Matador
Grandeur et décadence d'un matador dans l'Espagne des années 30.
1930 - 1938 : De la Grande Dépression aux prémisces de la Seconde Guerre Mondiale Espagne
Dans l'Espagne brûlante des années trente, Manuel n’a qu’une seule ambition: devenir torero! Un destin hors du commun ancrée dans l'histoire de ce siècle, où l'orgueil et la passion se mêlent habilement.
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Date de parution | Mars 1992 |
Statut histoire | Série terminée 3 tomes parus |
Les avis
(Avertissement : j'accorde toujours plus d'importance au scénario qu'au dessin) Dans une Espagne pré-franquiste, on suit la grandeur et décadence d'un matador, depuis ses débuts alors qu'il est jeune, jusqu'à sa fin. Vous aurez compris qu'on évolue dans le milieu de la corrida, ce qui ne plaira pas à tout le monde. Je n'ai aucune sympathie pour ce spectacle mais le propos n'est pas d'en débattre mais plutôt de donner son avis sur l'approche des auteurs. Et je trouve que ceux-ci ont tout de même le mérite de nous ouvrir les yeux sur le danger perpétuel subit par les matadors, la concentration extrême nécessaire à l'exercice de cette activité, que je n'ose nommée un métier, sans laquelle le grave accident peut subvenir. Ca n'est pas pour autant que l'anti-corrida primaire que je suis aura changé d'avis mais il est bien que les auteurs aient abordé une vision des choses que j'ai a tendance à occulter, même si ces professionnels ont fait leur choix, ce qui n'est pas le cas du taureau m'a-t-on dit, qu'ils l'assument. Cependant, résumer cette trilogie à la simple évocation des corridas serait réducteur tant l'aspect historique de l'Espagne de l'époque est bien rendu. On a droit à une belle chronique aventureuse. L'on y croise même brièvement le grand Hemingway. Sans être passionnante la lecture s'est révélée intéressante et instructive. Le dessin est simple mais retranscrit bien l'atmosphère d'alors et la luminosité des extérieurs, que l'on imagine sous un soleil de plomb.
Normalement, je n'aurais jamais dû lire cette Bd qui parle de corrida ; aimant la nature et les animaux, je ne peux évidemment pas cautionner cet exercice qui relève de la pure barbarie, surtout aujourd'hui en 2014, au nom d'une soi-disant tradition. Mais mon désir de curiosité m'a incité à aller au-dela de cette répulsion. Fort heureusement, Labiano évite les images choc et la boucherie, en ne montrant que la folie d'un public déchaîné qui se repaît d'un spectacle atroce et moyenâgeux qui renvoie à la même sauvagerie et à la même fascination malsaine des Romains pour le sang des combats dans l'arène. En dehors de ça, et sans y impliquer mon opinion négative sur les corridas, je n'ai rien trouvé de bien intéressant dans cette Bd, les personnages sont trop nombreux, avec des têtes similaires, on peine parfois à les identifier, et les séquences ont un air décousu, passant d'une action à l'autre sans transition... bref, il n'y a rien pour émouvoir, intéresser ou surprendre le lecteur que je suis. En plus, cette propension à fourguer du vocable espagnol dans chaque dialogue finit par être fatigant. Seule une certaine description de la misère dans cette Espagne brûlante des années 30, avec pour exutoire la tauromachie servant d'ascension sociale, peut avoir une crédibilité. De même que le dessin de Labiano que j'avais bien aimé sur Dixie Road, est bien adapté à ce sujet, avec sa mise en page, ses cases larges, et sa précision sur les habits de lumière.
C’est l’histoire de gamins dans la misère, c’est l’histoire d’un garçon prétentieux qui veut être matador et semble avoir un don, c’est l’histoire de sa montée, de sa grandeur, de sa chute. L’Espagne croquée ici se trouve dans une période historiques difficile, mais ce qui compte vraiment dans la série c’est la passion de la tauromachie, que l’on sent imprégnée de bout en bout avec du vocabulaire, des gens pensant et ressentant les événements avant la mise à mort comme un acte social, presque cosmique. Ceci dit comme dit avant, ce n’est parce qu’il y a quelques « olé » qui fusent que l’on s’y croit. Car hélas les planches ternes contrastent fortement avec le déluge d’émotions et de sentiments que nos personnages semblent ressentir, le trait parfois instable fait tantôt des merveilles dans certaines situations de tension, tantôt sort le lecteur du ressenti. La mise en couleur fait en revanche tout le temps figure de parent pauvre. Comment peut-on voir un pays aussi lumineux et coloré de cette façon ? Inutile de s’appesantir sur cette série dont le seul mérite qui lui évite la note minimale est ce touchant témoignage de la culture tauromachique que d’aucuns considèrent comme barbare de nos jours et à supprimer à tous prix au nom du camp du bien de l’écologie.
Je m'attendais à quelque chose de beaucoup mieux. On suit le parcours de deux amis desoeuvrés dans l'Espagne des années 30 sous le joug du francisme. Il y a un mot espagnol toutes les deux pages afin de sonner vrai. Par ailleurs, nous trouvons tout un vocabulaire lié à la tauromachie qu'on élève à un certain art de vivre quand d'autres y verront une bestiale boucherie. Manu rêve de devenir torero dans une corrida entre orgueil et passion. Le scénario ne livre malheureusement aucune originalité. C'est vide, vide, vide... Même le dessin semble fade avec une colorisation bien terne. Il ne suffit pas de crier "olé" pour s'y croire. Est-ce que je vois rouge ? C'est bien possible. Lecture à réserver aux vrais purs fans inconditionnels de la tauromachie.
"La peur, c'est la seule compagne fidèle du matador... De celui qui cherche à naître homme en poursuivant sa mort." Ce roman graphique en trois volumes mérite bien 5/5 pour le scénario. Il est carrément génial. Il nous plonge au coeur de l'Espagne des années 30, et est presque un documentaire sur le monde de la corrida. Indispensable à toute bonne bibliothèque de bd. J'aime moins les dessins de Labiano, cependant. Sous la plume de Romero ou Delaby, ça aurait été un chef d'oeuvre.
Labiano fait parler de lui en ce moment avec Mr Georges des célèbres scénaristes Rodolphe et Le Tendre. Mais avant cela et avant Dixie Road avec Dufaux, il a dessiné Matador, une assez belle réussite graphique surtout pour ses pages pleines de lumière qui transcrivent à merveille cette Espagne de "campos", de l’Andalousie à la Castille en passant par les terres desséchées d’Extremadura. Cette Espagne des années 30, sa misère, ses tensions exacerbées d’avant-guerre, sont bien rendues, même si le contexte historique est parfois un peu sommaire, et l’on découvre l’ascenseur social que pouvait représenter alors la corrida On voit de plus que Jakupi connaît l’univers de la tauromachie, ses rites, ses coutumes, ses lois. Tout cela donne une plongée saisissante dans ce monde à travers l’ascension, la chute et la rédemption du plus doué des matadors de son époque, qui n’est pas sans rappeler le célèbre Manolete.
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