La Bête est morte
Bande dessinée faisant partie de l'histoire : Sortie en 1945, elle raconte la deuxième guerre mondiale des animaux. Pastiche de la deuxième guerre mondiale.
1939 - 1945 : La Seconde Guerre Mondiale Animalier Best of 1940-1949 Lapins Les Meilleurs Diptyques Les petits éditeurs indépendants [Seconde Guerre mondiale] Europe de l'Ouest
Les Allemands sont des loups, les Anglais des bouledogues (ah, Churchill en bouledogue avec un cigare !), les Américains des bisons, les Japonais des singes, les Français des lapins,les Italiens des hyènes, les Russes des ours etc. Histoire patriotique de la victoire des bons sur les méchants. La deuxième guerre mondiale est une bataille d'animaux. Le Grand Loup, avec son brassard à croix gammée faisant le salut nazi est criant de vérité historique. Tout le monde connaît la fin de cette guerre...
Scénario | |
Dessin | |
Couleurs | |
Editeur
/
Collection
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | Janvier 1945 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
Le genre de bande dessinée où il faut prendre en considération l'époque où elle était conçue. En effet, si je me fis à Wikipédia, cela a commencé à être publié en fascicule en 1944 et donc la guerre n'est toujours pas terminé et il faut voir cela comme un outil de propagande. Donc oui c'est manichéen. Ainsi tous les allemands et les japonais sont très très méchants, on parle peu de la collaboration et on mets surtout en avant la résistance française et entre les peuples qui les combattent (ce n'est pas aujourd'hui qu'on verrait un portrait aussi flatteur de Staline !). Le scénario est surtout très intéressant du point de vue historique car il représente un état d'esprit qu'il y avait avant la fin de la guerre et lorsque toutes les informations qu'on a aujourd'hui. Le meilleur exemple est la répression nazi contre les juifs. C'est évoqué sur quelques cases comme une des abominable des méchants loups et c'est clair que dans l'esprit des scénaristes, les juifs étaient emmenés dans des camps de prisonniers et non les camps de la mort qu'on connait trop bien de nos jours. Malgré cette esprit désuet, je trouve que le scénario se laissait lire et que c'était intéressant de voir la mentalité de l'époque. Le seul reproche est qu'il y a parfois un peu trop de texte sur certaines cases (ou plutôt images, vu qu'on est plus dans du texte illustratif que dans de la BD). Le dessin de Calvo est vraiment excellent et dynamique. C'est inspiré de Disney, mais c'est aussi très violent par moment. J'ai été très surpris de voir autant de sang, étant habitué à lire des vieilles bandes dessinées où tout était censuré, mais j'imagine que c'est normal. Les enfants de l'époque avaient vécu les horreurs de la guerre et ce n'est que quelques années plus tard qu'on va commencer à censurer la violence. Un document historique à lire si on s'intéresse à la seconde guerre mondiale.
Cela faisait pas mal de temps que cette série me faisait de l’œil. Et j’ai enfin pu la lire, dans la version des Humanos de 1977. J’en ressors avec un avis un chouia mitigé. Essentiellement à cause des textes, surabondants, ce qui alourdit un peu la lecture (d’autant plus que ce texte est très dense, peu aéré et avec une taille de police petite), même si ce travers s’explique en partie par l’époque de création. Pour la même raison, ce texte est généralement placé aux abords des « cases, en voix off. Texte qui se veut exhaustif, mais qui reste quand même partial – écrit alors que les braises étaient encore vives, ce qui donne une vision manichéenne proche de la propagande (avec aussi des choix d’animaux pour représenter les protagonistes qui ne sont pas neutres) – sans y tomber complètement. Il faut quand même reconnaitre un matériau presque trop riche pour être contenu dans ces pages, et pourtant on a ici une vision des combats, de certains personnages qui vont intéresser les amateurs de la seconde guerre mondiale. Mais c’est clairement dans ce domaine que le bât blesse, le texte étant parfois indigeste, et aussi daté, naïf parfois. Par contre, vu le contexte et la période de création (incertitudes de l’occupation et immédiat après-guerre), il est normal que les camps de la mort ne soient pas mis en avant (il faudra attendre la fin des années 1950 pour qu’on les distingue réellement des camps de concentration), et que cela soit centré sur l’Europe (avec la situation française mise en avant – voir la page douloureuse évoquant la tragédie d'Oradour-sur-Glane), on ne peut faire de reproches anachroniques à Dancette. On pourrait presque ne voir là qu’un beau livre illustré sur la guerre, à la limite de la BD. Mais quelle illustration ! C’est ce domaine qui m’a marqué (comme beaucoup de lecteurs j’imagine), et explique mon coup de cœur, et c’est aussi ce qui me fait arrondir aux quatre étoiles. En effet, Calvo, malgré le texte abondant, réussit à faire une place à son dessin. Et quel dessin ! Là, c’est bien simple, c’est aussi daté, mais c’est justement cet aspect presque désuet, rétro qui m’a plu. En effet, j’adore les cartoons des années 30 aux années 50, et Calvo a développé ici un style qui en est très proche. On pense évidemment au style de certains dessins animés de Disney, et surtout au « Blitz Wolf » du génial (pas forcément ici d’ailleurs) Tex Avery (lui-même parodiant Disney). Et là c’est franchement très bon et très beau ! Calvo s’en donne à cœur-joie, usant parfois de pleines pages (fourmillant souvent de détails), jouant aussi avec la mise en page (de nombreux médaillons aérant la lecture et diversifiant les points de vue, certains dessins sortant parfois du cadre des cases, comme le faisaient certains cartoons d’Avery ou de Chuck Jones). On pourrait presque ne lire l’histoire qu’avec les illustrations de Calvo ! C’est en tout cas à lire au moins une fois dans sa vie ! Note réelle 3,5/5.
Une bd que j'ai possédée puis revendue (une honte, je sais), alors que je l'avais fortement appréciée. A l'époque, je m'étais désintéressé de la bd au profit du cinéma fantastique. Je possède d’ailleurs une belle collection d'environ 300 cassettes exclusivement horreur, fantastique, SF et aventures. Mais je m'égare... J'avais donc grandement apprécié ces merveilleux dessins de Calvo, extrêmement détaillés et riches pour l'époque. Proche de Walt Disney et de Tex Avery mais 100% français. Une façon de parler de la seconde guerre mondiale, assez osée finalement, car occultant l'aspect terrible de la guerre. Les animaux choisis correspondant merveilleusement bien aux personnages historiques : Loup pour Hitler, porc pour Mussolini... A acheter les yeux fermés si ce n'est pas déjà fait.
Si je n'avais du noter que le dessin nul doute que ma note aurait été supérieure, de même j'aurais mis en avant le côté "pédagogique" de la chose mais c'est justement celle ci qui ne m'a fait mettre que ce "pas mal". Le dessin donc est très beau mais un peu trop "toons" voir Dysney; Personnellement je trouve que cela ne se prête pas vraiment au propos qui est tout de même de nous raconter la seconde guerre mondiale? Et puis ce qui est assez rédhibitoire c'est le propos qui est par trop manichéen, certes je comprends que l'auteur juste au sortir de cette boucherie veuille transmettre un témoignage un brin revanchard, mais parfois c'est un peu too much surtout que le texte est souvent dans le style de l'époque, grandiloquent et longuet. Je ne conseille pas l'achat mais un emprunt est possible ne serait ce que pour admirer le travail de l'auteur, certes dans un style particulier, mais finalement efficace dans ce qu'il nous montre de la guerre.
Edmond François Calvo a crée un univers animalier étonnant, plein d'humour et de poésie, qui tranchait nettement avec les Bd enfantines des années 50. En dehors de "Rosalie" en 1946 (dont l'héroïne est une auto), il crée après la guerre des séries animalières très réussies pour la jeunesse comme "Coquin" le petit cocker en 1953, ou Moustache et Trottinette en 1957. "La Bête est morte", considérée à juste titre comme son chef-d'oeuvre, a pour but de raconter la Seconde guerre mondiale en la transposant dans un monde d'animaux et en faisant 50 ans avant Blacksad, ressortir les caractères de chacun des protagonistes par la typologie animale : la Bête, c'est bien-sûr Hitler qui est un loup féroce, Churchill est un bouledogue fumant le cigare, Staline un ours blanc, De Gaulle une grande cigogne.... sans oublier les peuples personnifiés par des animaux également typés (les Américains étant des bisons par exemple). Ce loup féroce rappelait tellement le Grand méchant Loup de Disney, que celui-ci réussit à faire modifier la truffe pour la seconde édition de 1945, suite à un mesquin et regrettable procès. Conçue sous l'Occupation, cette oeuvre mythique plus proche du récit illustré que de la véritable bande dessinée, reste une fresque violente et superbe, sous forme de fable qui bascule parfois dans le grandiose épique, en dépit d'un texte souvent naïf, aux allures revanchardes, qui a aujourd'hui bien vieilli, et qu'il faut savoir replacer dans son contexte d'époque. C'est pourquoi la critique de manichéisme que j'ai pu lire dans certains commentaires précédents doit être expliquée : il faut savoir que cette bande dessinée a été conçue dans un but de pure propagande anti-nazie, puisque publiée en 1944 aussitôt après la Libération, et qu'elle était destinée a susciter la haine du "Boche" ; ainsi, cette oeuvre publiée à chaud ne bénéficie évidemment pas du recul suffisant pour analyser les nuances. Cependant, malgré de longs textes pompeux et parfois assez lourds, le dessin de Calvo ne cesse d'émerveiller par son trait tortueux et son découpage qui favorise les pleines pages ; cette Bd marque un tournant dans sa carrière et conditionne sa vocation de dessinateur animalier. Si vous voulez acheter une réédition, faites, mais je crois que la lecture en bibliothèque est plus appropriée.
Difficile de noter cette BD...Elle a en effet de grands avantages, mais autant d'inconvénients de même envergure. Tout d'abord, il ne s'agit pas pour moi d'une BD, mais plus d'un livre illustré. Le texte nous est livré en bloc, commentant un dessin, et il faut d'abord lire celui-ci avant d'admirer ce dessin ou vice-versa. Ces petits pavés sont parfois un peu indigestes tant il contiennent de figures de style et formules alambiquées. J'aurais préféré qu'ils soient plus simples, plus directs et concis, retranscrivant les faits et rien que les faits au lieu de victimiser les forces alliées par des formules trop mielleuses. Ensuite, les personnages et lieux étant imagés, on a parfois du mal à deviner à quoi les auteurs font allusion. Certains se reconnaissent aisément, d'autres moins, et ça nuit à la lecture, même si au final on apprend des choses, car il faut alors interrompre le récit pour faire des recherches. Enfin, dernier défaut qui n'est pas des moindres, certains l'ont déjà souligné, cette histoire est très, trop manichéenne. Les alliés font figure d'anges et les allemands sont décrits comme étant tous des salopards, en faisant un énorme amalgame, sans distinction. Loin de moi l'idée de trouver des excuses aux nazis, bien sûr, mais peut on croire une minute qu'il n'y avait pas dans dans la wehrmacht des soldats qui regrettèrent d'être enrôlés dans cette guerre ? De même, on peut imaginer que certains soldats du "bon" côté on pu eux aussi commettre quelques exactions sur les territoires ennemis. D'ailleurs, je considère un peu la France et ses alliés de la guerre de 14, comme étant un peu responsables de ce qui est arrivé, puisqu'il ont enterré l’Allemagne d'alors dans un terreau sur lequel a poussé des fleurs aux pétales gammés. L'histoire nous apprendra ensuite que les anges américains et russes ne le resteront pas bien longtemps, plongeant quelques temps après le monde dans la guerre froide. En ce qui concerne les qualités de cet ouvrage, il faut reconnaître que les illustrations de Calvo sont à couper le souffle ! Les dessins, qui ne plairont certainement pas à tout le monde étant donné leur côté démodé, façon dessin animé des années 30, sont très travaillés, notamment ceux sur double-pages. Ceux-ci fourmillent de maints détails, créant différentes situations sur un même feuille. En fait, c'est un ouvrage qui s'admire, comme un tableau de maître, plus qu'il ne se lit. Les couleurs ne sont pas en reste, puisqu'on nous propose une superbe coloration à l'aquarelle, très réussie. Enfin, j'ai trouvé ce récit émouvant. Rien à faire, j'ai beau régulièrement m'intéresser à ce conflit, à chaque fois, j'ai une pensée pour tous ces hommes morts, de gré ou de force, à l'incroyable intelligence des tacticiens comme le général Montgomery par exemple, au courage des maquisards, à la persévérance de nos amis anglais, à l'incroyable et impressionnante réaction américaine après l'attaque de Pearl Harbor, à la chance que parfois certains ont eu, certaines victoires ayant été facilitées par des coups du sort bienvenus.... Comme en lisant Moi René Tardi prisonnier de guerre au stalag IIb, j'ai eu une pensée pour mon grand père, qui a connu cela aux premières loges, dans la guerre du désert. Au final, il s'agit d'un ouvrage dont la lecture reste intéressante, car il nous apprend encore des choses, et qu'il constitue un témoignage figé dans le temps, ayant été écrit "à chaud", peu de temps après la libération. C'est sans doute pour cela qu'il est très subjectif et trop chauvin. Ce livre saura vous séduire en cela avec brio, avec ses magnifiques illustrations qui vous plongeront d'autant plus à cette époque. (252)
Ah ça fait longtemps que je rêvais de lire cette BD. C'est donc maintenant chose faite, il faut dire qu'outre ma passion pour la BD, le conflit de la seconde guerre mondiale, ses tenants et ses aboutissants m'ont toujours intéressé, et les œuvres de propagande (sur cette période) m'ont toujours plu aussi, en particulier lorsqu'elles reprennent l'imagerie de l'enfance (bien qu'elles ne s’adressent pas forcément aux enfants), comme certains cartoons (ceux de Disney ou "Blitz Wolf" de Tex Avery). D'ailleurs, je ne cite pas ces cartoons innocemment, car le graphisme de cette BD est très inspiré de l'animation américaine à la Disney. D'ailleurs, Disney a fait un procès à Calvo, si mes souvenirs sont bons, car le design de son loup/Hitler est trop proche de celui du "Grand loup" dans le cartoon "Les trois petits cochons" (ce qui est bizarre puisque la parodie de propagande de ce même cartoon est Blitz Wolf de Tez Avery où le Loup joue le rôle... d'Adolf Hitler -la boucle est bouclée). Mais parlons du graphisme : assez magnifique, grandiose, baroque. Tous les personnages sont des petits personnages mignons, les décors sont des représentations paisibles de la nature, ce qui est en décalage total avec la violence des propos et de l'"action". J'aime ce style chargé et fourmillant de détails, avec de grandes et magnifiques fresques et de belles couleurs, bien que ce graphisme ne soit pas typiquement un dessin fait pour la BD, puisque étant plus proche du livre illustré, et donc, un peu trop figé à mon goût... Ce qui nous amène à parler de la narration. Pour moi, même si on est proche d'un livre illustré, c'est une BD, avec une narration séquentielle. Malgré tout, à cette époque où la distinction n'était pas forcément aisée, la narration n'est pas toujours très bien gérée, du fait de textes souvent très longs et denses. Cependant, en s'accrochant un peu, ça n'en dévient pas si dérangeant. Bon je ne reprocherai pas à cette BD son manichéisme (les gentils alliés contre les Allemands, tous d'horribles monstres), la propagande (il y a des relents communistes dans ce bouquin), les préjugés raciaux (le fait de représenter chaque pays par des animaux connotés, reproche qui a déjà pu être fait pour Maus), le décalage entre le dessin enfantin et une histoire ultra-violente et le manque de recul des auteurs par rapport aux évènements (c'est sûr, le premier tome est sorti en 1945, et beaucoup de personnes seront surprises de voir que les camps de la mort sont très peu mentionnés dans ce livre). Non, je considère et je prends ce bouquin dans son contexte, même si à l'époque de sa sortie, ça pouvait être le cas, je pense qu'aujourd'hui les enfants ne seront pas attirés et ne liront pas ce livre, seules les personnes intéressées, averties et critiques le liront. Je sais très bien aussi que ce livre reflète la pensée de l'époque (vous ne me verrez jamais critiquer "Tintin au Congo/chez les Soviets" par exemple, pour des raisons autres que d'ordre esthétique). Bref, moi, tout en prenant en compte tous ces éléments, j'ai trouvé le récit passionnant, très instructif et avec quelques rares doses d'humour (malgré quelques problèmes narratifs). Un livre à lire, si vous êtes intéressé par la période en question, si c'est le cas, vous allez tomber sur une pépite et passer tout comme moi, un bon moment...
J'ai mis du temps à acheter cette bd hors norme... allez savoir pourquoi... A l'heure où j'écris ces mots, l'ouvrage de Calvo représente pour moi l'un des plus grands, si ce n'est le plus grand chef d'oeuvre du 9ème art !! Les événements de la seconde guerre mondiale sont parfaitement retranscrits et aucun détail n'échappe à l'auteur. L'anthropomorphisme des personnages est une franche réussite. Entre notre cigogne nationale Charles de Gaulle, le grand méchant loup Adolf Hitler, son gros porc chef de guerre Hermann Göring ou bien son putois bavard bourreur de crâne Joseph Goebbels, les transpositions ne manquent pas. Un dessin époustouflant, des couleurs explosives et variées, un papier de très bonne qualité. Que demander de plus... WARNING: MASTERPIECE !!!!
Après la lecture de l'intégrale des 2 tomes. Je ne peux pas noter mieux cet ouvrage qui n'est pas une BD à mes yeux. Ces 2 tomes sont initialement parus en 45 et 46. Les auteurs manquent de reculs et font dans l'excès patriotique. Cette volonté d'informer est louable mais peu intéressante de nos jours. D'autres supports ont mieux restauré les faits aux personnes intéressées par cette période noire. Je pense par exemple au film "De Nuremberg à Nuremberg". Les exemples sont nombreux et il faut les recouper pour avoir un ensemble exhaustif et complet. Les dessins sont beaux mais d'un autre âge. Je ne les trouve pas toujours lisibles. Le style " vieux dessins animés Disney " saute aux yeux. La narration est lourde car faite de textes bavards. Ils demandent un minimum de connaissances de l'époque car toutes les nations sont représentées chacune par une espère d'animal. Aucun nom de pays, de lieu, de personnage ou autre n'apparait dans les textes. Lorsque l'on est plus dans le contexte, il devient difficile de tout comprendre. Il manque des informations, d'autres sont faussées ou déformées. Cette série souffre du poids des années et du manque d'objectivité indispensable pour tout ouvrage historique. Je m'attendais à beaucoup mieux.
Incontournable ! Le graphisme et les couleurs sont fabuleux. Un bain de jouvence qui nous fait revivre les histoires de nos grand-pères, alors que l'insouciance des "30 glorieuses" nous faisait voir la vie en rose. On se prend à écouter les récits de Pattenmoins, au coin du feu, comme les enfants sages que nous étions jadis. Mais ce conte pour enfants se transforme très vite en cauchemar et on tremble à la vue de ce char gigantesque qui écrase les petits écureuils de ses chenilles, sous le regard sadique du grand méchant loup dans sa tourelle, ou encore lors de cet interrogatoire dans un bureau de la Gestapo et de sa sinistre baignoire, sans parler de l'évocation du massacre d'Oradour sur Glane. Plus qu'une bande dessinée, une fresque retraçant les 5 années noires de la deuxième guerre mondiale, un pur chef d'oeuvre ! Certes, les textes parfois très longs peuvent rebuter certains, le style faussement naïf des personnages sortis tout droit d'un dessin animé de Tex Avery ou Walt Disney peut dérouter, sans oublier le côté "cocardier" qui ressort au fil des pages, mais n'oublions pas que ce livre a été conçu sous l'Occupation et publié à la Libération, deux époques où les gens ne se demandaient pas qui étaient vraiment les bons ou les méchants. De même, on remarquera la différence notable entre le traitement de la souffrance des gentils, dont l'expression est nettement plus marquée et réaliste que lorsque les loups se font tailler en pièces. Ces derniers ont plutôt l'air imbécile et surpris, comme pour marquer une certaine déshumanisation de la Bête, alors que cette maman écureuil qui porte son enfant mort dans ses bras représente toute la misère du monde libre sur ses traits. Des images choc, qu'une deuxième lecture met en évidence... A posséder dans sa bibliothèque, à côté des aventures de Rosalie ou des Trois mousquetaires du maquis, et à relire de temps en temps, on ne s'en lasse pas.
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site