Ombres et Désirs
Triolisme dans la jeune Allemagne nazie.
1930 - 1938 : De la Grande Dépression aux prémisces de la Seconde Guerre Mondiale Allemagne Nazisme et Seconde Guerre Mondiale, vus par les Allemands Nazisme et Shoah
Hambourg, 1932. Hitler s'apprête à prendre le pouvoir et à mettre l'Europe à feu et à sang. En attendant, la bonne société s'amuse comme elle peut, côtoyant prostituées et voyous, s'enivrant jusqu'au petit matin. Pour combler sa solitude pendant la maladie de sa femme, le professeur Reinhartz accepte de sortir un soir avec le médiocre Koëgler. Dans un restaurant, il rencontre un étrange couple, Anton Ziblinbky et sa compagne Elena. La jeune fille ne va pas tarder à devenir la maîtresse du professeur, et ira même jusqu'à s'installer chez lui... en compagnie d'Anton, et partagera ses nuits entre les deux hommes. Obsédé par le corps d'Elena, Reinhartz s'aperçoit à peine de la montée du nazisme et des prises de position radicales des gens qui l'entourent. Jusqu'au jour où tout bascule. Manheim, le gardien de l'immeuble, veut dénoncer le jeune couple. Le professeur perd la tête et le tue. C'est alors une folle cavalcade pour échapper au châtiment. Prenant le prétexte d'un fait divers, Warnauts et Marc-Renier s'attachent à nous faire vivre la tension d'une époque qui perd la tête, portée par des idées nationalistes et broyant tout sur son passage.
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Date de parution | Septembre 1996 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Etrange album que celui-ci, qui se déroule dans l’Allemagne des années 1930, au moment de l’accès au pouvoir des Nazis. Dans cette ambiance délétère, nous suivons les relations d’amour/haine de deux hommes et une femme, un triolisme hautement dangereux et peu commun à l’époque – surtout que l’un des hommes et Juif – quand l’autre n’est pas éloigné des idées nazies ! Il est vrai qu’une partie de ces relations est empreinte de sado-masochisme. Si l’aspect sexuel semble dominer au début, il s’estompe quelque peu et l’intrigue rejoint alors des chemins plus communs. Mais sans que je m’y sois attaché. Il est vrai que tout, personnages et histoire elle-même semble manquer de profondeur. Une sorte de fatalisme imprègne l’ensemble, et chacun n’est finalement plus perçu que comme un pantin jouant un rôle. Le dessin léché mais très froid (au point que certains décors semblent stylisés, trop géométriques) de Marc-Rénier concourt lui aussi à détacher quelque peu le lecteur de cette histoire. Pas de réels défauts, mais hélas pas non plus d’accroche suffisante pour faire de cet album autre chose qu’une lecture rapide, qui ne laisse pas de souvenir. A emprunter éventuellement. Note réelle 2,5/5.
Pas facile à appréhender, cet album. Il commence avec quelques passages très sensuels puis se concentre sur le côté « manipulateur » des personnages. Le tout dans un contexte historique difficile et sans offrir aux protagonistes le rôle auquel on pouvait s’attendre. Entendez par là que ce n’est pas parce que l’on est juif dans l’Allemagne nazie que l’on ne peut pas être un beau salaud. Du fait de cette particularité, les personnages se révèlent peu attachants, trop manipulateurs ou trop faciles à manipuler. La narration nous donne un rôle plus observateur que participatif. Le lecteur que je suis est resté hors du livre. Cela ne signifie pas que ce scénario est inintéressant mais il n’est pas « immergeant ». Le dessin de Marc Renier est très bon mais très froid. Ses personnages féminins sont toujours aussi séduisants, ses décors sont simples mais soignés. La précision et la lisibilité du trait ne sont jamais prises en défaut. La colorisation en noir, blanc et dégradé de rouge (allant du rosé au rouge nazillon) est originale mais ne réchauffe pas vraiment l’atmosphère. Etrange et très peu immergeant mais pas inintéressant pour la cause.
J’espérais beaucoup mieux. Parce que j’aimais le côté photographique du dessin allié à un parti pris chromatique audacieux… parce que le thème (triangle amoureux) et sa juxtaposition à son contexte (la montée du nazisme) m’intriguait. Je suis déçu… si l’intrigue démarre plutôt bien, les évènements se précipitent un peu vite pour se terminer d'une manière qui ne tient pas du tout la route selon moi… Le contexte historique n'est pas particulièrement bien exploité... c'est pratiquement un huis-clos que nous proposent les auteurs, alors le contexte passe au second plan et paraît presque secondaire... Bref, sur des thèmes similaires, préférez de loin Amours fragiles, plus classique sans doute, mais autrement plus abouti…
Difficile de parler de l'Allemagne nazie dans une BD sans verser dans la politique (et donc donner son avis). Difficile également de parler de triangle amoureux sans verser dans le sordide et/ou le porno et/ou la sensiblerie extrême. C'est pourtant le pari réussi de ce one-shot réunissant des auteurs que tout aurait pu opposer... Warnauts, chroniqueur social plutôt fin, et Marc-Rénier, dessinateur d'histoires dans l'Histoire. Amateur de chevaux. Des croupes, on en trouve une dans cette histoire, celle de la jolie Elena, 17 ans, à la fois manipulatrice et ingénue, sujet et centre de la folie meurtrière qui naîtra de l'antagonisme, de la rivalité parfois purement virile opposant ses deux amants. Le dessin de Rénier est plus mature que la plupart de ses productions (à l'exception de Black Hills 1890), curieusement scrutateur du corps d'Elena et des travers de cette époque troublée. Le scénario de Warnauts est tout en nuances. Prenant le prétexte d'un fait divers, Warnauts et Marc-Renier s'attachent à nous faire vivre la tension d'une époque qui perd la tête, portée par des idées nationalistes et broyant tout sur son passage.
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