Chiens de fusil
1997 : Prix France Info de la Bande dessinée d’actualité et de reportage. Histoire d'une famille sur fond de guerre d'Irlande.
1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Iles Britanniques Irlande du Nord Le Conflit nord-irlandais Prix France Info Terrorisme
Septembre 1976 : Dermot Doherty (fils et petit-fils de militants catholiques républicains, qui ont payé de leur vie leur engagement pour l'indépendance de l'Ulster) fait sa rentrée à la Royal School of Art de Belfast, où les protestants sont largement majoritaires... Denis, frère de Dermot, qui a assisté à l'assassinat de leur grand-père par des miliciens protestants dix ans auparavant, a repris le flambeau de la lutte. Il s'est engagé furieusement parmi les combattants de l'I.R.A. (Irish Republican Army). Stefen Molloy, fils unique et rebelle d'un homme d'affaires appartenant à la majorité protestante loyaliste qui détient tous les pouvoirs en Irlande du Nord (Ulster), devient l'ami de Dermot, chez qui il rencontre Denis, le terroriste intransigeant dont il va partager le destin, et précipiter du même coup les deux familles dans le tourbillon de la guerre...
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Date de parution | Septembre 1996 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Pour finaliser le Brexit, les fonctionnaires ont discuté pendant des mois sur ce tout petit bout d'Europe. Preuve que sur place le sujet est encore sensible. Lax nous renvoie aux heures sombres de Belfast et Londonderry, des noms qui ne disent rien aux plus jeunes mais qui faisaient l'actualité des années 70. Lax place son observation du point de vue de L'I.R.A. C'est le point de vue révolutionnaire. Assez mythique à l'époque. Le déroulé chronologique a peu d'importance car c'est une succession d'attentats et d'arrestations non décisifs sur vingt ans. Ce qui est le plus intéressant est la psychologie des protagonistes. Denis, le révolutionnaire actif et meurtrier peu sympathique et Dermot, son frère, artiste ouvert à la réconciliation. Les dessins de Lax dans les rues de Belfast sont dignes d'un photo reportage. Pour les scènes familiales ses visages sont superbes mais ses couleurs un peu fades à mon goût. L'introduction, très hypothétique de Stephen ami protestant de Dermot sert au scénario de façon romanesque sur deux points. Il justifie pourquoi l'I.R.A. n'a jamais bénéficié d'une grande sympathie en Europe de l'Ouest avec cette image extrémiste. En effet elle était surtout perçue comme faisant partie d'une nébuleuse terroriste aidée en sous-main par les Libyens et le KGB. Ensuite Stephen nous permet d'évoquer un des points d'orgue de la lutte catholique Nord-Irlandaise : la mort par grève de la faim de Bobby Sands et neuf de ses camarades à la prison de Long Kesh. Thatcher y gagnera son surnom de "Dame de Fer". De plus, Dermot peintre nous permet de découvrir un joyau de l'art de Belfast, les "murals". Lax nous en propose quelques photos en fin d'ouvrage, c'est une belle réussite. Lecture agréable sur un conflit très dur, si proche de nous et souvent oublié hors du Royaume-Uni et de l'Irlande.
Cet album nous plonge en plein dans le conflit qui a ensanglanté l’Irlande du nord (ou Ulster) durant des décennies. On a en effet aujourd’hui oublié qu’en pleine Europe, il n’y a encore pas si longtemps, certains quartiers de Belfast ou autres localités du coin n’avaient rien à envier à Beyrouth à la même époque. Moins médiatisés pour nous (Le Royaume-Uni faisait en sorte que cela soit étouffé). Si le récit que fait Lax des événements est parfois confus, on est quand même rapidement pris par eux, et on suit les chemins qui mènent certains jeunes Irlandais vers l’action violente. Lax suit ici des Catholiques (et donc ne nous présente que leur vision des événements – qui de toute façon ne sont jamais clairement expliqués ou contextualisés : c’est ça que je reprocherais le plus à l’auteur). Et la fin est un peu brutale. C’est quand même un album intéressant, qui se lit facilement, même si les amateurs devront compléter ailleurs leurs connaissances sur ce sujet (pour la mise en perspective).
Première impression: que la couverture est laide! Certes il ne faut peut être pas s'arrêter a ce détail mais si j'ai emprunter cette BD c'est pour son auteur mais surement pas l'emballage. Après je dirais que s'il est sujet sur lequel il est bien difficile d'écrire c'est bien celui-ci à savoir ce qu'il faut bien qualifier de guerre civile en Irlande jusqu'à un temps tout récent. Très casse gueule pour un auteur car en effet il faut savoir alors être le plus neute possible pour ne pas rebuter une partie du lectorat. J'ai trouvé ici, mais c'est très personnel, que l'IRA était présenté comme le méchant. C'est très succinctement qu'est évoqué la grève de la faim de Bobby Sands et le jusqu'au boutisme de Miss Tatcher. Comme l'a noté Gaston dans son avis je trouve que les choses ne sont qu’effleurées, cela manque de profondeur et c'est bien dommage tant il y aurait à dire sur cette époque et ces évènements. Je ne conseille pas l'achat mais la lecture, rapide résumé d'une vie peut donner envie d'aller voir plus loin par le biais d'autres sources.
Je n'ai pas du tout accroché à cet album. Ça commence mal avec des pages dans lesquelles je n'ai pas trop bien compris ce qu'il se passait, mais heureusement cela devient vite clair. Le problème avec 'Chiens de fusil' c'est que rien n'est développé. L'auteur n'explique pas l'origine du conflit et pourquoi il dure toujours quoique c'est facile de deviner pourquoi. Les personnages ne sont pas attachants. L'histoire se passe sur plusieurs années avec de nombreuses ellipses et montre différents moments du conflit entre catholiques et protestants en Irlande, mais rien n'est vraiment approfondi. Pour moi, cet album est un genre de résumé sans grand intérêt d'un conflit qui pourrait pourtant donner une bonne bande dessinée.
J’ai toujours éprouvé du mal avec les récits historiques en général et les biographies en particulier. Je leur reproche leur trop grande concision, leurs multiples ellipses, et leur tendance à glorifier le sujet. L’auteur ne peut s’attarder que sur des événements marquants, que sur des gestes forts et au final les personnages me paraissent surfaits, irréels, inhumains et donc, à mes yeux, sans intérêt. Le conflit irlandais est cependant un sujet qui m’a longtemps interpellé, aussi ai-je voulu tenter cette lecture. Et j’ai eu raison. Je trouve en effet que Lax s’en sort très bien pour retranscrire la vie d’un artiste catholique et de sa famille, impliqués dans cette guerre civile aussi violente qu’absurde. Le portrait est bien tracé et j’ai fini par m’attacher au personnage. Bien sûr, on n’échappe pas à quelques classiques du genre, et le découpage en plusieurs chapitres, dont chaque se réfère à une période vécue par Dermot en est un bon exemple. Je ne vois malheureusement pas comment faire autrement pour parvenir à résumer une vie en 44 planches. Le dessin de Lax est de qualité. Plus naturel que pour La Fille aux Ibis et Les Oubliés d'Annam, il est plus fin et plus net que dans sa production récente. La colorisation est par contre assez inégale et si certaines planches sont très belles, d’autres sont carrément moches. Un album soigné traitant d’un sujet auquel je suis sensible mais sous une forme qui continue à ne pas totalement me convaincre, mais dont je conseille l'achat aux amateurs du genre. PS : pour ceux qui se poseraient la question, les événements principaux mentionnés dans ce récit sont bel et bien réels. Les noms ont par contre été modifiés. D’ailleurs, celui de l’ami de Dermot ne figure pas parmi la liste officielle des grévistes de la faim de 1981.
L'intérêt de cette BD vient du contexte difficile dans lequel se place l'histoire : le conflit en Ulster. L'auteur décrit efficacement la dureté de la période avec des situations dramatiques. Il évite de prendre position, se positionnant plus comme un observateur. La BD suit un personnage qui, directement ou indirectement, a sa vie liée à l'IRA. C'est très fort, la lecture se fait d'une traite tant le sujet absorbe le lecteur. Graphiquement c'est beau mais un peu gâché par les couleurs. Ca se lit comme une BD historique même si le sujet n'est que partiellement traité. C'est étonnant que ce one-shot n'ait pas plus d'avis car il regorge de qualités. On est plus proche du documentaire que de la fiction, ce qui apporte moins de détachement. J'ai vraiment aimé le travail fourni.
Note approximative : 2.5/5 Lax s'attache décidément à mettre en images les conflits du 20e siècle les moins connus du grand public. Après la Guerre d'Algérie (Azrayen), après la Guerre d'Indochine (Les oubliés d'Annam), après la "libération" de la Roumanie en 1989 (La Fille aux Ibis), il s'attelle ici au complexe conflit Irlandais entre Catholiques et Protestants. Le trait du dessin de Lax me plait beaucoup. Par contre, j'ai eu beaucoup de mal avec les couleurs de cette BD. Je les trouve globalement très moyennes mais aussi parfois franchement moches. Dommage... Mais ça n'aurait pas changé de toute manière le fait que j'ai très peu accroché à cette histoire. Ca commençait avec quelques premières pages où la narration m'a paru totalement confuse, j'ai eu un mal fou à y comprendre quelque chose de clair. Une fois le récit devenu net, on saute d'un coup d'années en années, à la manière d'une biographie où on s'attache à certaines évènements clés sans jamais entrer en profondeur dans l'histoire et les personnages. Le résultat est que je ne me suis absolument pas attaché ni aux personnages ni à leurs péripéties. Chiens de fusil ressemble plus pour moi à un témoignage historique, la biographie d'un personnage (réel ou non ?), son implication dans l'IRA, ses causes et ses conséquences. Relativement intéressant, mais franchement sans plus car je n'en ai pas appris plus que ce que je savais déjà. Alors reste le beau dessin et le fait que ça se lit relativement bien (hormis le début pour moi), mais sinon j'ai trouvé le tout très dispensable.
Sous cette couverture que je trouve peu avenante, se cache un album qui mérite amplement d'être lu. Mon seul reproche va à l'éditeur : à la lecture de cet album, on reste avec une question essentielle : cette histoire est-elle basée sur des faits réels? Aucun mot de l'éditeur ne vient répondre à cette question. Détail troublant : la fin de l'album est ponctuée de photos de fresques murales politiques attribuées, selon le commentaire qui les accompagne, à Dermot, un des personnages de l'album. Lax joue-t-il, comme cela est fréquent chez les créateurs d'histoire, à croire en l'existence de son personnage ou s'agit-il de véritables documents? Parce qu'à la lecture de cette histoire, on doute. On tend à croire qu'il s'agit d'une histoire réelle. Tout d'abord parce qu'elle est crédible, ensuite parce qu'elle adopte un rythme de narration particulier, l'action se déroule de 1966 à 1987. Et raconter l'histoire d'une famille sur tant d'années en 46 planches, cela tient de l'exploit : j'ai du mal à croire que Lax ait choisi lui-même de travailler sur cette temporalité sans y être forcé par des modèles. Quoiqu'il en soit, cet album est passionnant, prenant. Le dessin de Lax y est très beau, les couleurs très fines. Le propos est désabusé, sans pour autant tomber dans le pessimisme le plus noir. ET puis, personnellement, j'en ai appris un peu plus sur l'étrange forme que prend ce conflit irlandais, qui a toujours été pour moi une véritable énigme. Parce qu'autant je peux comprendre ce qui sépare culturellement un Palestinien d'un Israëlien, autant il est difficile d'appréhender comment un Irlandais catholique et un Irlandais protestant peuvent se vouer une haine aussi féroce...
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