Mizuno et Chayama (Mizuno to Chayama)

Note: 4/5
(4/5 pour 1 avis)

Chayama est la fille d'un magnat industriel, Mizuno la fille de son principal opposant.


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Dans une salle isolée de leur lycée, elles partagent un secret charnel, une affaire qui ne regarde qu'elles. Mais alors que la campagne de Mizuno père bat son plein, le harcèlement dont est victime Chayama redouble d'intensité et de violence. Entre les attentes de leurs familles et l'asphyxiant marasme de leur ville rurale, est-il seulement possible pour elles de trouver un moyen de vivre un jour leurs vies librement ?

Scénario
Dessin
Traduction
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 17 Novembre 2023
Statut histoire Série terminée 2 tomes parus

Couverture de la série Mizuno et Chayama © Taifu comics 2023
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 1 avis)
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22/04/2025 | Deretaline
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Une histoire d'amour qui brille par son cadre de campagne japonaise et son sujet de la jeunesse qui y étouffe. Toute l'histoire tourne autour du conflit de pouvoir, des magouilles, des conflits adultes entraînant et gangrénant les relations des jeunes, du poids des attentes et du désir de liberté. Les éponymes Mizuno et Chayama ne devraient pas être proches, leurs pères respectifs se disputent la mairie, la ville entière se divise en deux groupes dont leurs pères sont chacun les représentants. Pourtant, comme dans toute histoire d'amour avec un penchant pour l'ironie dramatique, les deux jeunes filles vont bien se rapprocher. Très vite même. Le sujet n'est pas vraiment la naissance de leur amour, car celui-ci brûle en réalité très vite, mais bien de savoir si le monde qui les entoure les laissera bien le vivre. Elles s'aiment mais doivent se voir en cachette, elles désirent partir loin d'ici mais se retrouvent bloquées par les attentes des autres (surtout les attentes familiales). Cette histoire d'amour douce-amère, pour laquelle on craint jusqu'au bout une fin tragique, est sincèrement prenante. Deux petits bémols cependant. Bon, les bémols sont légers, il s'agit surtout d'un problème d'exécution. En premier lieu, il s'agit de l'aspect un peu trop sexualisé de la relation entre ces deux jeunes filles. Bon, qu'elles fassent des séances de galipettes entre deux cours n'est pas le problème (l'âge, le besoin de liberté, tout ça tout ça), je parle surtout du fait que la mise en scène insiste un chouïa trop à un moment. En fait, mis à part ce moment, l'œuvre est en réalité assez chaste, on ne nous cache pas qu'elles font l'amour mais la mise en scène ne s'y arrête pas (ou en tout cas très peu - en tout cas suffisamment peu pour que je ne m'inquiète pas des intensions de l'auteur) et préfère se concentrer sur leur relation et leur situation compliquée. Sauf qu'au début du premier album, on a un moment très bizarre où Mizuno lèche les larmes de Chayama dans ce qui me semble être une scène qui se voulait (peut-être) pseudo-érotique, ou en tout cas émoustillante. Bon, c'est au tout début de l'histoire, peut-être un moment de folie du scénariste qui s'est fort heureusement recentré par la suite, mais il n'empêche que c'est bizarre. Ensuite, il y a l'antagoniste. Elle est très intéressante sur le papier, elle aussi reflétant le mal-être d'une jeunesse se sentant abandonnée dans la campagne et se sentant obligée de suivre aveuglément les conflits locaux pour se sentir exister mais exprimant le tout de manière bien plus violente, bien plus névrosée. Là où Chayama et Mizuno se cachent, Aikawa frappe et harcèle. Elle harcèle Chayama qu'elle juge responsable de sa situation de vie compliquée. Oui, comme tous-tes les autres jeunes du lycée, Aikawa a choisi son camp dans ce conflit de pouvoir. Sa situation familiale et économique semble désastreuse et on comprend son profond dégoût pour la famille de Chayama (qui est bien plus riche). On n'excuse jamais ce qu'elle fait subir à Chayama mais on l'humanise suffisamment pour rendre le tout crédible. Pourtant, à partir du deuxième album, sa cruauté semble prendre des proportions un tantinet exagérées, surtout lors de la scène de confrontation finale (vous verrez quand vous y serez). En fait, c'est surtout la mise en scène qui me titille, faisant passer un moment terrifiant où une jeune fille franchit officiellement la ligne entre les violences physiques et la pure tentative de meurtre pour une vulgaire scène de conflit final avec une méchante très méchante. Je blâme le manque de subtilité et le côté trop exagéré pour une histoire qui m'avait semblé jusque là joliment (et tristement) réaliste. J'exagère un peu, la scène reste intéressante (surtout sur son propos), et la violence du moment reste cohérente et forte, mais le tout m'a vraiment semblé over the top (comme dirait ma mamie). Après, le personnage reste bon et sa scène finale fait mal au cœur. On n'excuse toujours pas ce qu'elle a fait (et encore heureux) mais on parvient à nous faire sympathiser avec sa situation. Bon, maintenant que j'arrive à la fin de mon avis, je réalise que j'ai malheureusement plus insisté sur les défauts de l'œuvre que sur ses qualités. Croyez-moi, l'œuvre reste sincèrement très bonne. L'histoire est intéressante, les personnages plus complexes qu'il n'y parait, les dessins assez jolis, ... Non, vraiment, ignorez ma tendance à m'étendre sur les défauts, la lecture reste bonne. (Note réelle 3,5)

22/04/2025 (modifier)