprendre ou consolider ses connaissances orthographiques, mais il faut quand-même aussi savoir raison garder. Le langage évolue, il l'a toujours fait et il le fera toujours, et ce sans l'aval d'un comité décisionnel ou d'un conseil des ancêtres. Aujourd'hui les jeunes utilisent des phrases qui peuvent paraître étranges aux oreilles des générations passées, mais devinez quoi : la totalité des mots, phrases et expressions que vous employez au quotidien (quel que soit votre milieu, vos origines ou votre langue) ont été inventés à un moment donné, ont remplacé d'anciens mots ou d'anciennes expressions désignant les même choses, ou que sais-je encore. Le langage évolue et personne n'y peut rien. Ou plutôt si, c'est un peu par tout le monde qu'il change, puisqu'il évolue avec les us et coutumes. Alors oui, moi aussi je ne comprendrai sans doute pas les expressions à venir, mais devinez quoi : tout langage n'a pas pour but d'être universel. Tant que la personne assemblant les mots et la personne les recevant se comprennent et comprennent les mêmes idées à travers ces mots, cela s'appelle un langage. Alors bon, les comparaisons à la mord-moi-le-nœud entre les écrits dits "téléphoniques" et les "vrais" écrits approuvés par les pairs et la langue de Molière, je trouve ça un peu de mauvaise foi. Eh, je suis de la génération internet, et croyez-moi que de la lecture de fiction, d'essais ou d'études ça se fait aussi sur portable. In fine ce sont des outils, alors même si mauvaise utilisation il y a, ne diabolisons pas l'outil mais la main (ou les habitudes sociétales). Je suis à ça de vous sortir la vieille métaphore du couteau ! Après, c'est sûr, encore une fois, l'addiction aux écrans, le doom scrolling, l'apathie ou même l'anonymat publique restent des dangers liés aux écrans et à la sur-connection que nous vivons aujourd'hui. Mais tout de même, pas besoin de ressortir les vieilles comparaisons dignes de vieux memes facebook comparant les jeunes "abrutis facent à leurs écrans" face aux adultes et leur "vrai savoir littéraire". Entre un-e jeune qui lit des fanfictions et qui comprend par là-même le concepts de réappropriation d'univers de fiction et s'ouvre à tout un champs de possibilités narratives et un-e adulte qui ne lit que du Marc Levy, je ferais personnellement plus confiance en matière de connaissance littéraire à la première personne qu'à la deuxième (et pourtant, notez que tous-tes deux lisent). L'album n'est pas non plus affligeant, il y a une tentative de prose et des dessins plutôt jolis, l'envie de traiter des problèmes causés par l'addiction au portable est plus que louable, mais le fond de l'histoire me laisse un goût amer (en tout cas un peu malhonnête).
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