Tokyo est mon jardin
Love Hotel contait les déboires de David Martin en voyage d'affaires au Japon, plus préoccupé de ses histoires d'amour que de sa mission professionnelle. De Love Hotel en snack bar, de rendez-vous en réception, le jeune homme apprenait le Japon et l'essence d'un peuple si différent du sien. Dans Tôkyô est mon jardin, nous le retrouvons vieilli et mûri. Représentant les cognacs Heurault, il a la mauvaise surprise d'apprendre l'arrivée de son patron venu vérifier son travail. Il va falloir redresser la situation rapidement. Pari difficile, quand toutes les nuits sont occupées à courir les lieux à la mode. Le jeune homme réussira néanmoins à sauver sa tête tout en perdant son coeurs auprès d'une belle ... ou d'une autre.
Frédéric Boilet Taniguchi
David Martin, représentant des cognacs Heurault au Japon, a surtout passé les derniers mois à découvrir la culture nipponne et la vie nocturne de Tôkyô. Un matin, il apprend l'arrivée imminente de son patron, venu inspecter l'avancement de son travail. Il lui faut absolument redresser la situation au plus vite. Sinon, il perdra en même temps son emploi, son visa pour rester au Japon et la jeune femme dont il vient de tomber amoureux. Le jeune homme entame alors un drôle de chassé-croisé entre son patron à chaperonner et sa belle à séduire. "Tôkyô est mon jardin" est la réédition, avec une préface et des croquis inédits, dans la nouvelle collection “Les Classiques”, d'un titre épuisé depuis de nombreuses années. Les trames utilisées dans cet album sont signées Jirô Taniguchi, l'auteur de “Quartier Lointain”, que Boilet a lui-même adapté du japonais au français. Vous trouverez à cette adresse, la préface de Dominique Noguez sur la genèse de cet album : http://www.boilet.net/fr/noguez.html
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Date de parution | Janvier 1997 |
Statut histoire | One shot (Suite indépendante de Love Hotel) 1 tome paru |
Les avis
C’est un album qui se laisse lire, assez facilement et assez rapidement – malgré l’importante pagination (près de 150 pages quand même !). Comme le personnage principal – un Français vivant à Tokyo et représentant d’un fabricant de Cognac –, les auteurs semblent être des amoureux du Japon, de sa culture et du style de vie des habitants de Tokyo. C’est ainsi qu’une bonne partie des textes sont en Japonais dans les cases – et traduits en dessous en Français. Cela m’a un peu gêné au départ, mais je m’y suis ensuite fait. Pour le reste, l’histoire de ce Français, de sa relation avec une Japonaise, de ses déboires professionnels, ne m’a intéressé qu’à la marge. C’est un honnête roman graphique – sans doute ne suis-je pas le cœur de cible de ce genre de roman graphique – et le sujet de départ n’est pas de ceux qui me passionnent le plus, en fait. J’ai donc lu cet album sans déplaisir, mais sans passion non plus. Le dessin de Boilet (en Noir et Blanc, jouant sur les nuances de gris) est bon techniquement. Mais là aussi pas celui qui m’accroche le plus. Mais ça passe quand même.
Bonne idée de réunir Love hotel et Tokyo est mon jardin dans une seule et même édition ! Car ces deux récits sont vraiment les deux faces d’une même pièce et pour moi ils sont inséparables. Comment comprendre le cheminement du personnage central sans avoir lu Love hotel ? Comment interpréter la dominance de blancs dans Tokyo est mon jardin sans l’analyser au regard de la dominance de noir de Love hotel ? Je regrette vraiment que ces deux recueils fassent l’objet de deux fiches séparées et je ne peux que féliciter les éditions Casterman de proposer cette intégrale réunissant les deux récits et agrémentée de propos des deux auteurs. Mais du coup, comment écrire un avis cohérent d’un récit sans parler de l’autre ? Tant pis, mon avis parlera des deux. Et tout d’abord Love hotel. Un récit daté, très marqué par les années ’80 (même si publié en 1993) avec un style graphique dans lequel le noir domine, en parfaite cohérence avec le sujet. Le personnage central est détestable, égocentré au possible. Il s’enfonce de lui-même dans une voie sans issue et, très sincèrement, je ne peux ressentir aucune empathie pour lui. Ce personnage est alors un véritable écueil à la lecture : comment apprécier un livre dont on déteste le personnage central ? Grâce à l’évocation de Tokyo, découverte au travers du regard encore très occidental de David Martin (le personnage en question). Je l’avoue : j’ai dû m’accrocher pour finir ce récit et ce sont ces petites anecdotes disséminées à gauche et à droite et qui dévoilent Tokyo qui m’auront permis d’aller au bout. Si je n’avais lu que Love hotel, cet album ne m’aurait vraiment pas marqué dans le bon sens du terme… mais il prend tout son sens après la lecture de Tokyo est mon jardin ! Tokyo est mon jardin est donc la suite directe de Love Hotel. On retrouve (avec un certains déplaisir au départ, je dois l’avouer) le même personnage de David Martin, toujours aussi égocentré, toujours aussi menteur, tricheur et souvent pathétique de médiocrité. Sauf que là, au fil du récit, son personnage va s’éclairer. Paresseux ? Oui, mais il cumule les petits boulots pour pouvoir continuer son rêve : vivre à Tokyo. Etranger ? Oui, mais avec une profonde volonté de comprendre cette ville… et finalement son amour de Tokyo, il parvient à nous le faire ressentir. Les petites anecdotes sur le quotidien de sa ville continuent à rythmer le récit. Un personnage extérieur permet de comprendre le chemin parcouru par David Martin. Et finalement le charme opère, au point que j’ai été heureux de la conclusion du récit, une conclusion optimiste à l’opposé parfait de celle de Love Hotel. Pour ce seul récit, sans avoir lu Love Hotel au préalable, ma note aurait été de 3/5. Mais avec cet éclairage supplémentaire, elle monterait à 4/5. Je reste à 3/5 avec achat conseillé pour rester le plus neutre possible mais, vraiment, j’insiste, cela n’a pas de sens à mes yeux de lire un des deux récits sans lire l’autre. Pas plus que de les lire dans un sens non-chronologique. Ces deux récits sont indissociables. Ensemble, ils forment un bel album, certes daté, parfois trop intellectualisé mais touchant par le cheminement de son personnage central et intéressant par son évocation de Tokyo. En ne lisant qu’un seul de ces récits, on perd la moitié de leur intérêt. 1,5/5 pour Love Hotel 3/5 pour Tokyo est mon jardin Et les deux ensemble ne sont pas loin de valoir 4/5… allez comprendre…
Je suis assez allergique au style de Boilet, à son dessin qui me fait trop penser à des photos décalquées, des photos franchement pas terribles qui plus est. Du roman photo assez laid, quoi. Mais pour une fois, j'ai bien accroché à cet album, peut-être du fait de l'implication de Benoît Peeters au scénario. On retrouve le décor urbain japonais cher à Boilet, ainsi que l'histoire d'un français exilé qui vit une histoire d'amour et de sexe avec une japonaise. Cependant, à l'inverse des autres histoires du même genre de Boilet, il y a ici moins d'érotisme exhibitionniste et gratuit et moins de monologues d'un personnage principal auquel on ne s'attacherait pas du tout. Il y a surtout une visite en règle de Tokyo et de la culture japonaise moderne très éloignée de tous les clichés de la vieille génération française mais aussi même des clichés que les jeunes lecteurs de manga peuvent se faire. Instructif et très dépaysant, j'ai apprécié cette découverte de l'intérieur d'un pays que je croyais commencer à connaître un peu. Et puis, pour une fois dans un récit auquel Boilet participe, l'histoire ne se termine pas en queue de poisson. Au contraire, elle se termine bien, sur une note d'espoir et de gaieté. Ce qui fait qu'on ferme l'album sur une impression agréable et un bon souvenir. Il ne manque en fait qu'un dessin différent pour que j'apprécie vraiment cette BD.
Le souci je crois, c'est qu'en fait je me fous complètement de la vie de ce Français à Tokyo… et c'est bien là le problème : ce "Tokyo est mon jardin" ne m'a vraiment pas passionnée. Voir un homme boire, draguer, faire son travail par dessus la jambe en espérant embobiner son patron pour rester au Japon où il vient de trouver une nouvelle petite amie le lendemain même de sa rupture avec la précédente (c'est elle qui le met dehors, je précise, donc a priori, il devrait être un peu triste et abattu quelques semaines jours, non ? ), ouais, bof. La seule chose qui m'a un peu amusée, c'est la manière dont le héros embobine son patron quand il arrive au Japon vu que ce dernier ne connaît pas du tout le pays, sa langue et ses coutumes.
Le dessin est assez joli, une fois qu'on est habitué à ce style assez dépouillé et peu académique, avec des physionomies de monsieur et madame tout-le-monde, comme dans la vraie vie, ça change un peu. J'ai beaucoup aimé aussi ces espèces de petits kanjis au coin des bulles qui nous permettent de savoir quand ça parle en français et quand ça parle en japonais. Le fait aussi que beaucoup d'enseignes ou de bulles soient en VO donne presque l'impression d'être capable de lire l'œuvre originale, c'est assez inattendu et plutôt agréable finalement, on s'y croirait presque.
Je n'ai pas lu Love hotel, ceci explique peut-être mon manque d'enthousiasme face à cette suite, peut-être qu'on s'attache plus au personnage quand on a suivi ses déboires précédents, mais en ce qui me concerne, j'en doute fortement.
Il est pas mal ce one-shot. Boilet et Peeters ont très bien représenté les sentiments humains qui se dégagent des personnages. J'ai bien aimé suivre la vie quotidienne d'un homme occidental qui s'est installé au Japon. J'ai appris beaucoup de choses sur la culture et la société japonaises. Notamment sur le sexe qui semble être plus présent qu'ici (il y a même des jeux vidéos sur ça !). Néanmoins, je n'ai pas été assez touché par l'histoire pour la trouver exceptionnelle. De plus, je n'ai pas beaucoup aimé le dessin de Boilet. Je trouve qu'il est inexpressif et certains personnages ont pratiquement la même tête et cela me gêne parfois.
Je viens tout juste d'apprendre que cet album est une suite de Love hotel, précédent album de Frédéric Boilet et Benoît Peeters. Je peux donc confirmer aux lecteurs potentiels de Tōkyō est mon jardin que cela ne se fait absolument pas sentir dans le déroulement de l'histoire et qu'on la lit comme un one-shot. On suit un homme disons 35-45 ans, commercial pour un vendeur de cognac auprès des japonais. Il a assez peu de succès dans cette entreprise mais il souhaite plus que tout rester au Japon dont la culture le fascine, en cela peut-être une inspiration de la vie de Boilet lui-même. On le voit apprendre les kanjis dans le métro, aller dans des soirées à la mode, mais également construire une relation de couple avec une jeune indigène :). Et c'est plutôt chaud par moments. Le dessin de Boilet est difficile à situer s'imprégnant des influences de la bande dessinée européenne et du manga. Il est en tout cas réussi et appréciable. Certains passages de l'album ont des phylactères écrits en japonais, avec la traduction française écrite sous la case. J'ai cru au début que j'allais lire ma première bande dessinée d'auteurs français écrite en japonais sous-titrée français. Mais ce n'est que partiellement le cas bien que cela eut été original (Gibson fait bien des films en araméen :)) car dans la majorité des plus de 150 pages de cet album les personnages parlent en français. Au passage je trouve la couverture de la nouvelle édition assez laide comparée à l'ancienne. Mais je recommande le contenu qui est à voir et à lire, un bon roman graphique.
Je ne sais trop quoi penser de cette BD. C'est vraiment l'aboutissement d'une histoire atypique, en marge de la production habituelle. D'un côté, le dessin m'a un peu rebuté au début, par son côté statique, typiquement "nouvelle BD années 80"... Je trouve ça vraiment inexpressif au possible. :( Et ce ne sont pas les trames de Taniguchi qui aident à apprécier ce style, désolé de le dire... Par contre, j'ai été touché par la simplicité de l'histoire, l'authenticité des situations (allez voir Lost in translation, et vous comprendrez), la mise à nu (sans vulgarité) des personnages. Et du coup, l'aspect "figé" du dessin ne m'est pas apparu aussi gênant, et j'ai fini par oublier la forme pour apprécier le fond.
Boilet est décidément un personnage atypique. Tant par son vécu et sa sensibilité que par son besoin de se démarquer des sentiers d'expression de la BD. Cependant cette lecture m'a laissé plutôt perplexe. On ressent les tâtonnements d'un auteur qui cherche un nouveau "langage illustré" plus proche de la réalité, de son quotidien (nouvelle vague – cf. cinéma de Godard, Truffaut ou autre Lelouche)… sans réellement y parvenir (une partie romancée, des évènements superflus mais nécessaires au ressort dramatique). Je suppose que L'Epinard de Yukiko (pas encore lu) ou Mariko Parade préfigurent cette nouvelle forme de narration avec plus de réussite.
Pas besoin d'avoir lu Love hotel pour lire cet album. Même s'il reprend le même personnage et en est, d'une certaine manière, la suite logique. Le fait que cet album soit réédité sans Love hotel dans la collection "Classiques" de Casterman, montre bien que pour l'éditeur, en tout cas, il s'agit bien de deux oeuvres différentes. Il est vrai que ce "Tokyo est mon jardin" est bien meilleur encore que le réussi Love hotel. Le dessin de Boilet quitte le pur contraste noir et blanc pour gagner de subtiles nuances grâce aux trames de Taniguchi. L'histoire est émouvante et pleine de dérision et d'humour. Le personnage principal est terriblement attachant. C'est vraiment une réussite, sur tous les plans!
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